En janvier dernier, celui qui se décrit comme un créateur multidisciplinaire a présenté le premier défilé unisexe de l’histoire de la mode. L’exploit lui a permis d’accéder au rang convoité de designer de haute couture parisienne.

C’est la fondatrice et commissaire du Centre Phi, Phoebe Greenberg, qui a eu l’idée d’organiser une exposition mettant en lumière l’apport du célèbre créateur et ses cinq années de contribution à la mode unisexe. Rad Hourani agira à titre de commissaire invité de cet événement destiné aux amoureux de la mode.

En cinq mots, comment décririez-vous l’expérience que vivra le visiteur de cette exposition?

Créative, interactive, musicale, artistique et visionnaire. On pourra vraiment comprendre ma perception de l’unisexe et d’où ça vient; pourquoi je fais ce que je fais. Mais je retirerais peut-être le mot visionnaire; ça me donne l’impression de me complimenter! Cette expo vous amènera dans le monde unisexe de Rad Hourani, mon univers, et vous permettra de le comprendre à travers plusieurs disciplines.

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En effet, on constate que pour l’exposition, vous avez collaboré avec des artistes provenant de différents domaines. En quoi la multidisciplinarité influence-t-elle votre travail?

Pour moi, l’unisexe se trouve dans tout. Il constitue un mode de vie, et un mode de vie ne se limite pas aux seuls vêtements. L’architecture, la danse, l’art, la musique, tout ce qui peut nous inspirer ou nous influencer le compose. C’est important de travailler dans plusieurs disciplines qui permettent de s’exprimer dans un langage unisexe. Quant au choix de mes collaborateurs, je l’ai effectué dans un souci de modernité. Œuvrer avec des artistes dont le travail ne se démode pas avec le temps, mais aussi qui possèdent leurs propres style et identité m’importe beaucoup.

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Quelle a été votre contribution à l’exposition en tant que de commissaire invité? Avez-vous tout choisi de A à Z?

Non, j’ai œuvré depuis le début en collaboration avec Phoebe Greenberg. Ça fait neuf mois qu’on prépare l’expo, et là, on vit un peu ce qui se passe comme la naissance d’un bébé. On a travaillé ensemble étape par étape à la manière d’organiser le commissariat de l’exposition. Il s’est vraiment installé un échange et un partage créatif entre elle et moi.

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Vous venez de Jordanie, avez immigré à Montréal à l’adolescence et habitez désormais à Paris. Quel est votre rapport avec la métropole québécoise?

À Montréal, je me suis connu en tant qu’adulte, et cette période reste très marquante dans ma vie. C’est une ville où j’adore être. J’y fabrique ma collection de prêt-à-porter même si je suis établi à Paris. En fait, j’ai toujours tenu à produire ici. Je ne me considère pas nécessairement comme quelqu’un de nationaliste, mais je crois au dynamisme d’un endroit où vivent des gens dotés d’une énergie forte. J’ai donc un peu envie de participer à leur société. Voilà pourquoi je veux continuer à confectionner ici.

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