Le siège qu’on vous assigne est une indication claire de votre rang social. C’est simple: plus vous êtes près de la passerelle, plus vous êtes important; plus vous en êtes éloigné, plus on vous considère comme du menu fretin.

Le graal, c’est évidemment la frow ou front row (première rangée) des défilés. Elle est réservée aux rédactrices en chef des plus grands magazines (Vogue, Harper’s Bazaar, WWD, les éditions internationales de Elle), aux acheteurs les plus influents (Barneys, Saks Fifth Avenue, Bloomingdale’s, Holt Renfrew…), aux stars de passage (Rihanna, David Beckham, Kim et Kanye…), aux amies de la marque (pour Louis Vuitton, par exemple, ce sera Charlotte Gainsbourg ou Sofia Coppola; pour Chanel, Amanda Harlech ou Caroline de Maigret) et aux égéries du moment (Miroslava Duma, Yasmin Sewell, etc.). À noter que les rédactrices de deux médias concurrents ne seront jamais assises côte à côte; elles seront plutôt placées de part et d’autre de la passerelle, légèrement en biais. Comme ça, personne ne copie les notes de l’autre!

Où se situe ELLE QUÉBEC dans tout ça? Eh bien, ça dépend du défilé. Parfois, si l’équipe des relations de presse d’un designer a particulièrement apprécié la couverture que notre équipe a faite de sa dernière collection, nous serons assis assez près du podium. Si, au contraire, nous avons occulté ses créations, nous serons peut-être relégués au dernier rang. En mode, c’est du donnant, donnant… Reste que le simple fait de recevoir un carton pour un défilé fait de nous des êtres privilégiés! (On le sait…)

On ne rigole pas avec les places assignées. Ne piquez jamais, jamais le siège de quelqu’un d’autre. Surtout s’il est réservé à un VIP. La personne lésée pourrait se plaindre à l’attachée de presse du défilé, qui pourrait vous déplacer, vous jeter dehors ou, pire… vous mettre sur sa liste noire. Quand on sait que des firmes de relations publiques comme KCD, Pierre Rougier, Karla Otto et Michèle Montagne représentent chacune des dizaines de marques de mode, on a intérêt à ne pas se les mettre à dos…

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Dans le même ordre d’idées, si quelqu’un vole votre place, battez-vous bec et ongles pour la récupérer. La mode est une jungle. Il faut savoir sortir ses griffes si on veut survivre dans ce milieu.

Parfois, une querelle sur l’assignation d’une place peut dégénérer en incident diplomatique. Il y a deux ans, un scandale avait éclaté lorsque la rédactrice du magazine français Jalouse, Jennifer Eymere, avait giflé (oui, giflé!) une attachée de presse qui refusait de donner un siège à sa mère au défilé de Zac Posen. «Je ne voulais pas lui faire de mal, juste l’humilier», a précisé la très sanguine Mme Eymere (!). Ce à quoi l’attachée de presse Lynn Tesoro a répliqué par une poursuite de un million de dollars en dommages et intérêts. L’affaire s’est terminée par un règlement confidentiel entre les deux parties. Ouf!

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