«Si la mode ne devait consister qu’à habiller des femmes riches, ce serait bien triste», déplorait celui qui a su démocratiser le monde de la haute couture par ses collections accessibles de prêt-à-porter.

Yves Saint Laurent est né en Algérie en 1936. Il a travaillé pour la maison Christian Dior vers la fin des années 1950, et a ouvert quelques années plus tard sa propre maison de couture avec Pierre Bergé – son complice de toujours. Dès la présentation de sa première collection, il était évident que le designer révolutionnerait le monde de la mode. Retour sur six de ses créations les plus influentes.

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1962 : Le caban

caban-ysl.jpgYves Saint Laurent adapte l’emblématique uniforme de la marine française au mode de vie des femmes. Ajusté, doté de poches moins larges et paré de dorures, le caban féminin voit le jour. «J’ai découvert en 1961 que les filles allaient acheter de vieux cabans aux puces. Je les ai personnalisés par la coupe, les boutons dorés … et le pantalon beige», confiait le designer au Paris Match.

D’autres grandes maisons emboîteront le pas à YSL, notamment Karl Lagerfeld, Louis Vuitton et Hermès. Elles insuffleront au vêtement un look actuel et élégant.

Photo: Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent 

 

 

 

DATE DE PUBLICATION: 2013-05-10 ,
Publié par ELLEquebec.com

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1962 : Le trench-coat

Dessiné par Thomas Burberry en 1914 pour vêtir les soldats durant la Première Guerre mondiale, le trench-coat (manteau imperméable) se voit remis au goût du jour dans la collection Rive gauche d’Yves Saint Laurent.

Conçu en gabardine, tissu de coton imperméable, le trench YSL est pourvu d’un rabat tempête, de quatre rangées de boutons et de sangles aux poignets et à la taille. Cette pièce, d’ailleurs toujours présente dans la collection permanente du site du grand esthète, constitue un autre exemple de l’influence du designer quant à l’incursion d’un style typiquement masculin dans la garde-robe féminine.

Photo: Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent

 

 

 

 

 

robe-mondrian-ysl.jpg1965 : La robe Mondrian

C’est la collection haute couture d’automne-hiver 1965-1966 qui révèle au monde entier la fameuse robe Mondrian d’Yves Saint Laurent, création qui vaut à celui-ci d’être surnommé le Roi de Paris par la presse américaine.

Par sa déclinaison de 10 robes inspirées du peintre néerlandais Piet Mondrian, le designer innove en transposant une œuvre statique sur un corps en mouvement. Cette série deviendra l’icône absolue de la marque.

«À partir de cette date, la célébrité de Saint Laurent est évidente. Il vient de pénétrer dans la cour des grands», témoigne Pierre Bergé dans une entrevue accordée à Charles Dantzig sur les ondes de France Culture.

Photo: Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent 

 

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1966 : Le smoking

On doit aussi à Yves Saint Laurent le tout premier smoking féminin, réelle révolution dans le domaine vestimentaire et sans conteste la création la plus déterminante de la marque.

Le modèle initial de Saint Laurent substitue un jabot au col de chemise et un ruban de soie au nœud papillon. Année après année, le créateur en propose de nouvelles versions, qui se déclinent en un total de quelque 200 variations.

Photo: Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent

 

 

 

 

 

 

tailleur-pantalon-ysl-225.jpg1967 : Le tailleur-pantalon

La garde-robe féminine se voit une fois de plus transformée par l’avènement du pantailleur. L’idée? Offrir une liberté de mouvement aux femmes dans leur travail en adaptant les habits masculins à leur morphologie.

Le look androgyne atteint son apogée dans ce cliché d’Helmut Newton: Paris de nuit, une femme, cheveux lissés vers l’arrière et cigarette à la main porte un tailleur-pantalon accompagné d’une chemise à col lavallière.

Photo: Fondation Pierre Bergé- Yves Saint Laurent

 

 

 

 

 

 

saharienne-ysl.jpg1968 : La saharienne

Le designer puise à même ses origines algériennes pour confectionner la toute première saharienne. Yves Saint Laurent continue ainsi sur son erre d’aller africaine de l’année précédente qui a donné le jour à sa collection de robes de type boubou agrémentées de perles de bois et de coquillages. Cette veste mi-longue aux larges poches et lacée à la taille confère à la femme des airs de conquérante insoumise, et deviendra un classique de la garde-robe féminine.

Photo: Fondation Pierre Berger – Yves Saint Laurent 

 

 

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Regard vers l’avenir: Saint Laurent Paris

Aujourd’hui, la maison de couture est toujours l’une des plus influentes de l’industrie de la mode. La retraite de son fondateur, en 2002, puis son décès en 2008, ont amené un vent de changement au sein de l’entreprise.

Depuis 2012, c’est Hedi Slimane, ex-directeur de la création Homme chez Dior, qui est à la barre de la création d’YSL. Le designer, qui avait déjà signé les collections masculines d’Yves Saint Laurent à la fin des années 1990, a imposé un revirement notable à la marque en déménageant ses bureaux à Los Angeles et en la rebaptisant Saint Laurent Paris. Ses deux premières collections ont soulevé autant de perplexité que de passion.

La collection printanière de 2013 fait écho au courant rock des années 1960-1970 avec son style gothique alliant boucles, lavallières, chapeaux et robes à manches longues. Quant à celle d’automne/hiver 2013-2014, elle revêt des allures grunge californiennes en surfant sur les tendances des chemises à carreaux, bas résilles, manteaux de fourrure et robes écolières sous d’amples vestes de laine.

Hérésie ou génie? Les avis sont partagés. Ce qui demeure certain toutefois, c’est qu’on gardera la maison Saint Laurent Paris à l’œil au cours des prochaines années pour voir son évolution.

Photo: Imaxtree

 

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