1- Je n’ai jamais eu d’orgasme vaginal. Suis-je normale?

Bien que certaines femmes atteignent l’orgasme par voie vaginale, la majorité d’entre elles y arrivent en stimulant leur clitoris. La sexologue Amélie Blanchette affirme qu’il est très sain de vouloir découvrir divers aspects de sa sexualité, mais déplore le fait que plusieurs s’imposent beaucoup de pression pour atteindre un orgasme par voie vaginale. «Le but semble souvent d’avoir des orgasmes plus forts, dit-elle. Or, rien ne prouve qu’un orgasme vaginal soit plus puissant qu’un orgasme clitoridien. La satisfaction est une question très personnelle, et chaque femme est différente. Vous seule pouvez déterminer ce qui vous stimule sexuellement.» Son conseil: pour découvrir ce qui vous procure du plaisir, faites des expériences! Jouez, essayez des choses… et oubliez la performance!

2- Mes orgasmes sont plus forts quand je me masturbe… Pourquoi?

Lorsqu’on est seule, c’est beaucoup plus facile de se concentrer sur ses propres sensations… Selon Amélie Blanchette, retirer du plaisir de la masturbation est un excellent indice d’une bonne connaissance de soi en matière sexuelle, mais on n’arrive cependant pas toujours à reproduire cette «recette» gagnante avec son partenaire. Un bon atout? Une relation qui dure. En effet, le temps permet souvent aux amants d’apprendre à se découvrir mutuellement et à développer une belle complicité sexuelle. Le conseil de la sexologue: n’hésitez pas à dire à votre partenaire ce qui vous procure du plaisir.

3- Je n’ai jamais eu d’orgasme… Suis-je frigide?

Depuis quelques années, on ne parle plus de frigidité mais de stade «pré-orgasmique», où la femme n’a donc pas d’orgasme. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce problème: la prise de certains médicaments, un manque de lubrification, des infections vaginales douloureuses, l’endométriose, la fatigue, le stress, etc. Pour le régler, mieux vaut consulter un sexologue. Un conseil: une des meilleures façons de découvrir ce qui vous procure du plaisir ou encore de renouer avec votre sexualité est la masturbation.

4- Pourquoi grimpe-t-on aux rideaux durant l’ovulation?

Vous l’avez sans doute remarqué: la libido est au plafond durant l’ovulation. Du point de vue de l’évolution et de la survie de l’espèce humaine, ça tombe sous le sens. On désire s’envoyer en l’air quand nos chances de procréer sont les plus favorables. Cette ardeur sexuelle s’explique donc par des raisons physiologiques. Pendant l’ovulation, la production de testostérone et d’œstrogènes atteint des sommets. La testostérone excite la libido, et rend les seins et le clitoris plus sensibles au plaisir. Et les œstrogènes augmentent l’acuité visuelle et olfactive. Ensemble, ces hormones semblent ainsi programmées pour qu’on se retrouve vite sous les couvertures.

5- Faire l’amour souvent, est-ce que ça augmente la libido?

C’est prouvé! Selon une équipe de scientifiques de l’Université Simon Fraser, à Vancouver, faire l’amour augmente la production de testostérone dans le sang. Eh non, il n’y a pas que les hommes qui sécrètent cette hormone du désir! Certes, les femmes en produisent beaucoup moins, mais cette substance chimique fait quand même une sacrée différence dans leur vie sexuelle. Chez les femmes – 49 ont participé à cette étude menée en Colombie-Britannique –, faire l’amour régulièrement augmenterait la libido, faciliterait l’atteinte de l’orgasme et gonflerait la confiance sexuelle. Les câlins stimuleraient eux aussi la sécrétion de testostérone, mais pas autant que les ébats amoureux, précisent les chercheurs.

6- Comment puis-je trouver mon point G?

Première étape: le localiser. Il est situé à environ 4 ou 6 centimètres de la vulve, du côté du ventre. Vous pouvez commencer à partir en reconnaissance avec votre doigt: vous le toucherez quand vous sentirez une zone où les tissus vaginaux sont légèrement texturés. Pour le stimuler sans partenaire, l’idéal est d’utiliser un vibromasseur à tête recourbée. À deux, le mieux est de se mettre à califourchon sur votre chum. Et si vous ressentez le besoin d’uriner quand vous faites l’amour, c’est bon signe, car le point G est voisin de la vessie.

7- Les antidépresseurs minent-ils la vie sexuelle?

Plusieurs antidépresseurs provoquent effectivement une chute de la libido. Ne baissez pas les bras pour autant! On ne réagit pas toutes de la même façon aux mêmes médicaments. Discutez- en avec votre médecin. Il pourra vous proposer une autre marque d’antidépresseur ou modifiera votre dose actuelle. Une période d’essai est souvent nécessaire. Avant tout, assurez- vous que votre panne de désir n’a pas sa source ailleurs. Le stress ou la fatigue pourraient être en cause.

8- Il m’arrive de ne pas avoir le goût de faire l’amour, et ça peut durer deux ou trois semaines, parfois plus. Mon chum, lui, aurait le goût chaque jour! Que faire?

