La carrière de Justine LeGault n’a jamais été aussi prolifique. Non seulement la mannequin taille forte multiplie les contrats à New York, sa ville d’adoption, mais elle vient de réaliser son rêve en posant sur la couverture de ELLE QUÉBEC. Pourtant, la Lavalloise de 26 ans, fille d’une infirmière et d’un fonctionnaire, ne se destinait pas à cette profession…

Comment êtes-vous devenue mannequin? Par hasard. En fait, je rêvais de travailler derrière la caméra. J’ai d’ailleurs étudié au cégep en réalisation. À 20 ans, alors que j’étais figurante sur le plateau de tournage d’un film, quelqu’un m’a approchée et m’a m’invitée à prendre contact avec une agence qui cherchait une fille taille forte. C’est comme ça que je suis devenue mannequin. Pendant ma première séance photo, je me rappelle avoir entendu le photographe téléphoner à mon agente et lui dire: «Oh, my God! On tient quelque chose!»

Vous avez récemment déménagé à New York. Est-ce pour votre métier? Tout à fait. Jusqu’ici, j’ai eu beaucoup de chance, car j’ai réussi à faire évoluer ma carrière en restant à Montréal. Dans le show business, très peu de personnes ont la chance de travailler à distance. Puis, l’automne dernier, j’ai décidé de faire le saut et de m’établir à New York. Je veux aller le plus loin possible et ne pas avoir de regrets sur le plan professionnel.

Et depuis? Ma carrière a encore fait un bond. Je viens de signer une première campagne publicitaire nationale de lingerie pour Curvation, et plusieurs contrats avec des clients comme Macy’s, Nordstrom et Avenue.

 

À LIRE: Et si les modèles de beauté changeaient

Sur votre page Facebook, beaucoup de jeunes filles vous écrivent des mots d’admiration et de remerciements. Si vous aviez un message à leur transmettre, quel serait-il? De s’accepter telles qu’elles sont, peu importe leur silhouette, qu’elles aient une taille fine ou des courbes. Combien de fois m’a-t-on dit au cours d’une audition: «Je n’aime pas tes cheveux, je n’aime pas tes dents…»? Je n’ai pas écouté ces gens et j’ai continué d’avoir confiance en moi. Je préfère garder en mémoire les compliments des gens qui m’aiment telle que je suis et qui croient en moi.

Quelle relation entretenez-vous avec votre corps? Lorsque j’étais jeune, j’ai eu ma part d’intimidation parce que j’étais ronde, mais mes parents m’ont toujours enseigné que la beauté n’était pas seulement une question de look. C’était bien plus que ça. J’ai appris à puiser mes forces en moi. Aujourd’hui, pour mon métier, je dois faire attention à ma peau (surtout à ce qu’elle soit bien hydratée), et je dois veiller à maintenir ma silhouette [NDLR: de taille 14] et mon poids stables. Ma routine beauté se compare donc à celle des autres mannequins… sauf que j’adore la bonne bouffe et que je mange très bien!

Certaines initiatives récentes dans le monde de la mode laissent croire que ce milieu tend à changer sa façon de représenter les femmes. Qu’en pensez-vous? Je crois effectivement que la mode évolue. Elle se démocratise, et c’est une bonne chose. Il est important que les femmes voient des mannequins de tailles différentes pour qu’elles puissent s’identifier à la silhouette qui leur ressemble. Évidemment, je ne souhaite pas que toutes les mannequins deviennent des tailles 14! (rires) Mais une diversité est nécessaire, selon moi.

A DÉCOUVRIR:

Vidéo: Les coulisses de la séance photo avec Justine LeGault

Rencontre avec Ben Barry

Et si les modèles de beauté changeaient