En 2016, l’achat sur Internet est plus que jamais tendance. La preuve: la maison de luxe parisienne Chanel, jusque-là réfractaire, devrait lancer sa boutique en ligne dès le mois de septembre prochain. Il y a 37 ans à peine, impossible d’imaginer une chose pareille!

De fait, le commerce électronique (ou e-commerce) a vu officiellement le jour en 1979, sous l’égide de l’entrepreneur britannique Michael Aldrich. Officiellement, car une transaction officieuse entre les étudiants de l’université Stanford, en Californie, et ceux du célèbre Massachussetts Institute of Technology, sur la côte est américaine, avait déjà eu lieu six ou sept ans plus tôt pour la vente de… cannabis!

Depuis, l’achat en ligne s’est démocratisé de façon extraordinaire, et le e-commerce est devenu la norme pour la majorité des grandes enseignes. Rien qu’au Québec, un adulte sur deux a magasiné sur Internet en 2014, selon une enquête du Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO). Les raisons invoquées par les réfractaires? Principalement le besoin d’avoir le produit entre les mains et le sentiment d’éprouver de la difficulté avec l’achat en ligne.

Vous êtes frileuse à l’idée d’utiliser votre souris pour parfaire votre garde-robe? En 2016, prenez la technologie par les cornes! Voici tout ce qu’il faut savoir pour être une acheteuse avertie sur la Toile selon quatre experts de l’industrie.

LEÇON N˚1 À vérifier: adresse virtuelle VS. adresse physique

Comment savoir qu’un site qu’on ne connaît pas est sécuritaire? «On appelle le service à la clientèle, conseille Sam Gebran, directeur régional de la boutique en ligne de luxe vintage LXR&CO (lxrco.com). Il devrait toujours y avoir un numéro de téléphone et une ligne directe.» Charles Tanguay, responsable des partenariats stratégiques et des relations avec les médias de l’Office de la protection du consommateur, recommande aussi de vérifier l’adresse physique du commerce en ligne, qui devrait pouvoir se trouver facilement sur le site. «Il faut qu’un vendeur ait pignon sur rue en plus d’avoir pignon sur Internet», dit-il. Deanna Chow, directrice des communications pour le site de mode de luxe SSENSE (ssense.com), préconise de lire les commentaires sur la page Facebook du e-commerce et les critiques en ligne. Une bonne façon de s’assurer qu’on a affaire à un commerçant honnête!

LEÇON N˚2 N’est pas un expert vintage qui veut!

De nombreux sites regorgent de pièces griffées de seconde main, souvent bien moins chères qu’en magasin. Mais encore doit-on être sûre qu’ils aient l’expertise nécessaire pour distinguer une véritable pièce de designer d’une fausse. «On regarde le prix. Une besace Saint Laurent à 50 $, alors qu’elle en vaut 20 fois plus? Ce n’est pas une vraie», assure Sam Gebran. Dans ce domaine, PurseForum (purseforum.com) – spécialisé dans les sacs – est une mine d’informations. Il est même possible de télécharger une photo de notre trouvaille et d’attendre que des experts l’analysent pour vérifier son authenticité!

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LEÇON N˚3 On profite du choix illimité sur Internet

La différence entre l’achat en ligne et en boutique? «Sur Internet, il suffit de rechercher le nom d’une pièce ou d’un objet pour se retrouver avec une large sélection de modèles pour tous les budgets, dit Sam Gebran, de LXR&CO. En boutique, le choix est limité.» Des sites comme Polyvore (polyvore.com) permettent d’ailleurs de comparer le prix d’un même vêtement ou accessoire dans diverses boutiques en ligne. De fait, en quelques clics sur la Toile, on a accès aux e-commerces du monde entier avec les mêmes avantages qu’en magasin. «On s’abonne à l’infolettre, recommande Sam Gebran. Celle-ci nous prévient des soldes, des promotions et des nouveautés avant tout le monde.» Un vrai service V.I.P.!

LEÇON N˚4 On prend ses mesures

Une fois qu’on s’est assurée de la bonne foi de la boutique en ligne, il ne reste plus qu’à magasiner… mais encore faut-il être sûre de choisir la bonne taille! «Attention: les grandeurs diffèrent entre l’Europe et les États-Unis, de même qu’entre les griffes», assure Deanna Chow, de SSENSE. Cette dernière nous conseille de prendre nos mesures et de les comparer avec celles de la pièce choisie, indiquées sur la plupart des sites. «On lit aussi les informations sur le produit, qui peuvent nous renseigner sur sa coupe, sa composition ou sur un détail particulier», conseille Heather Kaminetsky, vice-présidente marketing international à NET-A-PORTER. On hésite entre deux tailles? «On commande les deux, puis on retourne la pièce qui ne convient pas», dit Sam Gebran, de LXR&CO. Comme en boutique (en faisant tout de même attention aux frais de retour, s’il y a lieu)!

