«La mode écologique est victime de préjugés!» selon Annie de Grandmont. Pour la coordonnatrice de La Gaillarde, boutique montréalaise spécialisée en vêtements recyclés, un certain nombre de personnes pensent à tort que les habits faits de matières réutilisées sont de moins bonne qualité et destinés aux hippies.

Or, si cela pouvait être le cas au départ, la mode environnementale a beaucoup évolué depuis. Il y a 10 ans, lorsque La Gaillarde a ouvert ses portes, seulement trois créateurs québécois y offraient leurs collections. Aujourd’hui, ils sont une trentaine. «Il y a une plus grande variété de style: on retrouve des vêtements de type patchwork, mais aussi des modèles plus sobres et beaucoup d’accessoires», affirme madame de Grandmont.

La mode écolo, c’est quoi?

La mode environnementale peut se décliner en deux catégories: les vêtements faits de tissus recyclés et les vêtements faits de matières biologiques. Selon la coordonnatrice de La Gaillarde, les premiers sont les plus écologiques : «Ils n’engendrent aucune perte de tissu ni de dépenses de ressources naturelles». L’idée, c’est aussi d’acheter moins mais mieux et donc d’éviter de craquer pour des morceaux à 5 ou 10$ que l’on ne mettra finalement pas. D’après Annie de Grandmont, la mode écolo n’est d’ailleurs pas hors de prix: on doit compter entre 20 et 100$ pour un vêtement, voire 200$ pour un modèle très élaboré.

Mis à part le fait de se donner bonne conscience, acheter des vêtements écolos, c’est aussi s’offrir le plaisir de posséder une pièce unique. Un avantage qu’apprécient les clientes de Pepita Luz de la Strada, une ligne s’adressant particulièrement aux femmes dans la quarantaine. Cette griffe créée par trois sœurs artistes se vend uniquement lors d’événements spéciaux. «Nos clientes aiment l’originalité de nos vêtements, mais aussi le fait de contribuer à une économie de petite échelle», affirme Christine Mattia, l’une des trois «Pepitas».

Chez La Gaillarde, l’âge de la clientèle se situe entre 25 et 50 ans. Annie de Grandmont a conscience que les femmes dans la quarantaine ne rechercheront pas nécessairement des vêtements bariolés et extravagants. C’est pourquoi elle pense que, pour elles, les accessoires et bijoux recyclés sont particulièrement intéressants. «Ils viennent parfaitement compléter un look plus simple en donnant du style. D’ailleurs, les designers le disent bien: « c’est l’accessoire qui fait la tenue »».

Les limites de la mode écolo

Vouloir se vêtir de pied en cap de vêtements recyclés peut toutefois s’avérer ardu, car les créateurs ont souvent besoin d’ajouter des morceaux de tissus originaux pour compléter leurs modèles. Mais aussi parce que le choix n’est pas aussi large que dans les autres boutiques. Il y a, par exemple, peu d’options pour les femmes de taille forte. Cependant, n’oublions pas que s’habiller dans les boutiques de seconde main reste aussi une alternative écologique intéressante.

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