Oui, mon père, je l’avoue, j’ai péché. J’en ai fait, des fautes de goût, des fashion faux pas, des essais vestimentaires plus que douteux… À 9 ans, j’ai porté fièrement une réplique du costume que portait Michael Jackson dans Thriller, en cuirette rouge et noir. À 12 ans, j’ai porté un ensemble de jogging «Original Au Coton» couleur saumon. À 14 ans, j’avais une magnifique frange sur le côté, que la magie du fixatif rendait solide comme le roc. J’ai eu de mauvaises teintures rousses, une queue de rat, des chandails Vuarnet et même des souliers de course à bouts pointus! Je l’admets – et l’assume… un peu – j’ai, comme un million de gens, suivi aveuglément et sans discernement les tendances du moment.

Un jour, j’en ai eu marre d’être volage. J’en avais assez de changer de style comme on change de chemise, de me perdre sans cesse dans la mode de l’heure. Je me suis regardée dans la glace, et mon chandail en polyester psychédélique m’est apparu dans toute sa gloire: il ne m’allait pas du tout! Même qu’il donnait un léger mal de coeur à quiconque le fixait plus de trois secondes… Ce chandail a été mon épiphanie, ma révélation, mon miracle à moi. J’ai été forcée de l’admettre: ce n’est pas parce que c’est tendance que ça nous va bien. Moi, par exemple, j’ai l’air déguisée dans une robe sixties à la Mad Men et j’ai le vertige dans des escarpins Louboutin!
 

J’ai lu dans ce numéro que l’automne 2011 sera chic, rétro, élégant, vert, orange et pailleté. Go pour les paillettes, mais avec mon teint olive, j’ai l’air d’une zombie quand je porte un haut orangé! Si les tendances sont une vraie source d’inspiration, elles peuvent aussi parfois nous transformer en clown malgré nous. J’essaie maintenant d’être une amoureuse de la mode plus qu’une fashion victim. Bien sûr, parfois je succombe à une coupe qui sera dépassée en un claquement de doigts, mais je tente de m’en tenir à ma ligne dure intemporelle, à mon éternel uniforme jean et t- shirt. Ce qui ne m’empêche pas de passer des heures à m’abreuver de nouvelles idées et de beauté sur le Web ou en feuilletant des magazines. Sans être aussi radicale que Christiane Charette (qui porte toujours la même chose pour s’éviter des angoisses vestimentaires), je crois que rester fidèle aux morceaux, aux coupes et aux couleurs qui nous vont bien, c’est un truc infaillible pour avoir un style à soi. Pour suivre sa propre tendance.

 

 

Mon carnet singulier

  • Je suis amoureuse des deux filles qui tiennent la boutique Unicorn, dans le Mile-End, à Montréal (5135, boul. Saint- Laurent). Des petites robes rétro, des classiques, beaucoup de noir et de blanc, des créations de Betina Lou, d’Eve Gravel, de Valérie Dumaine, de Lechat, et d’autres lignes d’ici et de Suède.
  • C’est aussi un beau duo jeune et féminin qui est à la tête du magasin Victoire, à Ottawa (246, rue Dalhousie). Des petits bijoux discrets et originaux, des morceaux vintage, des créations locales, le tout dans un charmant espace boisé. Une de mes belles découvertes dans la capitale.
  • J’ai craqué pour la boutique George and Jane, sur le boulevard Saint-Laurent, à Montréal (au numéro 5364), où on vend les fameux jeans Acne dont je suis fan, des lignes indépendantes européennes et américaines, et les vêtements de la jeune griffe montréalaise Mulcair. Un local très lumineux, des morceaux choisis avec goût. Seul bémol, le service in English only
  • L’été dernier, je suis tombée sur la belle boutique Jupon pressé, à Québec (790, rue Saint-Jean). Des murs mauves, des meubles jaunes, une tête d’orignal, des cupcakes et un savant mélange de créations québécoises et nord-américaines. La preuve qu’on trouve autre chose à Québec que le fameux trio Bedo-Jacob-Simons!

 

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