C’était en janvier 2008. Mélanie, 22 ans, étudiante française en physique, s’installait pour huit mois en Suède dans le cadre d’un échange universitaire. Son ami Mathieu, 22 ans lui aussi, «s’exilait» dans une université allemande. Mais après deux mois de séparation, tous deux craquent. «Lorsque Mathieu m’a proposé d’essayer le cybersexe, je n’osais pas trop, raconte Mélanie. Le côté virtuel me dérangeait un peu, et j’avais peur de l’aspect porno de la situation. Mais notre complicité m’a permis de franchir le pas.»
La présence continuelle de la caméra n’a guère intimidé les deux amoureux, et selon Mélanie, elle peut même parfois se «révéler excitante selon qu’on la place là… ou là…» Le monde virtuel est devenu un allié du couple. «C’était important pour nous de continuer à avoir des relations sexuelles, dit Mélanie. Et même si le cybersexe ne permettait pas une aussi grande complicité que le ‘‘sexe normal », au moins, avec lui, on ne s’est pas éloigné l’un de l’autre. Ça nous a peut-être aussi évité d’aller voir ailleurs.» Et s’il fallait que les études les séparent encore, ils n’auraient aucun scrupule à appuyer de nouveau sur le bouton record. Bien débarrassés de cette gêne initiale qui entourait leurs premières relations sexuelles virtuelles.
«C’est ridicule, cet aspect de l’amour sans contact, dit Aurélien. La caméra ne nous dérange pas Agathe et moi, mais se toucher physiquement est quand même important dans les relations amoureuses.» Et puis, selon le jeune homme, le cybersexe comporte une véritable connotation pornographique. «À cause de la représentation de la sexualité par l’image. Et parce qu’il englobe tout le marché porno sur Internet.»

Une vision du sexe virtuel partagée par Fiona, une scénariste montréalaise de 35 ans, dont le conjoint journaliste réside depuis deux ans et demi à New York. «La seule fois où j’ai fait du cybersexe, c’était avec mon ex-mari. L’éclairage, la caméra… Une première atroce!» La peur d’imaginer un jour ses ébats amoureux volés par un mauvais génie de l’informatique et diffusés ensuite sur un site Internet taraude Fiona… Alors, le sexe, oui, mais pas cyber!À éviter
Petits conseils entre amis pour une relation cybersexuelle réussie…

  • Si votre voix fait «oui» pour faire plaisir à votre homme, alors que votre tête fait «non»… il y a un problème. Pour que le cybersexe soit aussi satisfaisant pour vous que pour lui, il faut en avoir envie!
  • Apprivoisez la caméra. Elle pourrait devenir votre «jeu de la vérité». Parce que parfois, avouer via un écran que oui, on aimerait bien parfois se la jouer «toi petit nain, moi vilaine sorcière» nous rendra plus brave… pour la prochaine séance. Sky is the limit.
  • Le pomponnage glam à la Charlize Theron est préférable à la chevelure choucroutée et à l’état famélique d’Amy Winehouse… Car une image vaut mille mots.