7 h 50. Je me réveille 10 minutes plus tôt que d’habitude pour m’offrir le luxe de déjeuner chez moi plutôt qu’à mon bureau. Je l’avoue: c’était surtout pour pouvoir manger tranquillement avec mes deux mains avant d’enfiler mon pull. J’appréhende déjà la commodité relative – ou l’incommodité – des manches ultra-longues au quotidien. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour préserver son intégrité journalistique!

8 h 30. Dans le métro, je croise des regards hilares. Je rougis. Heureusement, le ridicule ne tue pas. Et ces manches, si longues soient-elles, me permettent de poser ma main entièrement recouverte sur la barre du métro sans craindre les germes ni les microbes. Pratique!

8 h 32. Et surtout, je n’ai pas besoin d’enlever mon vernis à ongles, qui s’écaille depuis une semaine.

PLUS: Cinq tendances street style aperçues à la Fashion Week printemps-été 2016

8 h 50. Je passe me chercher un café. Sauf qu’affublée de mes manches, j’ai les capacités motrices d’un enfant de quatre ans. Résultat, ma tasse m’échappe et se renverse sur mon manteau! Je reste zeeeeeen (@#$% ?&*). Le point positif: nul besoin d’utiliser un porte-gobelet en carton. Environnement: 1 – Manteau: 0.

9 h 10. Constat: de toute évidence, les fashionistas ne travaillent pas. Avez-vous déjà essayé de pianoter sur un clavier d’ordinateur avec des mitaines? Impossible aussi d’utiliser l’écran tactile de mon cellulaire. Comme solution pour réussir sa digital detox – la désintoxication numérique qui fait fureur aux États-Unis -, il n’y a pas mieux. Et si on se cotisait pour offrir des pulls aux manches interminables à chaque membre de la famille Kardashian?

PLUS: Instagram: les dessous de la Fashion Week de Paris P/É 2016

9 h 40. Je perds patience. J’ai chaud sous ces mètres de laine. Faire un simple copier-coller devient un calvaire. Quarante petites minutes sont passées depuis mon arrivée au bureau, mais j’ai l’impression de mener un épuisant combat contre moi-même depuis des heures. Je l’avoue: j’avais sous-estimé les it-girls. Être tendance jusqu’au bout des ongles ET avec grâce, c’est un travail ardu qui mérite le respect.

10 h 20. Comme la Fashion Week, ce n’est pas la vraie vie (sauf pour Chiara Ferragni), je triche et je retrousse mes manches pour enfin pouvoir travailler un peu plus efficacement. Mes mains respirent, mes doigts retrouvent leur liberté de mouvement, la vie est de nouveau belle et le soleil brille dehors.

PLUS: J’ai testé la détox de Gwyneth Paltrow: Jour 1

11 h 30. J’ai une entrevue avec le designer Jonathan Simkhai qui m’avoue que, selon lui, la pire erreur vestimentaire est de suivre les tendances… Je tente aussitôt de cacher mes manches et de disparaître dans mon fauteuil!

13 h. Après la catastrophe du café de ce matin, j’évite la soupe au dîner. Je jette plutôt mon dévolu sur une salade de taboulé. Erreur! Les manches menacent l’équilibre précaire de la montagne de grains sur ma fourchette. Résultat, j’en renverse la moitié sur mon bureau. Les manches XXL seraient-elles à l’origine d’un nouveau régime en vogue? Je mènerai l’enquête…

15 h. Soit H-2 avant la libération. Malgré les manches, j’arrive désormais à bien taper à l’ordinateur… Un talent qui ne sert pas à grand-chose, puisque je peux déjà conclure que je ne suis pas prête à recommencer l’expérience de sitôt.

PLUS: J’ai testé des talons hauts pendant une semaine

17 h. La délivrance. Les manches ultra-longues ont peut-être leur place sur les passerelles des défilés et dans la garde-robe des fashionistas, mais dans la vie de tous les jours, la tendance n’a pas passé le test. Soit, je ne serai jamais l’une de ces it-girls qui arrivent à adopter les tendances les plus inusitées sans problème, mais je pense que je m’en remettrai (dans le confort d’un t-shirt à manches courtes).

À DÉCOUVRIR:
Dossier Noël: des fêtes glam
Shopping: 25 manteaux d’hiver
Street style: mode excentrique