LEÇON N˚5 On touche le tissu… avec les yeux

Impossible d’avoir le produit entre les mains lorsqu’on achète en ligne. Heureusement, il existe des astuces pour faire «comme si»… La première? «On lit la composition du produit, prône le directeur régional de LXR&CO. S’il y a une matière qu’on n’aime pas d’habitude, on fuit!» Toujours incertaine? On compare la composition du vêtement avec un tissu similaire dans notre garde-robe. Deanna Chow, de SSENSE, préconise aussi d’utiliser le zoom pour mieux voir les détails. «Si on a des questions, on n’hésite pas à contacter le service à la clientèle», fait remarquer Heather Kaminetsky. En étant mieux renseignée, on évite d’avoir à retourner la commande… et à payer des frais de livraison!

LEÇON N˚6 Payer par carte de crédit, ça rapporte

«Le site de paiement en ligne PayPal protège nos informations au moment de la transaction», précise Deanna Chow, de SSENSE. Un bémol: le seul moyen de règlement encadré par la loi au Québec est celui par… carte de crédit! «En cas de problème – si on ne reçoit pas notre commande, par exemple -, la banque est obligée de faire une rétrofacturation, c’est-à-dire de nous rembourser», explique Charles Tanguay, de l’Office de la protection du consommateur (pour en savoir plus, rendez-vous à opc.gouv.qc.ca).

LEÇON N˚7 Vol des données bancaires? Pas de souci!

«Lorsqu’on effectue notre paiement en ligne, nos informations bancaires devraient être protégées grâce au certificat SSL», explique Deanna Chow, de SSENSE. En d’autres termes, il devrait y avoir l’icône d’une serrure fermée dans la barre d’adresse du site Internet. Et si on se fait piquer les informations de notre carte de crédit? «En cas de vol de nos coordonnées bancaires, notre responsabilité est limitée à 50 $ au Québec, même si la plupart des institutions financières ne font pas payer leurs clients», dit Charles Tanguay, de l’Office de la protection du consommateur. Pas de crainte à avoir donc!

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LEÇON N˚8 Gare aux frais!

Acheter en ligne coûte-t-il le même prix qu’en boutique? «Oui, mais sur des sites canadiens», assure Sam Gebran, de LXR&CO. De fait, on ne paye pas de frais de douane à la réception du colis. Certains sites étrangers proposent d’ailleurs de les acquitter au moment de la transaction. «On évite ainsi les mauvaises surprises lorsqu’on reçoit notre commande», dit Deanna Chow, de SSENSE. Le saviez-vous? Les articles entièrement fabriqués aux États-Unis ou au Mexique ne sont pas taxés à la douane, compte tenu de l’accord de libre-échange avec le Canada! Mais attention tout de même au taux de change, ainsi qu’aux frais de conversion de devises que certaines institutions bancaires appliquent… «Mieux vaut se renseigner auprès de notre banquier avant tout achat à l’étranger», conseille Charles Tanguay, de l’Office de la protection du consommateur.

LEÇON N˚9 Notre meilleure alliée: la livraison sur signature

«On n’hésite pas à demander à la boutique en ligne le numéro de repérage du service postal [NDRL: tracking number], dit Sam Gebran, de LXR&CO. De cette façon, on connaît la date et l’heure auxquelles notre paquet est censé arriver.» On préfère d’ailleurs magasiner sur des sites qui proposent un envoi avec une signature à la livraison: de cette façon, on est sûr de recevoir notre colis en main propre. «On a acheté un objet fragile en ligne? On ouvre le paquet devant le préposé à la livraison», conseille Charles Tanguay, de l’Office de la protection du consommateur. En cas de pépin, on se fait rembourser plus facilement.

LEÇON N˚10 Politique de retour? On se renseigne

«Pour connaître les conditions de retour, on lit les politiques de la boutique en ligne… avant l’achat!» recommande Deanna Chow, de SSENSE. Certains sites permettent de rendre nos emplettes en magasin, mais ce n’est pas toujours le cas. «À NET-A-PORTER, on fait attention d’offrir un service de retour facile, qui permet d’être vite remboursée», explique Heather Kaminetsky. Et pour un retour par voie postale, quel service utiliser? «Mieux vaut choisir un service qui garantit une livraison à temps (avec une signature), dit Sam Gebran, de LXR&CO. De cette façon, on est sûre de ne pas rater la date limite pour être remboursée et on sait quand notre paquet est arrivé à bon port.»

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