Ne me demandez pas pourquoi j’ai proposé à l’équipe de rédac de passer un mois sans soutien-gorge. Peut-être parce que j’ai d’abord eu l’idée de passer un mois sans dire «non» – toutes les filles de l’équipe ont alors voulu que j’aille faire du ménage chez elles. Pas nounoune, j’ai immédiatement reconnu que cette idée ne tenait pas la route. Ensuite, quelqu’un a voulu me faire passer un mois sans petite culotte, ce à quoi j’ai répondu: «Ah non! J’ai quand même ma dignité! » Il a donc été convenu que je me départirais un mois durant de la fondation – que dis-je, des assises! – de la garde-robe de toute femme moderne: le soutien-gorge.

Le but officiel? Vérifier si cet accessoire essentiel à notre vie quotidienne l’était vraiment tant que ça. Mon but officieux? Je voulais surtout voir si, une fois ma poitrine libre de toute entrave, mon sex-appeal allait connaître une croissance exponentielle. Je m’imaginais vagabondant en ville telle une Gisele Bündchen plantureuse, mes mamelons alertes fixant les jolis garçons dans les yeux à travers le coton mince de mes t-shirts. Je me considérais déjà comme la descendante spirituelle des filles des années 1970, brûlant mes balconnets push-up A pour faire un pied de nez à la société consumériste, enfin libre de toutes contraintes patriarcales. En plus, je me disais que je serais sexy à mort, sans soutien-gorge.

 En fin de compte, je n’ai rien brûlé du tout. Les soutiens-gorge, de nos jours, ce n’est pas donné, et je ne vous parle pas des difficultés d’allumer un feu en ville! Quant à Gisele B., j’ai vite déchanté. Entre elle et moi, il n’y a pas que des millions de dollars et des kilomètres de jambes; il y a aussi quelques tailles de bonnets. Alors, ma poitrine enfin libérée avait beau bouger librement en dessous de mon t-shirt, les garçons ne remarquaient rien. Mes seins auraient même pu danser la samba que ces imbéciles auraient continué à me regarder droit dans les yeux.

Un mois plus tard, j’ai donc remis avec soulagement mon soutien-gorge pigeonnant high-tech. Parfois, l’égo a besoin d’être un peu rembourré…

 

 

 

 

 

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