Au printemps dernier, Louise et Jean ont pris la décision de suivre une thérapie de couple. Après 15 ans de vie commune, leur relation était devenue conflictuelle et la communication s’était rompue. La routine, leur grande différence d’âge et certaines difficultés sur le plan sexuel leur paraissaient des problèmes insurmontables. La rupture était imminente, mais ils tenaient à se donner une dernière chance.

Pendant la phase de recherche d’un thérapeute, les conjoints ont réalisé qu’ils s’aimaient encore. On leur avait dit que le choix d’un bon spécialiste était important afin que les deux partenaires se sentent en confiance. Mais les premiers psychologues rencontrés leur semblaient tous inadéquats. L’une ressemblait à la belle-mère de l’un, l’autre parlait trop ou pas assez. «Après chaque séance, on riait du thérapeute ensemble. Nous retrouvions déjà une certaine complicité», raconte Louise.

La thérapie: un dernier recours pour le couple?

«Les couples qui consultent ont généralement tout essayé au préalable pour sauver leur relation», explique Yvon Dallaire, psychologue et sexologue. Manque de communication, disputes fréquentes et baisse de désir sont les raisons qu’ils évoquent le plus souvent. Arrivés à un point décisif, ils doivent rompre avec la dynamique établie. Et d’après notre spécialiste, s’ils n’ont pas été trop loin dans les blessures qu’ils se sont infligées, il n’est pas trop tard pour qu’ils deviennent le couple qu’ils aimeraient être.

La thérapie permet d’affronter les problèmes, une option plus difficile mais aussi plus constructive que celle de tourner le dos à la relation, qui ne règle rien du tout, selon Yvon Dallaire. Pourquoi? Car du coup, on risque de rencontrer par la suite le même type de partenaire, avec qui on entretiendra des rapports semblables en reproduisant certains schémas problématiques. Pour résumer, «ailleurs n’est pas meilleur, parce que je vais y être», ironise-t-il.

 La thérapie: c’est pour qui?

Qu’on soit ensemble depuis quelques mois ou 40 ans, mariés ou non, et qu’on ait ou pas des enfants, si le couple vit de la souffrance, la thérapie est à considérer. «Il arrive que des conjoints très amoureux consultent pour améliorer leur relation, mais ils ne sont pas légion», admet le psychologue. Il n’y a pas nécessairement de «profil type» des couples qui choisissent d’entreprendre une telle démarche, mais il existe une constante: une difficulté à communiquer et à se comprendre qui provoque de la souffrance. Et souvent, ces passages à vide n’adviennent pas par hasard.

Les crises: un passage obligé?

La plupart des thérapeutes voient les couples arriver dans leur bureau alors qu’ils se trouvent à des étapes charnières de leur vie propices aux crises, selon la sexologue Sylviane Larose. Les naissances, l’adolescence, le départ de la maison des enfants et la venue de la retraite remettent souvent beaucoup de choses en question. C’est dans ces moments-là que des partenaires s’éloignent l’un de l’autre et qu’ils ne réussissent plus à se retrouver. «Quand le symptôme ou l’inconfort se manifeste sur le plan de la sexualité, le couple se tourne souvent vers un sexologue. Après deux ou trois rencontres, ce dernier est en mesure de le diriger vers un psychologue, si tel est le besoin», explique-t-elle.

Lyne et Joël constituent un cas à part: ils étaient ensemble depuis seulement deux mois lorsqu’ils ont commencé leur thérapie. L’objectif? S’outiller pour mieux communiquer et affronter les tempêtes de la vie à deux. «Quand nous nous sommes rencontrés, nous sortions tous les deux d’une relation difficile. Nous nous sommes donc fait la promesse de ne jamais quitter le navire sans avoir tout tenté pour le sauver du naufrage», explique Lyne, pour qui la thérapie conjugale est devenue une façon d’entretenir son couple et de prévenir les crises ponctuelles.

La thérapie de couple: la solution miracle?

Prendre la décision de consulter un thérapeute témoigne d’une volonté de se battre pour sauver sa relation. Cependant, Yvon Dallaire prévient qu’il faut beaucoup d’intelligence émotionnelle et un grand sens des responsabilités pour pouvoir transformer une crise de couple en une phase de croissance. Mais il estime aussi que c’est une étape nécessaire: «La relation n’existe pas tant qu’elle n’a pas traversé une première crise.» Comment ressortir plus forts de la tempête? Y croire à deux représente déjà un pas en avant.

 

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