8 h 30. À défaut d’avoir un carrosse à ma disposition, je me faufile juste à temps dans une voiture de métro pleine à craquer… Coincée entre la porte et un passager en costume-cravate, il m’est impossible d’échapper aux regards des usagers, tantôt amusés, tantôt interrogateurs (voire franchement moqueurs). Il faut dire que mon diadème en faux diamants ne fait pas dans la discrétion… [À noter: Il se peut très bien que je sois légèrement paranoïaque et qu’absolument personne ne me remarque.] Une chose est sûre, certains matins sont plus difficiles que d’autres, et aujourd’hui, ça frise la marche de la honte! J’ai l’impression de rentrer d’une soirée disco qui aurait dégénéré, quand d’autres sont en route vers le boulot.

8 h 40. Je puise dans le peu d’amour-propre qu’il me reste pour me rendre aux bureaux d’ELLE Québec, sur la Rive-Sud. Heureusement, depuis l’invention du téléphone intelligent, on peut se balader en société tête baissée, les yeux rivés sur notre cellulaire. Je trouve refuge dans Facebook en rasant les murs.

9 h 45. Devant mon ordinateur, je retrouve une certaine constance. Facile, car dans mon palais doré (comprendre ici: mon minibureau), je suis coupée du monde. En faisant des recherches sur internet, j’apprends que lors de son mariage, en 2011, Kate Middleton portait la célèbre tiare Halo, de Cartier, prêtée par la reine Élisabeth II et composée de 888 diamants. La mienne est en plastique et traîne au bureau depuis des lustres. N’est pas une princesse qui veut… Surtout que mon diadème – un peu trop serré – me donne un sérieux mal de tête. La duchesse de Cambridge, elle, n’a pas bronché pendant toute la durée de la cérémonie, regardée par plus de deux milliards de téléspectateurs (dont la totalité du Royaume-Uni, en congé national ce jour-là)! Tout de même, à quelques différences près, on est pareilles, Kate et moi: dès qu’on enfile l’accessoire bling-bling, la pression devient ÉNORME! À quelques différences près, j’ai dit…

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12 h. Je supplie ma collègue pour qu’elle m’accompagne chercher mon lunch: affronter seule les regards des passants sur le chemin me donne des sueurs froides. Ce n’est pas toujours facile, le métier de journaliste!

14 h. La couronne m’est montée à la tête. J’y crois à fond, préférant m’identifier à Kate Middleton plutôt qu’aux mannequins grunge qui défilaient sur la passerelle du printemps 2016 chez Saint Laurent. Prince Harry, si tu m’entends…!

16 h. It’s tea time! Je suis à deux doigts de saluer mes fidèles sujets d’une main royale en savourant une brioche, telle une Marie-Antoinette des temps modernes.

18 h. Je retrouve mon prince (pas si) charmant, qui refuse de marcher à côté de moi si je n’enlève pas l’accessoire royal. Dans une telle situation, une question me brûle les lèvres: QFKM? («Que ferait Kate Middleton?») À défaut de connaître sa réponse, je reste catégorique et refuse d’enlever ma tiare. Après tout, «une reine gouverne seule», dixit Élisabeth Ire (… me dis-je pendant trois secondes, avant de tricher et d’oublier ma couronne le temps d’un verre bien mérité!).

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20 h 30. Je traîne ma tiare au restaurant. Après un ou deux verres, je l’affiche sans complexe. Bien m’en a pris: à la fin du repas, la serveuse m’apporte une part de gâteau décorée d’une jolie bougie! Ce n’est pas mon anniversaire, mais si porter un diadème me donne droit à un dessert gratuit, je suis prête à l’enfiler tous les jours! (PS: Si vous voulez essayer, filez au resto italien Artigiani, sur la rue Saint-Denis!)

Verdict: À défaut d’être facile à porter, la tiare a quand même ses bons côtés… Un peu comme un titre de noblesse à rallonge! Cela étant dit, je ne suis pas certaine que la tiare fera l’unanimité, en dehors de l’Halloween ou d’un bal de finissants à l’américaine.

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