Avouons-le, un premier rendez-vous galant, c’est tout sauf parfait. Ça se conjugue à l’imparfait, au plus-que-parfait, au passé, au présent et, surtout, on se le souhaite, au futur. Une date, ça peut être beau, grandiose, étonnant, mais ça reste un savant mélange d’inconnu et de désir, un concentré d’élégance et de maladresses. Se présenter à un étranger est une aventure digne d’un film, qu’il soit chevaleresque ou de série B. On ne se connaît pas, on se plaît, on se tâte, on ne sait plus trop pourquoi on est là, mais on reste. Si vous êtes célibataire ou si vous l’avez été, vous savez de quoi je parle.

Le flirt, c’est la guerre. Une belle guerre, d’accord, plus Guerre des tuques que guerre du Golfe… mais reste qu’il faut se battre. On se veut légère et profonde, sexy avec réserve, à l’écoute, mais bavarde. Entière, avec un petit supplément de charme. Voici une histoire de drague, basée sur un fait totalement vécu. Toute ressemblance avec la réalité ne sera pas fortuite…

Une libellule énergique a rendez-vous avec un grizzly. La dynamo ne maîtrise pas l’art de séduire à tout coup, la technique du regard qui tue, du décolleté qui déstabilise, du dos qui se cambre pour enflammer les désirs. Mais elle a le don du mot qui fait tourner la tête, le sens de la répartie qui fait chavirer. Le Beau Brummel, lui, manque visiblement d’expérience dans l’entrée en matière bien tournée, mais il a la séduction tranquille et puissante, le sex-appeal inné et immuable. Sur papier, ce début de drague a tout pour n’être rien de plus qu’un feu de paille. Tandis qu’elle mise sur la métaphore charmante, sur la tournure de phrase mignonne à croquer, lui ne répond que par bribes de mots ou par code morse purement informatif. Il joue la carte du regard ténébreux et de la main qui effleure. Elle ne répond que par sa posture fière et son regard désarmant d’indépendance.

 

La belle se dit qu’on est loin de Cyrano. Le beau songe que les chances de rapprochement sont minces.

Mais ô suprise et éclat de vie, elle repart de ce prologue amoureux en se disant que le silence et les premières impressions rugueuses cachent parfois des richesses insoupçonnées. L’ours sensuel et aphone, lui, rentre en rêvant d’attraper ce papillon volubile au vol.

Oui, la drague est un sport olympique. Quand on arrive à être soi, pourtant, à aller au-delà des clichés apparents, sans gêne et sans flaflas, c’est signe qu’il y aura peut-être une suite. Et c’est là que le vaudeville se transforme en roman épique…

Pour un premier rendez-vous galant

  • Classique Le Cheval blanc (809, rue Ontario Est, Montréal), pour l’anonymat et l’ambiance feutrée de ce petit bar. Un endroit neutre, ni trop branché ni trop trash, est un atout de taille pour une première date.
  • Ludique Le Darling Bowling (3350, rue Ontario Est, Montréal), parce que tester la spontanéité de son partenaire en souliers de bowling, ça n’a pas de prix!
  • Musical Le Métropolis (59, rue Sainte-Catherine Est, Montréal), parce qu’une rencontre au cours d’un concert, ça frôle la perfection.
  • Matinal Le Cercle (228, rue Saint-Joseph Est, Québec), pour ne pas se casser la tête en se demandant où on pourrait bien aller souper. Dans le doute, un bon brunch du dimanche est un choix gagnant!

 

 

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