On connaît les grands noms de la mode au Québec, mais qu’en est-il de la relève? Bonne nouvelle: du talent, il y en a à revendre ici! Portraits de designers québécois encore méconnus, encore underground, mais qui ne le resteront pas pour longtemps.
1. White Label
Dans le petit monde de la musique électronique, un «White Label», c’est un disque sans étiquette, anonyme. À Montréal, White Label est une griffe de plus en plus reconnue. Derrière l’«étiquette blanche» se cache Évelyne Fay, une jeune créatrice qui dessine des collections modernes, ultra féminines et parfois un brin osées. Sans parler de ses morceaux de lingerie qui réconcilient joliment opacité et transparence.
http://www.whitelabel.cc

2. Complex Geometries
Lancée en 2005, la griffe Complex Geometries s’est rapidement bâti une réputation enviable, qui dépasse aujourd’hui largement nos frontières. Les créations de Clayton Evans se démarquent particulièrement par leurs drapés souvent asymétriques. De Tokyo à Paris, les «cool kids» craquent aussi bien pour ses pantalons sarouals que ses robes à capuches aux accents un rien gothiques.
www.complexgeometries.com
3. Anastasia Lomonova
Les accolades se multiplient pour Anastasia Lomonova. Ainsi, en avril dernier, elle a remporté le Prix du meilleur nouveau label remis par le Toronto Fashion Incubator lors d’un gala organisé par ELLE Canada. Née en Ukraine, elle s’est installée à Toronto à 17 ans, avant de bifurquer vers Montréal. Sexy sans être outrancières, ses créations sont éminemment portables. Le plus impressionnant? En 2007, elle n’avait que 22 ans lorsqu’elle a lancé son label.
www.anastasialomonova.com
5. Norwegian Wood
À Montréal depuis 2003, Angie Johnson a lancé sa griffe Norwegian Wood en 2008 après avoir perdu son emploi. C’est sans doute la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Aujourd’hui, ses harnais, leggings et autres bijoux font le bonheur des fashionistas branchées. Les blogueuses des quatre coins de la planète semblent même prendre un plaisir fou à se photographier dans ses jupes et ses robes!
http://iheartnorwegianwood.blogspot.com/
Originaire de Calgary, Travis Taddeo avait 21 ans quand il a décidé de venir se faire voir à Montréal. Un diplôme en mode plus tard (du Collège LaSalle), il est maintenant un nom connu et reconnu ici. Aujourd’hui, il aspire à séduire Toronto où il présente désormais ses collections minimalistes et sexy, futuristes et inspirées de la rue.
Après s’être fait connaître aux côtés de Melissa Matmos avec la ligne de bijoux PowerHaus, le Montréalais Lenny Pier Ramos est en train de se faire un nom en Europe avec ses vêtements pour hommes. Rétro futuristes, texturées, ses créations s’inspirent aussi bien du cinéma que des arts qu’il a étudiés à Concordia avant d’aller suivre des cours à la fameuse Académie Royale d’Anvers, en Belgique. Il œuvre désormais chez Louis Vuitton. Et, bonne nouvelle pour les filles, il espère également pouvoir lancer une ligne féminine.
Inspirée aussi bien par les sorcières de Salem que par Allen Ginsberg, la toute jeune Audrey Cantwell – elle n’a que 20 ans – semble avoir une imagination sombre mais foisonnante. Ses vêtements aux accents gothiques ne sont peut-être pas pour toutes, mais ils comptent déjà des fans aussi bien en Californie qu’en Australie. Impressionnant pour une fille fraîchement diplômée du Collège LaSalle!
Élégantes et fluides, les pièces de la deuxième collection de Melissa Nepton ont été chaudement accueillies lors de son premier défilé à la Semaine de la mode de Montréal, au printemps. Sage sans être rasoir, son style se nourrit de ses expériences passées. Car même si on la découvre aujourd’hui, à 29 ans, Melissa Nepton a un sérieux bagage en mode. En plus d’avoir été finaliste de l’émission La Collection l’année dernière, elle a surtout passé six années au sein de la chaîne de boutiques Marie Claire.
Il n’a pas encore 30 ans, mais il a déjà six collections sous la ceinture. Plutôt preppy, mais réinterprétées d’une manière contemporaine, les créations pour hommes de Philip Sparks évoquent une élégance atemporelle. Pensez un peu au look du site The Sartorialist – les papis européens en moins – et vous aurez une bonne idée de son style. Avant de lancer sa ligne, Sparks a notamment fait ses classes au département des costumes du National Ballet of Canada et à la Canadian Opera Company.
Globe-trotteuse impénitente, Naana Tennachie Yankey en a parcouru des kilomètres avant de déposer ses valises au Québec. Originaire du Ghana, elle a notamment vécu au Royaume-Uni et aux États-Unis. À New York, elle a même été stagiaire chez Marc Jacobs. Aujourd’hui, elle vole de ses propres ailes avec sa griffe Coccolily. Sa signature? L’ultra féminité, à grand renfort de satin, dentelle et transparence.
Faisant sien l’adage voulant que «nul n’est prophète en son pays», Jean-Paul Corbeil s’est exilé au Japon pour développer son style. Originaire de Winnipeg, Corbeil s’inspire aujourd’hui très fortement de la culture nippone pour ses créations masculines. Son style? Éminemment portable et grand public.
Vous en connaissez beaucoup des marques qui, fondées il y a à peine deux ans, sont déjà distribuées dans les magasins Barneys et Holt Renfrew? Nous non plus. Mais on connaît la marque de jeans Naked & Famous du Montréalais Brandon Svarc. Âgé d’à peine 27 ans, il est en train de se bâtir une solide réputation avec ses jeans taillés dans les meilleures étoffes en provenance du Japon.
À la croisée des chemins entre les arts médiatiques, les nouvelles technologies et la couture, les créations de la Montréalaise Ying Gao portent plus à rêver qu’à s’en revêtir. Autant œuvres d’art que réflexion sur la mode et notre époque, les robes modulables (qui se transforment, par exemple, avec la lumière) de cette professeure universitaire sont dans une classe à part.
Avant de lancer sa griffe La Fête, Émilie Brunet a étudié… les communications et la science politique. Mais ne vous attendez pas à ce qu’elle produise de sages petits tailleurs pour naviguer dans les couloirs du Parlement! Ses créations sont une invitation à fêter et à faire tourner les têtes. Comme Gareth Pugh, Émilie Brunet semble avoir un goût immodéré pour les contrastes choc entre le blanc et le noir. Pour public jeune et averti.
Espiègles, pleines d’humour, originales, les créations de Catherine Lebrun pour son étiquette Mauve naïf se démarquent par des illustrations craquantes au possible. Sa collection Grosse Face, inspirée de masques africains, se compose notamment d’une série de t-shirts, d’écharpes et de pulls absolument charmants.
Merci à Emmanuel Galland pour ses judicieuses suggestions.