«Le jour où Thomas est parti sans plus jamais me laisser de nouvelles, ça m’a dévastée. Quand tu ne vaux même pas une explication après un an de relation, tu te sens vraiment cheap…», raconte Sandrine, encore meurtrie par le silence radio de son ex. Piètre consolation s’il en est, Sandrine n’est pas la seule à avoir subi les affres du ghosting, cette façon cavalière de quitter quelqu’un en ne lui donnant aucun signe de vie, et en ignorant sys-té-ma-ti-quement ses courriels, appels et textos. Selon le New York Times, qui a révélé l’ampleur du phénomène, personne n’est à l’abri, pas même les stars. Pour preuve, l’acteur Sean Penn s’est fait ghoster cruellement par la blondissime Charlize Theron, en juin dernier. La belle aurait préféré ne pas retourner les appels répétés de son (ex) fiancé au lieu de rompre entre quat’z’yeux avec lui.

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Bien que la technique soit diablement efficace pour couper les ponts (ne vous attendez pas à rester ami(e) avec votre ex!) elle n’est pourtant pas nouvelle. On ghostait ses partenaires bien avant l’avènement des Tinder de ce monde: on appelait ça «filer à l’anglaise» ou, pour les plus résolus, «partir sans laisser de traces» et on laissait à l’être délaissé le temps de se faire à l’idée. La seule différence aujourd’hui, c’est qu’en raison de l’omniprésence de la techno et des réseaux sociaux dans nos vies, la fuite est plus facile et ses effets se ressentent quasi-instantanément. «Quand Sébastien a mis plus d’une heure à répondre à mon dernier sexto, ça m’a fait bizarre. Puis, après six jours sans réponse, où je suis passée de l’inquiétude à l’humiliation, je me suis rendue à l’évidence: j’avais affaire à un lâche…»

Pourquoi ils ghostent?

Le manque de confiance en soi, la peur du conflit, la perte d’intérêt pour l’autre… Les raisons sont nombreuses pour se volatiliser, comme en témoignent ces cinq hommes et femmes. Pour Jules, c’est la crainte de blesser son ex qui a primé: «Oui, j’étais bien avec Isabelle au début. Mais on n’avait rien à se dire. Je m’ennuyais avec elle, et ça se voyait. Pourquoi en rajouter et lui faire mal?». D’autres, comme Ariane, estiment qu’ils n’avaient pas le choix: «Ma dernière relation a été un vrai cauchemar. Tout tournait autour de mon ex, un vrai narcissique. Je ne me sentais ni entendue ni respectée. Après un week-end d’enfer, j’ai décidé de tirer la plogue. Je l’ai effacé de mes contacts téléphoniques et je l’ai bloqué sur Facebook. Je lui ai même raccroché au nez à chaque fois qu’il a essayé de m’appeler au bureau. C’était la seule façon de lui faire comprendre que j’existais, moi aussi!». Que dire des raisons invoquées par Léo, un serial-ghosteur? «Si je sors avec une fille un soir, et que je n’ai pas envie d’aller plus loin, pourquoi j’endurerais une conversation pénible? Pourquoi j’aurais à me justifier? Surtout qu’avec Tinder, c’est tellement facile d’en rencontrer une autre», tranche-t-il. Ouch!

Reste que dans certains cas, le ghosting est la seule chose à faire face à un être imbuvable ou une relation toxique. «Ça a été une question de survie, raconte Christiane. J’avais beau expliquer [à mon ex] que ça ne marchait plus entre nous, il s’accrochait. Un soir, il m’a même menacée. J’ai paniqué. J’ai compris que je devais le fuir au plus vite et ne plus jamais lui adresser la parole. » Pas de doute, le ghosting peut parfois être le recours ultime pour sauver sa peau, mais la plupart du temps, il reste le meilleur moyen de hanter l’esprit de son ex.

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