1. Le look rebelle

La révolte, on le sait, est indissociable de l’adolescence: les jeunes transgressent les interdits pour vivre intensément, aller à fond dans l’expérimentation. Une attitude qui se reflète dans leur style vestimentaire.

L’incarnation type de ce look est celui de la bad girl, hérité pour l’essentiel des milieux interlopes (prostitution, milieu carcéral…) et de l’esthétique punk des années 1970 (issue de la rue, mais popularisée sur les podiums par la designer londonienne Vivienne Westwood).

Éléments phares

  • Les bandales, chaussures à mi-chemin entre la botte et la sandale. Elles étaient portées par les punkettes, qui les avaient elles-mêmes empruntées à l’univers sadomasochiste.
  • Le tatouage. Même si votre belle-mère et sa voisine arborent respectivement un signe tribal et une coccinelle, le tatouage est d’abord la marque d’une certaine dissidence. «En Occident, à la base, c’étaient des bagnards, des soldats, des matelots, des travailleurs des chemins de fer qui se faisaient tatouer. Ça s’est ensuite répandu parmi les punks, puis les danseuses érotiques, avant de devenir très courant dans la population en général», raconte Mariette Julien.
  • look-ado-rebelle2-400.jpgLe jean et le t-shirt. Comme nous le disions plus tôt, ces deux pièces symbolisent la révolte adolescente et le droit au plaisir qu’elle réclame. Quant à l’increvable skinny, il a une histoire des plus intéressante: «Ce modèle vient des délinquants jamaïcains des années 1960. Ils voulaient être élégants et s’habillaient un peu à la manière des riches Jamaïcains. Comme ils aimaient beaucoup danser le soir, ils devaient porter des jeans qui arrêtaient à la cheville pour ne pas trébucher.» Cette coupe moulante a ensuite été reprise par les mods, jeunes urbains prolétaires du Royaume-Uni des années 1960.
  • Les jupes déstructurées. Elles dérivent des robes que les punkettes se confectionnaient avec des sacs à ordures ou des vêtements récupérés dans les poubelles.
  • Les coiffures hirsutes, les mèches colorées, les crânes rasés, la coupe mohawk.
  • Les ceintures cloutées, les piercings, les motifs de tête de mort.

 

 

 

 

 

 

2. Le look sportif 

La règle d’or veut que les vêtements ne gênent pas les mouvements du corps. En faisant primer le confort sur l’apparence respectable et l’élégance dictées par les normes bourgeoises, les vêtements sport deviennent une forme d’insoumission. Qui plus est, ils laissent supposer que notre corps est en forme… comme celui d’une jeune.

Éléments phares

  • Les omniprésentes Converse, véritables emblèmes de cette tendance. Ce sont les chaussures sport les plus vendues dans le monde, et elles existent depuis 1907! Preuve que l’attirance pour le vintage est loin de s’essouffler. «Pendant longtemps, les adultes qui portaient des Converse étaient considérés comme des délinquants. Aujourd’hui, ce modèle d’espadrilles est carrément devenu un objet-culte!»
  • Le legging, le pantalon de jogging, le jegging (jeanlegging), le survêtement, le t-shirt orné de logos sportifs, le justaucorps, le yoga jean.

 

3. Le look ludique

Il s’inspire des Harajuku Girls, des jeunes filles du quartier tokyoïte branché Harajuku qui ont adopté un style «cartoonesque» et éclaté tenant tantôt des mangas, tantôt de l’ère victorienne. Avec leurs vêtements très colorés ou gothiques, près du déguisement, ces lolitas originales s’amusent à attirer l’attention.

Éléments phares

  • Les motifs, souvent mélangés (rayés, à pois, fleuris).
  • Les couleurs vibrantes, même pour les cheveux.
  • Le style de la poupée victorienne: rubans, volants, froufrous.
  • Les vêtements d’allure gothique, le noir intégral.

4. Le look sexy

On observe ici la représentation du puissant élan sexuel qui caractérise les ados. Ce look emprunte au fétichisme pour donner à voir l’intimité de la femme, mais surtout sa disponibilité sexuelle (réelle ou feinte). Il fait aussi l’objet de controverses: «Certains le perçoivent comme un asservissement de la femme au regard de l’homme. D’autres y voient une preuve de sa libération: la femme a l’impression d’avoir un certain pouvoir sur l’homme en montrant les parties qu’elle veut bien montrer, voire en décidant de ses partenaires sexuels», explique Mariette Julien.

Éléments phares

  • Les décolletés plongeants, les minijupes et les shorts hyper courts, car ce style met l’accent sur les fesses, les cuisses et les seins.
  • Côté chaussures, les stilettos, les cuissardes, mais aussi les ballerines. Apparemment inoffensif avec son talon plat, ce dernier modèle inspiré des chaussons des danseuses de ballet a été conçu pour la très sexy Brigitte Bardot dans Et Dieu créa la femme (1956), nous apprend Mme Julien. «C’est le symbole de la femme-enfant aguicheuse.»
  • Le chandail bedaine (en déclin de popularité. Qui s’en plaindra?), le string qui dépasse du pantalon, les bretelles spaghettis, les dessous portés dessus, les pantalons en cuir.