Si vous n’avez jamais entendu parler du coaching amoureux, vous n’êtes pas totalement out. La sexologue Chantal Turcotte affirme qu’il s’agit d’un phénomène encore peu répandu. «On a vu apparaître le coaching amoureux au Québec, il y a quatre ou cinq ans. Mais puisque la tendance est aux coachs de vie de toutes sortes, je suis certaine que les coachs amoureux vont se multiplier, eux aussi.»

Laurent Lacherez est témoin de cette tendance. Coach et thérapeute en programmation neurolinguistique (une technique de développement personnel), ce dernier offre des services de coaching amoureux. «Il y a une demande croissante, c’est indéniable. Depuis quelques années, je reçois de plus en plus de demandes pour ce type de consultation», dit-il.

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Qui fait appel aux coachs amoureux? «Je reçois beaucoup d’appels de femmes et d’hommes d’affaires qui sont dans la fin trentaine ou la quarantaine. Ils sont satisfaits de leur carrière mais pas de leur vie amoureuse, précise M. Lacherez. Ce sont des gens qui en ont marre de ne jamais rencontrer les bonnes personnes et ils veulent que ça change.»

M. Lacherez propose à ses clients de faire un bilan de leurs relations amoureuses passées et d’envisager l’avenir de manière positive. «On parle notamment de leurs critères, explique-t-il. Sont-ils réalistes? Je crois que les gens ont souvent des critères trop établis qui deviennent des barrières. Une fois qu’ils en ont pris conscience, plusieurs personnes envisagent leurs prochaines rencontres de manière différente.»

Si elle croit que le coaching amoureux peut être utile, la sexologue Chantal Turcotte soutient toutefois qu’il faut faire gaffe. «Il faut se méfier des coachs qui promettraient de rencontrer l’âme sœur au bout de quelques rencontres, dit-elle. Le but de la consultation ne devrait pas être de trouver l’homme de sa vie, mais plutôt de diminuer sa peur d’aller vers les autres, par exemple.»

 

Un coach ou un thérapeute?

La psychologue Natalie Boulet émet également une mise en garde. «Les personnes qui consultent les coachs amoureux le font souvent parce qu’elles ont encaissé plusieurs échecs amoureux. Mais pour éviter de faire les mauvais choix en amour, il faut apprendre à se connaître soi-même. Lorsqu’on choisit un conjoint, c’est en fonction de ce que l’on est et de notre estime de soi. Bref, cela peut demander un travail personnel de longue haleine et c’est souvent avec l’aide d’un thérapeute que l’on y parvient», croit-elle.

M. Lacherez, qui a suivi une formation au Centre québécois de programmation neurolinguistique, rappelle que tous les gens qui se disent coachs ne sont pas forcément compétents. Selon lui, il ne faut pas consulter un coach amoureux à l’aveuglette. Par exemple, au premier rendez-vous, on doit lui demander des questions sur sa formation et ses diplômes. De plus, on peut lui demander s’il fait des reçus pour fins d’assurances. Si la réponse est non, c’est mauvais signe, prévient-il.

Les trois spécialistes s’entendent donc pour dire qu’il faut garder en tête qu’un coach amoureux n’est pas toujours un thérapeute qualifié. Par contre, il peut nous aider à prendre conscience de certaines attentes irréalistes, et, éventuellement, à entrer plus facilement en contact avec les autres. Chantal Turcotte souligne que ceux qui ont de réels problèmes à entrer en relation avec les autres et à s’engager devraient plutôt se tourner vers un thérapeute membre d’un ordre professionnel. «Si les gens supportent très mal leur solitude et qu’ils ne comprennent pas pourquoi leurs relations amoureuses ne fonctionnent pas, il leur faudrait un suivi à plus long terme et des rencontres plus encadrées.»

 

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