Né au Japon en 1977, d’un père italien pilote d’avion et d’une mère japonaise agente de bord, Nicola grandit en nomade, tantôt à Rome, tantôt à Tokyo. En 1997, il convainc ses parents de le laisser partir pour Londres, invoquant son désir d’étudier l’architecture. En vérité, le jeune homme est moins intéressé par les campus universitaires que par les night-clubs londoniens…

Ainsi, peu de temps après son arrivée, il participe à l’ouverture de la boutique très pointue The Pineal Eye, qui magnétise le who’s who de la mode. Sa carrière de gourou de la couture est lancée: repéré par le magazine Dazed & Confused, il devient d’abord collaborateur pour cette publication avant d’en être nommé directeur mode en 2005. Suivront plusieurs autres mandats prestigieux: directeur mode pour Vogue Hommes Japan, consultant pour la chaîne de magasins Uniqlo, ainsi que pour Prada, Missoni, Adidas…

Le moment où tout bascule est celui où l’astre de Nicola entre en collision avec l’étoile Lady Gaga, à New York, en 2009. Depuis, le créateur électrise l’univers de la pop en imaginant les tenues toujours plus déjantées de la superstar. Il a notamment supervisé la plupart des costumes de scène de miss Gaga et agencé plusieurs des looks qu’elle porte dans ses clips, dont Bad Romance.

 

En 2010, Nicola est nommé directeur de la création de la maison de couture fondée par Thierry Mugler, un couturier réputé pour ses créations fantasques, à la féminité provocante. Formichetti dessine les collections pour femmes avec la collaboration de Sébastien Peigné, et la ligne pour hommes avec l’aide de Romain Kremer. C’est d’ailleurs lors de sa première présentation masculine, en janvier 2011, que Nicola a médusé l’assistance en faisant défiler Rick Genest, le Québécois tatoué, sur une musique de Lady Gaga, bien sûr. Et en mars 2011, la chanteuse, transformée pour l’occasion en pinup futuriste, a foulé en personne la passerelle de Mugler. Un vrai électrochoc pour cette maison française qui dépérissait!

Pour le printemps de 2012, le créateur techno addict (Nicola Formichetti est suivi par plus de 140 000 abonnés sur Twitter) a présenté une collection étonnamment sobre et magnifiquement déconstruite. Douceur du beige et du blanc, longueurs variables, robes courtes sur le devant et longues à l’arrière, lambeaux virevoltants, cuir rock, à la fois chic et romantique, strass étincelant… La femme Mugler n’a pas fini de nous étonner!

 

 

 

 

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