8 h. Devant mon placard, je n’hésite pas longtemps. Je laisse la capeline et la minijupe en vinyle aux blogueuses de ce monde et j’enfile une marinière, un jean skinny et des bottines en daim. Quand on porte un manteau en faux poil pour aller au bureau, mieux vaut privilégier la sobriété, si c’est encore possible. Avant de partir, j’envoie une photo de mon look à mon chum – hilare – et à mes copines. Réponse des intéressés: «T’AS CHASSÉ LE YÉTI?» Demain, je change d’amis. En attendant, il faut bien que je quitte la maison, mais j’ai une boule au ventre. Je me revois, il y a une semaine à peine, clamer haut et fort que le ridicule ne tue pas… Seule chez moi, dans ma veste rose en fausse fourrure, je n’en suis plus aussi sûre!

PLUS: On a testé les manches ultra-longues pendant une journée!

8 h 30. J’assume, j’assume pas…? Allez, j’assume! Je sors de chez moi, les yeux rivés au sol. Pour l’instant, tout va bien. Il semblerait même que personne ne me remarque. C’est presque vexant. Jusqu’à ce que cette petite fille explose de rire en me croisant dans le métro! Tout juste si elle ne me pointe pas du doigt. La vérité sort de la bouche des enfants, dit-on… et ce constat me fait monter le rouge aux joues. Dans la rame, des yeux se braquent sur moi, des sourcils se lèvent. Clairement, mon manteau rose ne fait pas l’unanimité. Verdict: à 8 h 30 du matin, Montréal n’est pas prête pour ce genre de tendance.

8 h 50. Vingt minutes plus tard, Longueuil – là où se situent nos bureaux – n’est pas prête non plus!

12 h 30. J’ai eu une idée de génie en préparant mon dîner la veille; pas besoin d’enfiler mon manteau poilu pour aller me chercher à manger dehors. Je triche peut-être, mais j’offre une pause bien méritée à mon égo ébranlé! De toute façon, j’ai conclu un marché avec la rédactrice en chef: je dois porter ma veste rose à un événement. Et pas des moindres puisque, dans quelques heures, j’interviewe Caroline Néron…

17 h. La rencontre a lieu au Musée d’art contemporain. L’actrice et femme d’affaires fête les 10 ans de sa marque de bijoux éponyme. Arrivée au métro Place-des-Arts, j’ai droit à un «joli manteau!» de la part d’un employé de la STM et à un high five d’un passant qui trouve ma veste vraiment géniale! Il me parle d’un certain Lorax. Je lui fais signe que je ne comprends pas. Il dégaine son cellulaire et me montre l’image d’une combinaison en poil rose, tirée du livre pour enfants The Lorax de Dr. Seuss. J’éclate de rire: le dessin est effectivement très ressemblant!

17 h 30. La soirée se déroule au sous-sol du musée. Je m’attendais à passer inaperçue dans un évènement mode, mais je suis la seule à ne pas avoir déposé ma veste tape-à-l’œil au vestiaire. Le designer Denis Gagnon est présent, Caroline Néron se fait attendre. En plein mois de novembre, la salle n’est évidemment pas climatisée et je commence à avoir chaud.

18 h 45. Caroline Néron arrive enfin. Avec un grand sourire, elle me dit qu’elle adore mon manteau! Après l’entrevue, c’est à mon tour de me faire interroger! Le chroniqueur Dave-Éric Ouellet – alias MC Gilles – est toujours affublé de son chapeau de cowboy, de bijoux bling-bling… et d’un manteau similaire au mien! Il pensait sûrement être le seul à oser. Raté!

19 h 30. Sur le chemin du retour, les regards des passants ne me font plus tiquer. J’ai rendez-vous avec des amies, et tout le monde a envie d’essayer ma nouvelle veste en fausse fourrure! Alors, c’est qui le yéti, maintenant?

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