La féminité libre

À l’approche de la grisaille hivernale, les créateurs imaginent des silhouettes plus colorées et féériques que jamais pour le printemps-été 2020. Chez Molly Goddard, les robes se font imposantes grâce à des volants XXL, mais toujours ultra-féminines avec des tons pastel et l’utilisation du tulle. Chez Richard Quinn, les fleurs se glissent discrètement sur des jupes et vestes en latex tandis que chez Erdem, elles s’imposent comme l’imprimé phare de la saison. Même chez la très formelle Victoria Beckham, quelques pièces très colorées, à l’image d’une robe fluide verte pomme ou d’un pantalon de tailleur rose bonbon, ont réussi à se glisser dans la collection. Et si la couleur sera au rendez-vous la saison prochaine, les coupes seront fluides pour une liberté de mouvement affirmée. Un constat aperçu chez les designers cités ci-dessus, mais aussi chez la créatrice irlandaise Sharon Wauchob ou encore la Serbe Roksanda. Une façon de se libérer des questions politiques qui secouent le Royaume-Uni depuis le vote du Brexit le 23 juin 2016 ?

L’écologie au cœur du débat

Comme toujours, l’actualité s’est invitée à la Fashion Week. Cette année, les questions climatiques ont particulièrement mobilisé, notamment via le collectif Extinction Rebellion. Opposé à la Fashion Week londonienne pour son impact écologique, l’organisme non violent n’a pas hésité a organiser des mises en scène choc devant les lieux des défilés. Les invités ne sont sans doute pas près d’oublier l’image des militants étendus dans une mare de faux sang, demandant « d’enterrer pour toujours » l’événement. Si la mode a indéniablement beaucoup à accomplir en matière d’écologie, certaines personnalités s’engagent néanmoins pour la cause. On pense notamment à la créatrice Vivienne Westwood ou encore au mannequin Georgia May Jagger. Cette semaine, la griffe Vin + Omi s’est particulièrement illustrée en dévoilant des créations conçues dans un éco-textile fabriqué à partir des orties du jardin du prince Charles.

Des défilés plus accessibles?

Ceux qui ont toujours rêvé d’assister à un défilé sans travailler dans le milieu de la mode ont enfin pu réaliser leur rêve. Pour la première fois, la Fashion Week de Londres invitait le grand public à assister à trois shows : celui de la griffe Alexa Chung, de Self Portrait et de House of Holland. Pas question néanmoins de laisser libre accès à toute la ville : les places étaient limitées et vendues au prix de 135 livres sterling, soit environ 198 euros. Pour ce tarif, les clients avaient également accès à une conférence avec des professionnels de l’industrie dont Lindsay Peoples Wagner (rédactrice en chef de Teen Vogue), l’acteur américain Billy Porter (star de la série Pose), Miss Fame (drag-queen influente) et Henry Holland (le designer britannique de House of Holland) et à l’exposition #PositiveFashion, qui s’interroge sur les thèmes du développement durable et de la diversité. Une initiative du British Fashion Council qui laisse songeur quant à l’avenir des défilés.

Cet article est paru sur elle.fr.

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