Dubuc, épuré et nordique

De retour sur les passerelles après quelques saisons d’absence et des déboires financiers qui ont failli avoir raison de sa griffe, Philippe Dubuc était très attendu. Il a présenté une collection éminemment portable, taillée dans une palette de gris charbonneux, de marron riches et de noirs sexy.

Pantalons sarouels et à pinces, vestons et manteaux agrémentés d’une riche touche de fourrure, tricots surdimensionnés et gros cols composaient la garde-robe de l’homme Dubuc. Une collection épurée, où les zips et les effets asymétriques étaient moins présents que d’ordinaire, comme s’ils avaient été gommés pour ne laisser place qu’à l’essentiel. L’essentiel: des pièces simples et racées, animées d’un esprit de design nordique.

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Marie Saint Pierre : incursion fétiche

Chignons vertigineux, chaussures plateformes, collants latex: cette saison, l’esthétique de Marie Saint Pierre empruntait au bondage. Un côté rock et fétiche qui donnait du mordant à ses habituels robes et manteaux parcourus de volants. Des volants aux bords effilochés, volontairement imparfaits, comme si on avait plié et replié une écharpe d’hiver en travers d’une petite robe en laine. C’était une collection comme Marie Saint Pierre sait si bien les faire, émaillée de noirs mats, nervurés, brillants ou aériens.

Le clou du spectacle? L’apparition d’une Anik Jean presque méconnaissable… avec ses cheveux blonds et son maquillage japonisant! La chanteuse portait une robe blanche, au buste parcouru de tissus frangés et superposés, à un point tel qu’on aurait juré voir des plumes. Rock et poétique.

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Helmer, l’oiseau de paradis

Joseph Helmer n’est plus un nouveau venu sur la scène montréalaise. Reconnu pour son coup de ciseau expert et son travail sur tissu minutieux, le créateur a fait ses classes dans les grandes maisons parisiennes. Cette fois, il a présenté un défilé hétéroclite et cosmopolite, traversé d’un esprit eighties à la Yves Saint Laurent. La tendance a beau être au minimalisme, Helmer est un plasticien qui n’abandonnera jamais sa palette de couleurs vives et son esthétique fellinienne, empreinte de références au cirque.

Les morceaux forts de la saison: une robe sirène en patchwork, vibrante et exotique, un chemisier blanc aux manches ballon, un sublime manteau en laine gris anthracite. Pour ajouter au côté bigarré de l’ensemble, les mannequins portaient des sacs en plastique transparent remplis de poireaux ou d’oignons – une autre touche de couleur inusitée.

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Harricana et Ça va de soi: de plain-pied dans l’hiver

Première découverte: les fourrures recyclées d’Harricana et les tricots de Ça va de soi se marient hyper bien! Les deux marques d’ici ont joint leurs forces pour présenter un défilé très hivernal. Énormes chapkas en fourrure, longs cardigans et leggings en laine, tuques et écharpes tricotées et agrémentées de pompons en fourrure: on a presque hâte à l’hiver prochain! Et comme Mariouche Gagné, la créatrice d’Harricana, entretient des relations privilégiées avec les artistes d’ici, elle en a recruté tout plein pour son défilé. Sophie Durocher, Mahée Paiement, Brigitte Fontaine et Angelo Cadet, entre autres, ont défilé avec un plaisir évident et une bonne humeur contagieuse.

Notre coup de cœur? Les chapkas (on ne s’en lasse pas!) et les sacs recouverts d’astrakan, à la lisière vernie. Chic et chaud!
 

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Denis Gagnon, une atmosphère hors du temps

Cela se passait dans une usine de cuir en plein quartier de Rosemont, où la très longue passerelle improvisée était éclairée de dizaines de projecteurs fixés au plafond. Une atmosphère hors du temps, baignée d’airs d’opéra. De la fébrilité dans l’air: Denis Gagnon fait partie des chouchous du milieu.

Produit par Fullum & Holt, un grand maroquinier montréalais, le défilé était l’un des plus attendus de la Semaine de mode. Depuis quelques saisons, Denis Gagnon crée une ligne de sacs à mains très pointue pour la marque, et leur collaboration se poursuit.

Pour l’automne, le créateur a présenté une collection magistrale, faite de robes de soie asymétriques parcourues de fermetures éclair et accessoirisées de bandes de cuir. Des manteaux en cuir cintrés et androgynes, des pulls longs tachés de fourrure, des doudounes architecturales à longs pans et des robes en cuir ultra fin rebrodées de paillettes composent l’univers de Denis Gagnon. Un univers jalonné par les bijoux Harakiri, broches géantes mi-pièces de Lego, mi-mosaïques de miroirs.

Le must de la collection: les leggings et chaussures rebrodés de pierres et de paillettes: ils ajoutent un côté glam et décadent à ses robes en soie ou jersey.

Les sacs de Denis Gagnon pour Fullum & Holt sont disponibles à leur nouvelle boutique en ligne, www.fullumboutique.com

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