Soins
Rencontre: Viola Davis a tout pour elle
L’actrice américaine revient sur le chemin qu’elle a emprunté pour atteindre sa propre vérité. Rencontre.
par : Lesa Hannah Adapté par Théo Dupuis-Carbonneau- 02 févr. 2021
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Il y a quelque chose dans la manière de parler de Viola Davis qui capte instantanément notre attention. L’intensité de son regard et la façon dont elle livre chacun de ses messages, notamment le fameux « Parce que je le vaux bien » de L’Oréal Paris, dont elle est l’égérie depuis 2019, la rendent incroyablement convaincante. Quand elle prononce ces mots, on sent qu’elle voit directement en nous, balayant nos doutes au passage.
C’est presque désarmant de la voir incarner le slogan du label français avec autant de naturel et d’aplomb. Elle est lauréate d’un Oscar, bien sûr, mais ce n’est pas seulement son talent d’actrice qui fait en sorte qu’elle produit une si forte impression. Viola Davis a passé la majeure partie de sa vie à faire tout en son pouvoir pour croire « qu’elle le valait bien ». Après une enfance marquée par la pauvreté, elle a su transcender les inégalités en récoltant les nombreuses bourses scolaires qui lui ont permis d’étudier le théâtre. Par contre, la reconnaissance n’est pas arrivée du jour au lendemain. Il aura fallu attendre la fameuse scène de sept minutes dans Doubt (2008), où elle donne la réplique à Meryl Streep, pour qu’elle obtienne sa première nomination aux Oscar. «Je travaillais dans cette industrie depuis déjà 20 ans, mais c’est comme si on venait de me découvrir. Cet événement m’a “donné naissance” en quelque sorte», avance l’actrice.
Son rôle dans The Help (2011) l’a poussée davantage sous les projecteurs, et Viola Davis a profité de l’occasion pour amorcer une discussion nécessaire sur les cheveux des femmes noires. C’est sans être coiffée de sa perruque habituelle qu’elle s’est présentée sur le tapis rouge des Academy Awards, où elle était nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice. « J’ai eu l’impression d’être libérée d’un idéal, d’un éthos trop longtemps imposé aux femmes de couleur », révèle-t-elle à propos de cette expérience. « Ce bagage, je l’ai porté en moi toute ma vie, et jamais il ne m’était venu à l’esprit que je pouvais tout simplement le déposer. » Elle a aussi arboré ses cheveux naturels dans le film Widows (2018), à la suggestion de son réalisateur, Steve McQueen. « Il m’a dit: “Pourquoi pas, Viola? Cette femme existe. Je la vois à l’aéroport, je la vois dans les rues de Paris… Pourquoi ne la voit-on pas dans le cinéma américain?” raconte la star. Incarner cette femme, en tant qu’Américaine de 51 ans à la peau foncée, c’est un symbole puissant. »
Mais la route a été longue pour arriver là. Viola Davis confie que, plus jeune, elle voulait effacer tout ce qui concernait son apparence – « mon poids, mes lèvres, mon nez » – et elle a lissé ses cheveux au point de les détruire. « C’est une question d’effacement et d’invisibilité, qui trouve son origine dans le racisme systémique, ajoute l’actrice. Plus une personne était foncée, plus elle était laide. C’est le poids de cette mentalité que nous portons sans arrêt. Nous le portons sans même nous en rendre compte. » Au moment d’arriver sur ce fameux tapis rouge, aux Oscar, elle était épuisée. « Quand j’ai décidé de ne pas porter ma perruque, j’ai atteint un certain équilibre. Et je dois vous dire que ça m’a fait un bien fou. Ça m’a surprise! »
Maintenant âgée de 55 ans, Viola Davis est non seulement bien dans sa peau, mais elle est aussi reconnaissante quant à bien des choses qui n’ont aucun lien avec son apparence. Vieillir en beauté, ça ne veut pas dire afficher un visage sans rides. « Si on pense ça, il y a une leçon qu’on n’a pas comprise », dit-elle. « On ne peut pas mettre un prix sur l’authenticité, sur le courage de dire ce qu’on pense et la force d’incarner qui on est vraiment. »
Et elle croit que, même après avoir atteint tous les objectifs qu’on s’est fixés dans la vie, il est possible de ressentir un sentiment d’insatisfaction, de vide. « C’est parce que nous oublions l’étape finale, qui est le sens des choses. C’est l’héritage de nous laissons. C’est vivre une vie qui a un but. »
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