L’edging fait sans aucun doute partie des nouvelles expressions du sexe les plus en vue du moment. Cette technique consiste à se caresser, seule ou à deux, jusqu’à atteindre un niveau d’excitation proche de l’orgasme, avant de… tout stopper ! Le but est de répéter cette manœuvre plusieurs fois, pour finalement jouir de manière plus intense et plus longue. « Lorsque vous sentez que vous atteignez presque l’orgasme, vous arrêtez toute stimulation pendant 30 secondes, ou une minute. Puis vous recommencez », détaille la Britannique Tracey Cox, spécialiste du sexe, et autrice.

Pour visualiser la montée du désir, puis du plaisir, l’experte conseille de visualiser une échelle de 1 à 10, 10 étant l’orgasme. Selon elle, il faudrait donc arrêter les stimulations clitoridiennes lorsque l’excitation est à 7-8, puis reprendre lorsqu’elle est descendue à 5. Il est alors conseillé de tout stopper, ou d’opter pour des caresses plus légères, sur l’intérieur des cuisses, les seins, ou encore les lèvres. « Attention de ne pas se laisser emporter trop loin de l’orgasme : certaines femmes peuvent vite passer de “J’y suis presque” à “Ça n’arrivera jamais”. Beaucoup ont donc besoin d’une stimulation constante pour jouir, et tout stopper peut signifier pour elles un retour à la case départ », prévient Tracey Cox.

L’edging à deux ou en solo ?

La plupart des sexologues conseillent dans un premier temps de s’initier à cette pratique en solo. Elle peut en effet être compliquée à maîtriser, et nécessite donc de l’entraînement et une bonne connaissance de son corps. A deux, il est parfois difficile de se synchroniser, et de faire passer l’information à temps. On débute donc seule, « allongée sur le lit, avec les jambes naturellement ouvertes, en utilisant ses doigts ou un sextoy », encourage Tracey Cox.

Une fois que l’on maîtrise sa montée d’orgasme, on peut passer à la pratique avec un·e partenaire. « Il ou elle peut vous emmener à la limite de l’orgasme en utilisant ses doigts, sa langue ou un sextoy. La plupart des femmes n’atteignent pas l’orgasme uniquement par la pénétration [mais plutôt grâce à une stimulation clitoridienne, ndlr], c’est pourquoi je ne conseille pas cette technique pendant un rapport sexuel pénétratif, sauf si vous jouissez facilement de cette manière », conseille l’experte.

Elle invite les deux partenaires à opter pour des positions de symbiose, et à choisir un mot clé pour signifier à l’autre quand le moment de stopper les stimulations est venu. « Asseyez-vous entre ses jambes en reposant sur sa poitrine, les deux corps dans la même direction, de manière à le ou la laisser vous toucher. De cette manière, vous avez chacun·e une bonne vision de ce qu’il se passe, et vous pouvez facilement communiquer », explique ainsi Tracey Cox.

Une technique pour stopper la course à l’orgasme

S’il a l’avantage d’offrir des orgasmes plus longs et intenses chez 65,5 % des femmes, selon le site Oh my god Yes, l’edging a bien d’autres vertus. Il s’inscrit en effet dans le mouvement « slow sex », qui encourage à ne plus être focalisé·e sur l’orgasme, mais sur le plaisir. A trop vouloir jouir et atteindre le climax, certain·e·s développent en effet des blocages, ou oublient de profiter de tout ce qui l’entoure. « Tout ce qui vient ralentir la pratique sexuelle, et l’arrivée de l’orgasme va améliorer le sexe. Mais cette pratique peut cependant rester basée sur la performance. Certains couples vont ainsi penser qu’ils ont “échoué” si l’orgasme qu’ils ont retardé ne se produit finalement pas. En revanche, si les deux partenaires parviennent à se détendre, et à profiter de l’edging pour ce qu’il est – à savoir une stimulation sexuelle prolongée – cela peut être un excellent moyen d’explorer ce qu’est le slow sex, sans stress », analyse-t-elle. On envisage donc l’edging de manière détendue, comme un jeu et une véritable exploration de son corps et de son plaisir.

Mieux se connaître

Le contrôle de l’orgasme est aussi une excellente manière de mieux appréhender son propre plaisir, afin de mieux le maîtriser. « Tout ce qui aide les femmes à se focaliser sur ce qu’elles ressentent plutôt que sur leur apparence est positif. Et en l’occurrence, le peaking requiert de la concentration et de l’attention si l’on souhaite en tirer le meilleur », explique Tracey Cox.

D’après l’experte, l’edging est une technique qui permet de « développer sa conscience corporelle, et sa confiance en soi, en vous éduquant sur votre propre système de réponse sexuelle ». Tracey Cox la réserve tout de même aux femmes ayant déjà atteint l’orgasme, car « elle nécessite de bien connaître son corps, et de savoir à quel point vous êtes proche de l’orgasme ». Pour celles qui n’ont pas encore goûté à la jouissance, l’experte conseille une pratique plus sobre. « Je suggère habituellement un vibrateur, placé sur la zone clitoridienne et la vulve, de manière à simplement apprécier les vibrations. N’essayez pas d’orgasmer, mais juste de profiter des sensations. En relâchant la pression et en utilisant un vibro, de nombreuses femmes finissent par atteindre l’orgasme », assure-t-elle.

Technique qui demande de la patience et de l’écoute de soi, l’edging ne convient pas à toutes. Certaines peuvent en effet trouver frustrant de laisser filer leur orgasme, ou complexe de retrouver l’excitation après l’arrêt de la stimulation. Tester de nouvelles choses, ralentir le rythme, et explorer en oubliant les injonctions à jouir : voilà peut-être une piste à explorer pour se faire plaisir.

Cet article a été publié sur elle.fr

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