Le cœur en miettes, les projets amoureux envolés, l’énergie à zéro… Quand on vit une rupture amoureuse, rien ne va plus. Pire, la détresse qui l’accompagne ressemble étrangement à la douleur ressentie lors du processus de deuil. En fait, pour vivre mieux et se proclamer guérie avec un grand G, faire le deuil de notre relation est un impératif. C’est l’avis d’Élise Castonguay, psychologue M.Ps au Centre de services Gouin. Hélas, il n’y a pas de recette magique pour se rétablir d’une rupture amoureuse. La résilience de chacun et la façon dont la séparation a été faite jouent un rôle important dans le processus de guérison. Mais le facteur le plus important, c’est le temps.

« Il faut compter en moyenne un an pour s’en remettre complètement, » souligne la psychologue. Pourquoi un an? C’est le temps nécessaire pour passer par tous les événements marquants de l’année: fête de l’un, fête de l’autre, Noël, les vacances, etc. Il faut vivre chaque moment qui a marqué l’année en couple une première fois en solo afin d’y associer de nouveaux souvenirs reliés à notre vie sans notre ex.

Penser à soi

Une étape importante dans notre processus consiste à s’accorder du temps pour soi. « Dans une relation amoureuse, aussi saine soit-elle, il n’est pas rare de confondre ce qu’on aime avec ce que préfère l’être aimé. On oublie parfois qui nous sommes, indépendamment de l’autre. C’est donc l’occasion qu’on a de se redéfinir comme être humain » note Mme Castonguay.

C’est pour cela qu’il faut prendre un temps d’arrêt. Certaines personnes auront besoin de faire un bilan ou un retour sur la relation après la rupture pour comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Pour d’autres, ce moment se fera attendre. Mais il faudra y faire face un jour ou l’autre. C’est important de le faire pour « boucler la boucle » et se sentir prête à vivre autre chose.

 

Les pièges à éviter

On peut avoir envie de se plonger dans une autre relation. Il n’y a pas de mal à cela, tant qu’on est conscient du type relation dans laquelle on s’implique. Il peut s’agir d’une relation de transition, mais il faut être à l’aise avec le type de relation dans laquelle on se lance. Il ne faut surtout pas se replonger dans une relation pour oublier l’échec de la précédente.

Pour bien vivre son deuil, il faut à tout prix éviter de se lancer corps et âme dans le travail, dans les sorties, dans l’alcool ou dans toute autre forme d’excès qui ne fera qu’engourdir notre chagrin. « C’est normal qu’il y ait une période d’oscillation entre les deux extrêmes, soit sortir tous les soirs pendant un mois et ne pas sortir du tout le mois suivant. Il faut tâter les deux pôles pour retrouver l’équilibre et pour savoir ce que l’on veut vraiment. Mais on ne doit pas tomber dans l’excès. Sinon, on risque d’étirer le processus du deuil très longtemps, » dit Élise Castonguay.

Il ne faut pas non plus faire preuve d’impatience. La psychologue insiste: « Ce n’est pas le temps qu’on prend à vivre le deuil de la relation qui importe, mais plutôt l’intensité avec laquelle cette période sera vécue. » Autrement dit, si l’on arrive à fonctionner au quotidien malgré la peine, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Mais si l’échec de la relation devient une obsession et obnubile nos pensées et nos activités au quotidien, c’est une autre histoire. C’est peut-être le signe qu’on devrait faire appel à de l’aide professionnelle.

 

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