La genèse

À la fin du 19e siècle, l’union suit – une grenouillère en laine ou en coton portée sous les vêtements comme couche isolante supplémentaire – est couramment utilisé d’un bout à l’autre des États-Unis, principalement par les ouvriers, les mineurs et les agriculteurs. Seuls ennuis: faite d’une seule pièce, cette combinaison est peu commode au quotidien, et son tissu épais, qui protège du froid en hiver, est inconfortable pendant les chaudes journées d’été. Afin de remédier à la situation, les travailleurs coupent le sous-vêtement en deux pour en faire un caleçon long et un haut dont ils raccourcissent les manches. En 1904, Cooper Underwear décide de commercialiser ce maillot de corps, qui est adopté dès 1913 par les marins de la US Navy.

La diffusion

En 1920, un jeune auteur se fait remarquer grâce à son premier roman, qui dépeint la jeunesse dorée américaine. This Side of Paradise, de F. Scott Fitzgerald, un classique de la littérature aujourd’hui, est aussi le premier ouvrage à employer le mot «t-shirt». Dans les années 1930 et 1940, la pièce se démocratise doucement mais sûrement, s’imposant à la fois comme une sous-chemise, un haut sportif et une tenue élue par les soldats américains durant la Deuxième Guerre mondiale.

Les icônes

Dans les années 1950, deux acteurs – Marlon Brando dans A Streetcar Named Desire et James Dean dans Rebel Without a Cause – popularisent le t-shirt blanc et en font une pièce à part entière de la garde-robe masculine. Dans chacun de ces films cultes, ils arborent le maillot de corps sans se soucier des convenances. Résultat: le vêtement acquiert une aura rebelle et séduit la jeunesse insoumise. Il faut cependant attendre la décennie suivante pour qu’il devienne véritablement unisexe. Parmi ses adeptes? Jane Birkin, idole des sixties, l’acteur Steve McQueen et Brigitte Bardot.

La consécration

Dans les années 1980, la pièce se décline en une multitude de couleurs et exprime l’allégeance musicale de celui ou celle qui la porte. Les années 1990 préfèrent revenir à une simplicité ascétique. Ainsi, la top Kate Moss, reine du minimalisme, s’affiche en t-shirt blanc et en jean taille basse, tandis que les marques et les designers – de Supreme à Ralph Lauren – s’emparent du vêtement pour le façonner à leur image. En 2020, le t-shirt blanc n’a pas pris une ride et continue d’imposer son style à la fois cool et classique!