L’aventure mode de Chantal Thomass commence à la fin des années 1960 avec une collection de prêt-à-porter. Les guêpières en flanelle et les corsets en daim de la créatrice attirent rapidement l’attention de célébrités comme Brigitte Bardot. Au fil des saisons, les dessous prennent peu à peu le dessus dans ses collections.

Comment a débuté votre histoire d’amour avec la lingerie?

Je me suis lancée dans la mode très jeune. À cette époque, la lingerie de séduction n’existait pas. Ma génération ne portait pas de soutiens-gorge, les féministes les ayant abolis. Comme j’étais fascinée par les soutiens-gorge pointus, les porte-jarretelles et les déshabillés somptueux des années 1930-1940, je m’en suis inspirée pour faire du prêt-à-porter, avant de me consacrer à la lingerie.

Comment vous a-t-on remarquée?

J’ai réalisé des soutiens-gorge en dentelle de couleur vive qui se portaient sous un chemisier ouvert…

Quelle a été la première pièce de lingerie qu’on vous a offerte?

Ma mère m’a acheté un soutien-gorge quand j’avais 12 ans. Un affreux modèle pour ado! Je ne l’ai pas mis longtemps: dans les années 1960, on jetait son soutien-gorge! Je n’en ai pas eu d’autre avant de les créer moi-même.

Qu’est-ce qui vous inspire?

Les pièces d’autrefois, comme les corsets du 18e siècle – pendant une soirée, le corset est extrêmement flatteur! – ou les dentelles anciennes, que je modernise.

 

Parlez-nous de vos matières fétiches

Ce sont le tulle et la dentelle, que j’apprécie pour leur transparence. J’ai un faible pour la dentelle de Chantilly et la dentelle Leavers, la plus fine et la plus chère.

Quelles sont vos couleurs favorites?

Le noir et le rose. Le noir parce qu’il met la silhouette en valeur et le rose parce qu’il donne bonne mine. J’aime toutes les nuances de rose.

À votre avis, qu’est-ce qui distingue votre griffe des autres marques de lingerie de luxe?

Un mélange de séduction et d’impertinence. Mes dessous ont toujours une petite touche amusante et originale. Surtout, je ne tombe jamais dans la vulgarité. Il y a une limite que je ne franchis pas.

Quelle est cette limite?

Je ne crée jamais de pièces dont je ne pourrais pas parler. Par exemple, on m’a déjà proposé de vendre des sex toys à la boutique et j’ai refusé. Je ne peux me résoudre à parler de gadgets sexuels. Et puis quand on a de la lingerie Chantal Thomass… qui a besoin d’un sex toy?

Offert chez Lyla, 400, avenue Laurier Ouest, Montréal, 514 271-0763.

 

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