Annie Chagnon et Amélie Gingras-Rioux font connaissance alors qu’elles travaillent à l’atelier-boutique Aime Com Moi. Une rencontre décisive. Partageant la même vision de la mode et les mêmes goûts, elles ne tardent pas à caresser l’idée de créer leur propre collection. À temps perdu, elles dessinent. Au gré des conversations, elles jettent les bases de ce qui pourrait être… Jusqu’au jour où un premier échantillon est produit, donnant du coup un ton plus sérieux au rêve. Les deux amies s’associent alors en bonne et due forme, et en février 2005, l’étiquette Annie 50 est lancée. Leurs collections colorées, très féminines, un brin frivoles s’inspirent des fifties.

Comme pour l’ensemble de la relève québécoise spécialisée dans le prêt-à-porter, Annie et Amélie doivent mettre les bouchées doubles pour donner vie à leur ambition. Faute d’argent pour se consacrer entièrement à la création de leurs vêtements, elles continuent à travailler. Les soirs de semaine et les week-ends, elles confectionnent dans l’appartement d’Annie leur première collection qu’elles présentent à la boutique Aime Com Moi. L’expérience s’avère d’emblée concluante. Les robes d’été font un malheur et les deux jeunes femmes ont peine à répondre à la demande.
Motivées par ce premier succès, elles cognent aux portes d’autres boutiques qui acceptent de détailler leurs collections et à celles du SAJE, un organisme qui aide les jeunes entrepreneurs dans leur développement et leur recherche de financement. Début 2006, elles investissent leurs deniers et empruntent pour louer un atelier: Annie se charge de la production et Amélie lui prête main forte en plus de s’occuper de la promotion et de la comptabilité. C’est que malgré les ventes et une subvention de la CDEC, l’entreprise n’est toujours pas en mesure d’allouer deux salaires. Ça viendra quelques mois plus tard au moment où Annie 50 participe à son premier défilé lors de la troisième édition du Gala New Face Model. Pour se donner davantage de visibilité et s’assurer un appui supplémentaire, elles deviennent également membres d’une association de jeunes designers: le LABoratoire créatif, qui inaugurait récemment les Ateliers Créatifs Mode, des espaces visant à favoriser la croissance de jeunes entreprises du secteur de la mode.

Plus de deux ans après la fondation d’Annie 50, l’époque des bouchées doubles n’est toujours pas révolue. Annie et Amélie n’en ont cure – qu’importent les heures quand on aime ce que l’on fait et qu’on le fait bien! – et leurs têtes fourmillent de projets pour avoir encore plus de pain sur la planche. Au programme: le One of a Kind Show de Toronto en novembre, le Salon des métiers d’art en décembre sans compter les défilés, notamment celui du 13 avril prochain à L’Assommoir, dans le cadre des soirées très courues Fringues et martinis (au 112, rue Bernard Ouest).

Où découvrir leurs collections

À Montréal

  • Crazy Lili, 6300, plaza Saint-Hubert;
  • Aime Com Moi, 150, avenue du Mont-Royal Est;
  • Delano Design, 70, rue Saint-Paul Ouest;

    Sur le Web

  • Mudshark Streetwear