Même couleur bleu sulfate, même double anses et même dimension: le sac Carry Shopper imaginé par le créateur de Balenciaga, Demna Gvasalia, ressemble à s’y méprendre au célèbre FRAKTA vendu par l’entreprise suédoise. Les deux différences? D’une part, la maison de luxe parisienne a troqué la matière plastique contre du cuir d’agneau raffiné; d’autre part, le prix: le Balenciaga coûte 3170 $ contre 1 $ tout rond pour le sac de course suédois.

Avec l’aide de l’agence de pub Acne, IKEA s’est empressé de surfer sur le buzz en créant une affiche publicitaire intitulée «Comment identifier un sac FRAKTA […] original» par rapport à sa contrefaçon signée Balenciaga. La pub énumère les différentes facettes de l’accessoire qui font sa supériorité, dont le fait qu’un «vrai FRAKTA est simplement rincé à l’aide d’un tuyau d’arrosage lorsqu’il est sale» et que «s’il émet un bruissement [quand on le secoue], c’est la vraie affaire», sans oublier bien sûr son prix dérisoire.

Le designer Demna Gvasalia n’en est pas à sa première imitation: il avait déjà détourné un autre sac de course emblématique, celui de l’enseigne française bon marché Tati, pour créer le Bazar Shopper. Le but de cette approche subversive? Choquer bien sûr, mais peut-être bien aussi de nous faire réfléchir. En comparant les deux accessoires, on peut se demander ce qui différencie à nos yeux un objet banal du quotidien d’un accessoire branché: accorde-t-on vraiment autant d’importance au logo et au prix? La polémique, en tout cas, est réussie!