Qui est-elle? Suzy Menkes est une journaliste de mode connue pour son franc-parler et sa plume acerbe, d’une honnêteté absolue. En mars dernier, à l’âge de 70 ans et loin de prendre sa retraite, elle a rejoint les éditions Condé Nast de Londres, pour devenir rédactrice Internationale pour Vogue. Depuis, elle publie ses critiques et analyses (en anglais) sur les sites web des 19 Vogue différents (France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon…).

Son parcours: Elle a travaillé 25 ans en tant que journaliste de mode pour la version internationale du Herald Tribune, basée à Paris (devenu le New York Times International en 2013). Né en 1943, la journaliste a passé son enfance dans le sud de l’Angleterre, à Brighton, avant d’aller étudier la couture à l’école de mode parisienne Esmod. À 17 ans, elle assiste à son premier défilé, celui de Nina Ricci. À son retour en Angleterre, au début des années 1960, elle étudie en Histoire et en littérature à Cambridge et devient la première femme rédactrice en chef du journal étudiant de la prestigieuse université. Son diplôme en poche, elle est repérée par Charles Wintour – le père de la rédactrice en chef du Vogue américain, Anna Wintour – qui lui offre une place comme journaliste de mode au London Evening Standard. Suzy Menkes travaille ensuite pour The Times et The Independent, puis rejoint le International Herald Tribune en 1988, à l’âge de 45 ans.

Sa particularité: Peu encline à devenir une célébrité – contrairement à sa consœur du Vogue Anna Dello Russo – Suzy Menkes critique ouvertement ce qu’elle appelle le «cirque de mode » c’est-à-dire les blogueurs et les stars du street style qui redoublent d’effort vestimentaire pour attirer l’attention des photographes à la sortie des défilés. Elle refuse catégoriquement les cadeaux des designers, pour ne pas mettre à mal son intégrité de journaliste, ce qui est plutôt rare dans le monde de la mode. Et alors qu’Anna Dello Russo clame haut et fort ne porter ses tenues qu’une seule fois, Suzy Menkes, elle, arbore le même sac Prada violet en cuir d’autruche depuis plusieurs saisons déjà.

Sa signature: On ne voit jamais Suzy Menkes sans sa coiffure «pompadour». En référence à la favorite du roi Louis XV, Madame de Pompadour, cette coiffure consiste à relever ses cheveux en une houppette sur le haut de la tête.

Sa vie personnelle: Suzy Menkes s’est convertie au judaïsme à son mariage, et refuse depuis d’assister aux défilés ayant lieu les jours Saints. Elle a d’ailleurs tenté, en vain, de changer l’industrie à ce sujet. Elle a par ailleurs reçu l’Ordre de l’Empire britannique et la Légion d’Honneur, ayant habité à Paris pendant de nombreuses années. Elle a dit: «Ah, la célébrité! Ou plus précisément dans le monde de la mode, le cirque de célébrité des personnes qui sont célèbres pour être célèbres. » (The New York Times Style Magazine)

Anecdote: Dans les années 1960, Suzy Menkes et ses amies, dépourvues d’invitations pour le défilé Chloé, se sont fait passer pour des femmes de ménage (avec balais et seau à la main!), afin d’y assister. Elles sont arrivées dans la salle quatre heures avant le show et se sont cachées sous le podium, avant de sortir l’air de rien à l’arrivée des invités.

On a plus de chance de la croiser… Au premier rang des défilés, aussi bien des plus grandes maisons, que des nouveaux designers. De fait, elle essaie d’assister à tous les défilés, quels qu’ils soient.

Instagram: @suzymenkesvogue

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