C’est une montre, mais c’est aussi une histoire, celle de Chopard, fleuron suisse de l’horlogerie et de la joaillerie de luxe. En 1976, cette maison amorce une petite révolution dans une industrie ancrée dans les traditions en lançant la montre Happy Diamonds: autour du cadran, des diamants se déplacent joyeusement au rythme des mouvements du poignet.

Près de 20 ans plus tard, en 1993, Caroline Scheufele – fille de Karl Scheufele, qui, dans les années 1960, a racheté l’entreprise familiale Chopard à Paul-André Chopard – lance un nouveau modèle: la Happy Sport. Cette montre chic et sportive, faite pour bouger, adopte les fameux diamants mobiles, en y ajoutant une innovation majeure: les gemmes sont maintenant placées sur le cadran même, entre deux verres saphir, et elles dansent sans entrave dans une chorégraphie envoûtante. Pour cette première édition, baptisée Happy Sport the First, le petit bijou s’offre en plus un boîtier en acier inoxydable et un bracelet «galet», formé de maillons souples, qui épouse la forme du poignet à la perfection. Il incarne alors une modernité dans l’air du temps, à la fois libre et pleine d’audace. Il devient surtout mythique et, en 28 ans d’existence, il n’a eu de cesse de se réinventer à travers plus de 1000 déclinaisons.

Chopard

Ce printemps, Caroline Scheufele a imaginé 12 nouveaux modèles de la Happy Sport, soit en Lucent Steel A223 – un alliage d’acier précieux fabriqué à partir de métaux recyclés, dans un souci écoresponsable cher à la marque –, en or rose 18 carats ou en version bimatière, et dotés d’un bracelet en cuir ou en métal. Surtout, chaque montre a un diamètre inédit de 33 mm, inspiré par la règle du nombre d’or, cette «divine proportion» qui régit la nature avec harmonie. La directrice artistique a par ailleurs choisi de lancer dans ce nouveau format de 33 mm deux rééditions en série limitée de sa Happy Sport the First, soit 1993 exemplaires du modèle classique – quantité rappelant l’année de création de la montre originale – et 788 exemplaires (un chiffre porte-bonheur pour Caroline Scheufele) décorés en plus d’un cadran précieux en nacre perlée et d’une lunette garnie de diamants.

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C’est Julia Roberts, au sourire insolent, qui a été choisie pour incarner la nouvelle collection Happy Sport 33 mm. Une évidence: l’actrice respire la joie de vivre et l’esprit libre qui émane de la montre iconique de Chopard. Pour immortaliser la campagne, la marque a fait appel au talent de Xavier Dolan. Le réalisateur, qui joue ici le rôle de directeur artistique, a signé un court métrage et dirigé une série de photos mettant la star hollywoodienne en scène. Les clichés ont été pris par le Québécois Shayne Laverdière, un habitué des plateaux de tournage de Xavier Dolan. Le résultat est sublime, pétillant et désinvolte, tout comme le sont les montres Happy Sport. On en jase avec sa créatrice, Caroline Scheufele, directrice artistique et coprésidente de la maison suisse.

©Shayne Laverdière

Photo: ©Shayne Laverdière Direction artistique: Xavier Dolan Stylisme: Elizabeth Stewart

La collection Happy Sport est iconique de Chopard. Comment expliquez-vous son succès?

Elle représente en quelque sorte l’ADN de la maison Chopard: son style unique, original et ultramoderne défie les codes. L’alliance des diamants et de l’acier, c’était du jamais vu à l’époque! Je ne peux pas m’empêcher de penser au magnifique rosier qui embaume mon jardin chaque année… Je l’avais planté en hommage malicieux à mon chef d’atelier qui, à l’époque du design initial de cette montre, ne croyait pas du tout au projet et m’avait alors promis une rose par montre vendue!

En quoi les diamants mobiles sont-ils une prouesse technique?

J’ai décidé de les placer entre deux pièces en verre au-dessus du cadran, même si mon chef d’atelier m’avait dit que c’était impossible… ce qui n’a fait que renforcer ma détermination! Grâce au talent de nos artisans, nous avons réussi le pari. C’est une tâche extrêmement délicate, qui demande patience et dextérité: non seulement chaque diamant est disposé de telle manière que sa danse ne connaisse aucune entrave, mais il faut aussi prendre soin de ne pas enfermer de poussière entre les verres, ce qui nuirait à la course des diamants. Chez Chopard, il existe d’ailleurs le métier d’artisan chorégraphe, dont la mission est de faire danser ces gemmes.

Le boîtier des nouveaux modèles Happy Sport est fait en Lucent Steel A223, fabriqué à 70 % de métaux recyclés. Pourquoi avez-vous fait ce choix?

La responsabilité et l’éthique ont toujours fait partie intégrante de notre philosophie. Notre objectif est d’installer une chaîne de production transparente, assurant une traçabilité totale et des conditions de travail et de salaire équitable pour tous ceux qui y travaillent, sans impact néfaste pour la planète. Par exemple, depuis juillet 2018, nous utilisons uniquement de l’or éthique pour l’ensemble de notre production de montres et de bijoux. Nous sommes extrêmement fiers de témoigner des nouvelles voies que nous empruntons pour rendre le monde plus juste et durable.

Pourquoi avez-vous choisi Julia Roberts comme égérie de la nouvelle collection Happy Sport?

C’était elle ou personne! Avec son charisme, sa spontanéité, son audace et ses actions pour soutenir les droits des femmes et des enfants, je ne voyais qu’elle pour transmettre l’esprit que j’attache à Happy Sport. Son aura est universelle, dès lors, elle devient l’incarnation suprême des femmes à l’esprit libre.

Quel est le message clé de la campagne?

La joie de vivre! Enfant, j’étais extrêmement timide, et la danse m’a fait découvrir l’intense sentiment de liberté qu’on ressent lorsqu’on fait bouger son corps. C’est cette même joie de vivre qu’on retrouve dans le concept des diamants mobiles: ils dansent en harmonie avec le mouvement des femmes qui les portent et ils les accompagnent dans leur vie.

Chopard est, pour vous, une affaire de famille. Quels souvenirs de votre enfance gardez-vous de la marque?

Je jouais dans les ateliers, et je dessinais toutes sortes de bijoux et de drôles de montres. Parfois, ma mère m’invitait à la rejoindre dans le département des gemmes. C’était un endroit magique, où je pouvais voir et toucher les pierres, et ressentir leur incroyable énergie. Adolescente, j’ai dessiné mon premier bijou, un petit clown en pendentif, arborant des diamants dansants en son centre. Je m’en souviens encore avec bonheur. Mon père l’a fait réaliser en secret par l’atelier, pour me l’offrir. Une merveilleuse surprise. C’est ainsi qu’à un très jeune âge, je suis tombée amoureuse de la joaillerie et du processus de création.

chopard.com

©Shayne Laverdière

Photo: ©Shayne Laverdière Direction artistique: Xavier Dolan Stylisme: Elizabeth Stewart