Alex Kovalev défile

Comme nous l’avons appris grâce à une couverture de revue qui le montrait torse nu, Alex Kovalev a un physique… comment dire? Plutôt engageant. Pour l’afficher à la Semaine de la mode de Montréal, il lui fallait une cause (celle des enfants malades), un contexte (le défilé du Québécois Yves Jean Lacasse et de la Russe Tatyana Parfionova) et un peu de persuasion (sa femme Eugenia a contribué à organiser le défilé). Vêtu d’une longue redingote rayée blanche et noire, Kovalev a donc fait un petit tour de piste au profit des enfants cardiaques. Réaction: la redingote et le pantalon étaient peut-être superflus, non?

Le point de vue de Denis Desro, rédacteur en chef mode de ELLE Québec: «Mon coup de cœur du défilé était un très beau pantalon à la taille fendue et traversée par une large ceinture en cuir. Très actuel.»

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Denis Gagnon triomphe

Depuis quelques saisons, le point d’orgue des Semaines de mode montréalaises reste le défilé de Denis Gagnon. Créativité sans fin, univers cohérent, coupes fluides, cuir ultra souple qui se décline en manteaux, robes et sacs pour la maison de cuir Fullum&Holt- à lui seul, Denis Gagnon fait la semaine. Pour le printemps, le créateur a imaginé des Barbarellas modernes sur qui même le jersey souple et la mousseline aérienne ont un côté edgy. Parcourues de fermetures éclair métallisées qui sculptent les épaules, le col ou les revers d’une veste, ses tenues couleur sable, noir, gris ou vert lime créent une silhouette douce, mais puissante, féminine, mais androgyne. 

Le point de vue mode de Denis Desro: «J’ai tout adoré. C’est sa collection la plus accomplie. Chaque vêtement était parfait, et la coupe et la confection, impeccables. Je le verrais défiler à la semaine de mode de Paris.»

 

Denis Gagnon, bis

Pour accéder au défilé du créateur, il fallait jouer du coude, être là bien à l’avance et réussir à passer à travers le barrage de gorilles- pardon, de bénévoles- à l’entrée de la salle. Tout le monde ayant joué de ses connexions et/ou vendu l’âme de sa mère en échange d’un billet, le défilé était archi complet. Devant le grand nombre d’éconduits qui n’ont pas pu y assister, Denis Gagnon a refait son défilé de A à Z. Gentil!

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Barilà, la découverte

Élégante et discrètement sexy, la collection de Sabrina et Claudia Barilà (la conjointe de Guy Laliberté) jouait avec les influences vintage sans jamais tomber dans la copie. Imprimés exotiques années 50, robes paysannes années 70, t-shirts courts années 80, tout y était, mais coupé dans une palette de couleurs douces et des tissus fluides. On sentait la collection conçue par des filles, pour des filles: plutôt que de présenter une silhouette à la féminité exacerbée, les sœurs Barilà ont préféré opter pour le confort, et dessiner le corps à travers des tissus ultra légers. Comme ce simili cuir perforé souple et «végétalien», qu’elles ont choisi d’utiliser comme alternative au vrai cuir.

Le point de vue mode de Denis Desro: «C’est une collection très fraîche. J’aime beaucoup leurs petites robes à manches kimono et leurs combinaisons pantalons hyper bien coupées. Par contre, je trouve que leur similicuir perforé était moins réussi.»

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Dimitri Chris, la nouvelle griffe pour hommes à surveiller

À la dernière édition de la Semaine de la mode, Dimitri Chris avait fait un premier défilé sous le nom de sa boutique pour hommes, Ur Imij. Un petit plongeon discret pour tester les eaux, qui n’a pas fait beaucoup d’éclaboussures. Cette fois, c’est sous son propre nom qu’il a présenté une collection pour hommes taillée dans une palette de tons frais (beige, gris, bleu pâle, jaune citron). Des complets sport mais raffinés, aux coudes souvent fendus par un zip laissant entrevoir une matière hi tech. Pour la touche mode, quelques larges capes avec des fentes pour les bras offraient une alternative intéressante à l’imperméable habituel. Une griffe élégante et facile à porter.

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Ève Gravel, toujours trendy

Des jeunes filles qui semblent avoir fouillé dans les armoires d’une paysanne française des années 70, puis remis les vêtements au goût du jour. D’autres qui ont l’air fin prêtes pour le dernier concert indie dans le Mile-End. Ève Gravel a conçu une collection en deux temps: le premier, romantique, le second, rock et urbain. Des robes à pois ceinturées à la taille, des minirobes droites en dentelle, des vestes redingotes, des perfectos rétros, des jupes fleuries, des Doc’s, des vestes en paillettes épaulées et des pantalons sarouel composent une garde-robe branchée et actuelle, peut-être un peu trop collée sur les tendances.

Le point de vue mode de Denis Desro: «Très mignon ! J’ai aimé le côté cool, pas prétentieux de la marque. C’est conçu pour une clientèle plus jeune, alors j’ai aimé son approche facile.»

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Helmer, le poète

Joseph Helmer impressionne toujours par son imagination foisonnante et son fiévreux travail sur tissu (broderies, dentelles, fronces, volants, patchwork…). Quelques pièces saisissantes: une robe longue en tricot noir, décolletée jusqu’au nombril, à l’arrière couvert de plis et de fronces, une jupe sirène fendue sur le côté et retenue par de gros boutons laissant entrevoir la peau, une minirobe en dentelle noire sur fond chair, munie d’un faux cul bouffant à l’arrière. C’est baroque, chargé, solennel, et franchement impressionnant.

Andy Thê-Anh, la valeur sûre

Marie Saint Pierre ayant annulé son défilé à la dernière minute, pour des raisons personnelles, la première journée de cette Semaine de la mode s’annonçait un peu morose. C’était sans compter sur l’énergie d’Andy Thê-Anh, qui a offert une collection limitée, mais de qualité. Présentée au cours d’un «cocktail de presse» plutôt que d’un défilé, elle a fait la part belle à des pantalons cigarette bien coupés, des vestons cintrés et des robes cocktail à coupe géométrique. Côté couleurs, du beige, du noir, du blanc et du turquoise, pour donner du pep à l’ensemble. Du pur Andy Thê-Anh!