Olivia-Bee-photographe.jpg
Elle découvre la photo à 11 ans

Alors qu’elle entre au secondaire dans son Oregon natal (à Portland, ville dont la réputation artistique n’est plus à faire), Olivia Bee s’inscrit par hasard à un cours de photographie. L’appareil qu’on lui met entre les mains ne la quittera plus. Au moyen de son Pentax, elle capture compulsivement des scènes de son quotidien, et prend des clichés «plutôt mauvais» de sa mère ou de ses animaux en peluche. Elle inonde de ses images son fil Flickr et, peu à peu, elle évolue. Bientôt, c’est sur ses amis qu’elle braque son objectif afin d’immortaliser tous les menus détails et non-événements qui composent une vie adolescente.

Photo: Olivia Bee au lancement de l’exposition Virgule etc. Dans les pas de Roger Vivier, à Paris – Getty Images

 

À LIRE: Terry Richardson et moi

 

Olivia-Bee-Photographe-2.jpgElle est (vraiment) douée

Seulement voilà, au contraire de mille ados imbues d’elles-mêmes qui publient de façon frénétique leur autoportrait sur Instagram, Olivia Bee a du talent. L’appareil photo tourné vers son groupe d’amis, elle capte mille moments à mi-chemin entre le trash et la grâce. Ses images poétiques et impressionnistes d’adolescentes en minishort, le vernis écaillé et les cheveux mal colorés, évoquent à la fois le romantisme sombre de Sofia Coppola et les clichés crus de Nan Goldin. Mais Olivia Bee possède un style qui lui est propre…

Photo: Instagram – @oliviab33

Olivia-Bee-Photographe-3.jpgElle se voit propulsée tôt par les médias sociaux

À 15 ans, ses photos se répandent comme une traînée de poudre sur les médias sociaux, et finissent par attirer l’attention des chasseurs de tête de Converse. Immédiatement, la compagnie l’engage pour une campagne de pub. Ensuite, sa carrière décolle: Nike l’envoie à Hawaï, des entreprises telles que Subaru, Levi’s et Hermès lui proposent des projets. Cette dernière lui fait parvenir une malle remplie d’une trentaine de foulards de soie qui valent une fortune avec pour seule consigne d’en faire ce qu’elle désire. Elle produira pour la marque française des images tendres et poétiques: des jeunes gens piqueniquant dans un parc désolé, une adolescente pieds nus sur un cheval blanc, des filles aux cheveux roses et à la jupe bleue… Des clichés beaux et fantasques qui semblent tirés d’un Alice au pays des merveilles moderne.

Photo: Hermès

 

À lire: Trouver un emploi grâce aux médias sociaux

 

Olivia-Bee-Photographe-4.jpgElle ne s’en laisse pas imposer

À 17 ans, quand elle décroche l’important contrat de réaliser la campagne publicitaire de la Fiat 500, elle fait face pour la première fois à la jalousie des confrères. «Beaucoup de photographes étaient fâchés qu’une petite fille même pas majeure ait obtenu ce mandat et pas eux. Quand j’ai eu 18 ans, les choses se sont un peu arrangées: tout d’un coup, on me considérait comme une jeune adulte», déclare-t-elle au journal The Guardian. Comme beaucoup d’enfants prodiges, Olivia Bee sait ce qu’elle veut, et ne craint pas de l’exprimer. Par exemple, elle a déjà renvoyé une mannequin d’une séance photo pour Adidas parce que la fille ne l’écoutait pas. Redoutable, vous dites?

Photo: Instagram – @oliviab33

 

À lire: Le corps de la femme mis à nu en photos

 

Olivia-Bee-Photographe-5.jpgElle a de l’ambition

Un jour – pas si lointain, parions-le – Olivia Bee délaissera l’appareil photo pour se glisser derrière une caméra. Elle rêve de réaliser un film qui ressemblerait à «une collection de souvenirs réels et imaginés». En attendant, elle continue à mitrailler la réalité, mais les images qu’elle produit ont une particularité: à l’ère du numérique, Olivia préfère l’argentique. Parce que le film, dit-elle, se prête bien à la mémoire. «C’est magique et ça a quelque chose d’instantanément nostalgique.»

Photo: Instagram – @oliviab33 par @carastricker

 

 

 

 

 

 

Photo de mode: Quand les femmes photographient des femmes