Dans les bureaux modernes et tout vitrés de BCBG MAX AZRIA à New York, toutes les filles sont jeunes, jolies, affichent une coiffure impec et trottinent sur des talons très hauts. Toutes les filles, sauf la patronne, qui, elle, me reçoit en mocassins et en jean boyfriend.

Même si son défilé à la semaine de mode de New York aura lieu dans moins de 24 heures – et bien que ses bureaux aient été évacués la veille parce qu’un feu s’y était déclaré! -, Lubov Azria respire la sérénité.

La directrice de création du groupe BCBG MAX AZRIA, épouse du Max en question, a l’élégance fine d’une ancienne ballerine et un style à la garçonne qu’on n’aurait pas pensé trouver chez une femme qui réinvente chaque saison les fameuses robes à bandes ultramoulantes d’Hervé Léger. Ces robes, acclamées par toutes les stars qui ont des courbes (comme Kate Winslet Kim Kardashian, Jennifer Lopez et Lindsay Lohan) et même par celles qui en ont moins, ressemblent à des corsets modernes auxquels on aurait enlevé les baleines. Souples tout en sculptant la silhouette, elles subliment le corps et rectifient la posture. D’une féminité assumée, presque provocante, elles peuvent aussi jouer le rôle d’une armure, d’une cuirasse flexible et ultrasexy qui protège autant qu’elle dévoile. «Quand on porte une robe Hervé Léger, on se sent instantanément désirable, sûre de soi, forte, explique Lubov Azria. Quelle femme ne voudrait pas ressentir une telle assurance?»

Évidemment, retravailler chaque saison une pièce iconique pose un défi de taille: celui de la nouveauté. «Nous ne voulons pas changer la robe à bandes du tout au tout, mais la réinventer dans la continuité, explique Lubov Azria. La particularité des vêtements Hervé Léger, c’est qu’ils ne sont pas créés avec des étoffes, mais avec des bandes élastiques tissées ensemble. C’est donc une technique un peu restrictive, mais ça peut donner des choses magnifiques.»

Pour la saison printemps-été, par exemple, Lubov Azria a été inspirée par le visage tatoué d’un vieux chef polynésien, ainsi que par un courant plus street, plus urbain, presque sportswear. Le résultat de ce mélange d’influences: des robes et des jupes traversées de motifs tribaux, parées de perles et d’ornements qui ressemblent à des éclats d’ivoire, et sculptées par des fermetures éclair qui permettent, çà et là, de jouer avec la longueur des ourlets. Une collection furieusement féminine, donc, mais qui parle aussi d’exotisme, de voyages et… de confiance en soi.

À DÉCOUVRIR: Les robes à bandes d’Hervé Léger par BCBG MAX AZRIA