Le désir sexuel est différent pour chacun. Il n’y a pas de norme. Cependant, lorsque les conjoints ne sont pas au diapason, ça peut créer des conflits. «La peur de devoir refuser de faire l’amour et de décevoir une fois de plus son conjoint amène la femme à éviter toute manifestation d’affection, déplore Amélie Blanchette. Résultat: les contacts sexuels et amoureux se font de plus en plus rares, et les partenaires s’éloignent l’un de l’autre.» Il est primordial que le couple retrouve des moments de tendresse qui ne vont pas obligatoirement jusqu’à la relation sexuelle totale. Ces rapprochements favorisent l’émergence du désir.

9- Peut-on contracter une ITS (infection transmissible sexuellement) en ayant des relations buccogénitales?

Hélas, oui. Étant donné l’importance des risques d’infection associés à la pénétration vaginale ou anale, les campagnes de sensibilisation ont parfois mis de côté ceux liés à la fellation, au cunnilingus ou à l’amour bucco-anal. Et pourtant, ces risques sont bien réels. Les infections les plus souvent transmises en pratiquant le «sexe oral» sont l’herpès, le papillomavirus (VPH), la gonorrhée, la syphilis, la chlamydia, certaines hépatites et le VIH/sida. Pour mettre toutes les chances de votre côté, protégez-vous lorsque vous fréquentez un nouveau partenaire, jusqu’à ce qu’un test médical confirme que vous ne jouez pas en terrain miné.

10- Est-ce que la sodomie fait mal?

Elle peut être très douloureuse si vous n’êtes pas totalement détendue pendant la pénétration. L’anus est un orifice beaucoup plus serré que le vagin (c’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle les hommes apprécient cette pratique). Il est essentiel qu’il soit lubrifié avant la pénétration, et le pénis doit entrer très délicatement dans l’anus afin d’éviter tout risque de blessure. Bon à savoir: des infections vaginales peuvent découler du transfert de bactéries du rectum au vagin. Aussi vaut-il mieux laver le pénis de votre partenaire avec du savon doux après la sodomie, si vous voulez poursuivre par une pénétration vaginale.

11- J’ai surpris mon chum en train de se masturber. Dois-je en conclure que je ne satisfais pas ses besoins sexuels?

Non, pas forcément! La masturbation et les rapports sexuels ne comblent pas les mêmes besoins, explique la sexologue Francine Roy. La masturbation permet de libérer une tension sexuelle au moment souhaité et de se donner du plaisir en utilisant des fantasmes sexuels, tandis que les relations sexuelles répondent à un besoin d’intimité, de tendresse, d’affection et de plaisir mutuel. Le fait que vous soyez en couple n’élimine donc pas nécessairement le fait que votre chum se masturbe en votre absence. Toutefois, si son activité a un impact négatif sur la fréquence, la qualité et la satisfaction de votre sexualité, il serait préférable d’en discuter avec lui.

12- Se masturber trois fois par jour, est-ce excessif?

Selon Francine Roy, sexologue, on peut se masturber autant de fois qu’on veut, pourvu que ça ne devienne pas une obsession ni une compulsion.

«Le besoin d’obtenir une satisfaction sexuelle de façon répétée est une manière de fuir un malaise ou une anxiété générée par des conflits, des frustrations, le stress, etc. La répétition de ce comportement montre que les difficultés d’origine psychologiques ne sont pas réglées car la personne ne se limite qu’à soulager ses tensions.»

Si la masturbation est pour vous une préoccupation constante et qu’elle nuit au déroulement normal de vos activités quotidiennes, il serait sage de consulter un sexologue ou un psychologue.

ORGASME 101

Neuf conseils pour avoir de meilleurs orgasmes, selon la sexologue Sari Locker, auteure du livre Le sexe (Marabout).

1. Faites durer les préliminaires. Précipitation et plaisir ne font pas bon ménage.
2. Gardez les yeux ouverts. Ça permet de mieux tenir compte de l’autre et de vos propres sensations.
3. Respirez. Si vous retenez votre souffle pendant l’amour, votre corps aura plus de difficulté à atteindre l’orgasme.
4. Restez concentrée. Délectez-vous de chaque sensation que vous offre votre corps.
5. N’hésitez pas à être un peu égoïste. S’il y a une position ou une caresse qui vous permet d’avoir plus facilement un orgasme, ne vous en privez pas, le moment venu!
6. Rapprochez vos pubis, de manière que celui de l’homme stimule votre clitoris.
7. Adoptez la position «femme sur homme». Ainsi, le clitoris est plus directement stimulé par l’os pubien de l’homme.
8. Servez-vous de vos mains. Pendant que le pénis de votre partenaire est dans votre vagin, glissez votre main entre vos deux corps pour caresser votre clitoris.
9. Faites un mouvement de va-et-vient suivant le rythme qui vous procure le plus de jouissance. Lorsque vous êtes près d’atteindre l’orgasme, trouvez votre rythme et conservez-le!

 

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