C’est d’abord une silhouette, flatteuse et mythique – un double boutonnage, une ceinture nouée sur le devant et des manches kimono au tombé parfait –, qui est demeurée inchangée depuis les années 1980. C’est aussi une couleur, camel chaud, reconnaissable entre toutes les nuances de beige, qui habille une matière luxueuse, un feutre d’une douceur incontestable fait d’un mélange de laine et de cachemire. C’est surtout un modèle emblématique, baptisé 101801, qui représente toute l’essence de la philosophie de Max Mara.

Un luxe moderne

À ses débuts, en 1951, la marque italienne lancée par Achille Maramotti cherche à joindre l’utile à l’agréable en fusionnant le luxe de l’artisanat et les nouvelles techniques du prêt-à-porter. Cette association donnera naissance à des vêtements de qualité, parfaitement proportionnés et confectionnés à un coût moindre que le sur-mesure. Le but? «Habiller la femme du docteur», comme aime le dire le fondateur de Max Mara, qui veut avant tout plaire à la bourgeoisie aisée en quête des nouvelles modes.

Trente ans plus tard, Achille Maramotti présente un manteau qui deviendra le porte-étendard de la maison italienne aux quatre coins du monde: le 101801. Sa confection nécessite 73 opérations – et 168 minutes exactement –, de la coupe du tissu aux finitions faites main. Derrière cette pièce clé se cache le coup de crayon de la créatrice française Anne-Marie Beretta. Cette «architecte du vêtement» prête à l’époque son talent et sa vision à la griffe, comme d’autres couturiers le feront après elle au fil des années, même si leur identité reste pour la plupart jalousement gardée. Il y a bien eu Karl Lagerfeld, Giambattista Valli et Jean-Charles de Castelbajac, mais pour Max Mara, c’est d’abord le vêtement – et le travail d’équipe – qui doit rayonner.

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Un classique revisité 

La collection automne-hiver 2021-2022 de Max Mara, présentée en février dernier, correspond aussi au 70e anniversaire de la marque. Pour l’occasion, Ian Griffiths – son discret créateur depuis une décennie – a choisi de rendre hommage aux pièces phares de la maison: ses manteaux, taillés à la perfection. Il y a le Teddy Bear, qui connaît une ascension fulgurante depuis son lancement pour la collection automne-hiver 2013-2014.

Et, évidemment, le modèle 101801 est aussi présent sur la passerelle, dans ce beige si reconnaissable, même si, depuis quelques années, il se décline aussi dans d’autres nuances, du gris tourterelle au noir anthracite. Ce qu’il n’y a pas chez Max Mara, c’est de l’esbroufe: la marque mise sur des valeurs sûres et sur l’élégance de pièces intemporelles – pour autant dans l’air du temps –, comme c’est le cas de son célèbre manteau 101801, toujours aussi attirant 40 ans après sa création!

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