SOCIOLOGIE DU POPOTIN

Des fessiers conquérants de Nicki Minaj et de Kim Kardashian, aux «selfesses» sur Instagram des starlettes de la mise en forme, en passant par les postérieurs vus sur les tapis rouges, le popotin prend enfin sa revanche. Et on applaudit! Car s’il y a une partie de leur corps que les femmes jugent sévèrement, ce sont bien leurs fesses. Trop petites, trop grosses, trop plates, trop rondes… Il n’y a pas à dire: elles sont toujours «trop». Si les arrière-trains voluptueux de J.Lo, Rihanna ou Christina Aguilera s’affichent sans complexes, pourquoi pas le nôtre?

Car nul ne peut dire le contraire: les fesses de ces stars-là respirent la joie de vivre, la liberté, la féminité et la sensualité. «Voir ces corps en mouvement, vivants et joyeux, est libérateur, reconnaît le sociologue Jean-Claude Kaufmann, auteur d’Aimer son corps, la tyrannie de la minceur, publié chez Pocket. Ces femmes desserrent enfin l’étau du modèle d’extrême minceur qui règne depuis Twiggy et la fin des années 1960.» En somme, ces fesses-là assument pleinement ce qu’elles représentent.

Aujourd’hui, après des années de seins volumineux, c’est au tour des fesses de prendre le haut de l’affiche. «On reste dans un schéma de rondeurs localisées sur un corps mince, mais elles migrent doucement vers le postérieur, observe Elisabeth Azoulay, ethnologue et coordinatrice de l’ouvrage collectif 100 000 ans de beauté (Gallimard). Si les silhouettes à la Beyoncé restent ludiques et caricaturales aux yeux de la majorité des femmes, elles ont néanmoins le mérite d’ouvrir un espace de liberté en multipliant les modèles de beauté.» Et elles autorisent certaines à poser un regard plus doux sur leurs propres courbes, ce qui n’est pas rien…

Les fesses à travers les âges

S.O.S. FESSES EN DÉTRESSE

La fesse a, pour ainsi dire, le dos large. C’est à sa vue qu’on grimace à la moindre prise de poids. Mais à proprement parler, c’est davantage au-dessus et en dessous de la fesse que bourrelets et capitons tendent plutôt à s’accrocher.

Plan d’attaque pour avoir le postérieur lisse, satiné, ferme et rebondi.

– D’abord, on gomme. La plupart du temps, la peau des fesses est couverte. Soumise aux frottements des vêtements et sous-vêtements, elle est sujette au dessèchement cutané, aux dartres et aux desquamations. Pour la gommer, on l’exfolie sous la douche un jour sur deux, à l’aide d’un exfoliant à gros grains. Ce geste favorise, en outre, le drainage et optimise l’action subséquente des soins minceur qu’on applique.

– Ensuite, on tonifie matin et soir. On utilise un soin ciblé pour raffermir le fessier. Pour faciliter sa pénétration et accroître son pouvoir d’action, on le masse par mouvements circulaires sur la fesse, la hanche et le bourrelet sous-fessier, sans contracter nos muscles. On peut aussi s’aider de différents instruments qui imitent le fameux palper-rouler des massothérapeutes.

– Finalement, on câline. La peau du popotin est plutôt dense. Et parce qu’on s’y assied, elle tend à avoir une texture granuleuse. Pour la satiner, on n’hésite pas à miser quotidiennement sur des crèmes «cocon» hyper onctueuses ou sur des huiles riches en lipides, qu’on utilise en complément des soins minceur.

Que fait-on…

… en cas de boutons? Un bouton rougeâtre s’est pointé sur notre fesse? Pas de panique! «Ce bouton, qui ressemble à de l’acné, est le fruit d’une folliculite», explique la Dre Catherine Oliveres-Ghouti, dermatologue française. S’il est long à traiter (car on le soigne en le désinfectant), le plus simple, c’est encore de le prévenir en ayant une hygiène irréprochable et en portant surtout des sous-vêtements en coton.

… en cas De vergetures? Les périodes de changements hormonaux et les prises de poids rapides favorisent la rupture des fibres élastiques de la peau. Des petites lignes (d’abord rose violacé, puis blanches et enfin transparentes) marquent les fesses, les hanches, les cuisses, le ventre et
les seins. «Certaines femmes y sont plus sujettes, parce que leurs fibres élastiques sont plus friables. Une prédisposition héréditaire? Peut-être, mais rien ne le prouve», constate la dermatologue française Nadine Pomarède, auteure d’Antirides, mode d’emploi (Marabout).

Son conseil no 1: éviter les variations de poids marquées, y compris pendant la grossesse.
Son conseil no 2: appliquer dès le cinquième mois de grossesse une crème antivergetures – à base entre autres de vitamine A – sur les zones à risques. Mais sachons-le: lorsque le mal est fait, il est difficile d’éliminer les vergetures installées. Au moyen d’un soin ciblé, on peut les rendre moins visibles, les aider à prendre une couleur nacrée plus discrète et diminuer leur dimension, à condition de s’y prendre dès leur apparition (quand les vergetures sont encore rougeâtres). Autrement, le laser vasculaire peut venir à notre rescousse. Il permet de faire pâlir les lésions et de les atténuer.

SPORTS CIBLÉS

Tous les sports qui embellissent les fesses.

Le patinage à roulettes: Le pas du patineur (on remonte le genou, puis on étire la jambe, légèrement penchée vers l’avant) est idéal pour modeler le postérieur.
La course à pied: Surtout en pente, elle permet de tonifier l’arrière-train. Sur le plat, on ajoute à nos foulées quelques séquences de talons-fesses pour bien faire travailler notre postérieur.
Le vélo: Surtout quand on pédale debout, en ballerine.
Le vélo stationnaire, qui conjugue dépense énergétique et renforcement musculaire.
La marche rapide: Avec un podomètre, pour se motiver et multiplier les occasions d’abandonner sa voiture et les transports.
Les cours d’abdos-fessiers: Ils aident bien sûr à remodeler l’arrière-train. Mais attention: ils ne font pas maigrir ! 

GYM EXPRESS

Pour que même les paresseuses puissent se muscler le popotin… Sans équipements
ni séances d’entraînement strictes, ces quelques réflexes et exercices passe-partout permettent de muscler nos fessiers en douce sans quitter nos ballerines. Pratiqués régulièrement, pendant quelques minutes par jour seulement, ils sont discrets, mais payants. Car comme les muscles fessiers sont les plus importants de tout le corps, ils répondent à la moindre stimulation, aussi petite soit-elle. Qu’on se le tienne pour dit…

  • On fait un «squat» chaque fois qu’on ramasse quelque chose. Au lieu de se pencher en avant, on plie les genoux comme si on allait s’asseoir et on se relève. Ce mouvement nous oblige à solliciter les muscles des fesses et des jambes, afin de garder notre équilibre.
  • Au feu rouge, dans la voiture ou dans l’autobus, ou dès que le métro arrive à quai, on contracte les fessiers et on relâche autant de fois qu’on le peut. Ça raffermit les fesses et le haut des cuisses, ça améliore la circulation sanguine et, en prime, ça fait passer le temps.

  • Quand on fait la queue (à l’épicerie, à la pharmacie, au cinéma, etc.), on soulève un pied à un centimètre du sol. Le surpoids ainsi exercé sur le pied opposé fait travailler les muscles fessiers.

 

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