La nouvelle campagne publicitaire de Clarins bouscule les codes avec des femmes présentées dans leur quotidien, qui ont l’âge des utilisatrices des produits, qui ont des couleurs de peau variés… Pourquoi cette nouvelle signature?
La stratégie sur laquelle nous travaillons depuis deux ans mais qui est vraiment visible aujourd’hui, c’est d’être plus que jamais Clarins, en revenant à notre ADN. Nous nous repositionnons sur les valeurs de la marque que sont l’expertise soin, l’inspiration végétale et la bienveillance. Je tiens beaucoup à cette dernière idée, car Clarins a toujours vu la beauté de façon authentique et gentille. Vous ne verrez jamais d’égérie chez nous car on ne veut pas vous faire ressembler à une célébrité. On veut montrer de vraies femmes et loin de nous l’idée de vendre des miracles. À travers notre généreux catalogue de produits qui permet de personnaliser un maximum les routines de soin, nous vendons une acceptation de soi et de son âge. Écouter les femmes, comprendre leurs besoins et être proche de leur réalité, c’est ce que l’on a toujours fait. «Vous avant tout», la nouvelle signature de cette campagne publicitaire – traduite dans toutes les langues – se rapproche des valeurs historiques de Clarins. La campagne met en scène une fille bien dans son âge et gaie, à côté d’une grosse photo de produit. Car on en fier de nos formules. Après tout, nous sommes la marque qui bénéficie du meilleur taux de recommandation des consommatrices.

Vous avez bâti votre carrière en «réenchantant» les marques pour lesquelles vous avez travaillé. Qu’allez-vous apporter à la maison Clarins, dont le succès ne semble pas se démentir depuis plus de soixante ans?
J’adore cette idée de «réenchantement», mais pour cela je m’appuie toujours sur l’histoire des marques. Le succès de Clarins est indéniable, avec des produits reconnus auxquels les femmes adhèrent puisque nous sommes chef de file en Europe. Mais notre cœur de cible se situe autour de 40 ans et nous devons aujourd’hui séduire également les jeunes femmes. Mon objectif: recruter les futures consommatrices de la marque et augmenter la désirabilité de Clarins. Car si la marque est reconnue, je ne suis pas certaine qu’elle fasse rêver pour autant. Par exemple, à partir de 2016, le végétal revient au centre du produit avec un dessin de plante à l’intérieur des emballages. Un détail peut-être, mais qui contribue à rendre la marque plus authentique, plus sympathique. Et pas question de monter en gamme! Nous veillons toujours à avoir le juste prix, sans se donner de contrainte sur le coût des formules, pour rester accessible.

Après Yves Rocher, Chanel Maquillage et Sephora, vous avez délaissé un temps l’univers de la beauté pour le joaillier Fred, puis la maison de couture Prada. Votre arrivée chez Clarins est-elle un retour à vos premières amours?
Oui! C’est un univers créatif que j’aime par-dessus tout, car je le trouve à la fois rapide (au contraire de la joaillerie) et très technologique (au contraire de la mode). J’aime ce mélange. Mais je ne dis pas, pour autant, que je ne reviendrai jamais à la mode un jour…

Alors que Clarins a fait son arrivée sur Instagram, êtes-vous active sur les réseaux sociaux?
Je suis peu présente sur Facebook mais énormément sur Instagram. J’aime y publier mes photos, mais aussi suivre mes amis pour avoir de leurs nouvelles et rester en contact avec eux. Je ne suis pas du tout groupie et je ne suis aucune personne «célèbre», si ce n’est peut-être Soledad, l’illustratrice du magazine ELLE France, car elle me fait sourire.

Sur votre téléphone intelligent, quelles sont vos applis favorites?
Mes applications sont en lien direct avec ce que j’aime, comme la cuisine. J’adore notamment Marché Malin, qui indique quels sont les produits de saison. Je suis adepte de Waze qui m’informe sur le trafic et m’aide à mieux planifier mes déplacements quotidiens en voiture. Et quand je voyage, j’utilise l’appli Time Out de la ville où je me trouve.

Selon vous, en quoi internet influe-t-il sur notre rapport à la beauté?

Internet a développé l’aspect pédagogique de la beauté à travers des tutoriels et des modes d’application qui ont rendu les consommatrices expertes. On peut regarder quatre fois une vidéo pour bien la comprendre alors qu’on n’ose pas toujours poser des questions à une conseillère beauté, en boutique. Nous sommes aussi très attentifs à ce qui se dit sur nos soins sur les réseaux sociaux. De fait, grâce à ces réseaux, la beauté est devenue extrêmement accessible. On a désormais envie de cosmétiques auxquels on n’aurait pas même été exposée en temps normal. Je pense notamment à l’incroyable croissance des produits de contouring. Il y a quelques années, nous n’aurions jamais pu sortir cela, mais grâce aux tutoriaux qui ont diffusé cette technique en ligne, de nombreuses jeunes femmes – intriguées – s’y sont mises.

 

En tant que femme active et mère de deux grands enfants, comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle?

J’ai une fille de 19 ans et un fils de 17 ans qui sont très autonomes. J’essaie de passer du temps de qualité avec eux: aller voir une exposition ou aller au cinéma. Chaque soir, on fait aussi un bilan de la journée de chacun. Sans vouloir faire dans le poncif, je dois par contre avouer que l’expression «grands enfants, grands soucis» est très vraie!

Quels sont vos trucs anti-stress?

Pour chasser les tensions, je fais un peu de course à pied et, surtout, je me fais masser une fois par semaine. Je suis également suivie par un très bon ostéopathe.

À quel moment de la journée ou de la semaine déconnectez-vous vraiment?

Je ne suis pas une workhaolique une fois sortie du bureau. Je regarde mes courriels rapidement au cours de la soirée et pendant le week-end, pour palier aux urgences. Mais globalement, une fois que je suis rentrée à la maison, je consulte assez peu mon ordinateur.

Quel est le meilleur conseil beauté qu’on vous ait donné?

Ne pas trop manger de sucre et boire beaucoup d’eau. Mes conseils beauté sont des conseils d’alimentation au final! On m’a aussi conseillé de beaucoup sourire et rire. Car prendre du plaisir à travailler, c’est important.

Y a-t-il un geste beauté auquel vous ne dérogez jamais?

Je me démaquille tous les soirs… même quand je rentre à 5 heures du matin! Je ne sais même pas comment on peut se coucher maquillée et laisser des traces sur l’oreiller…

Que voyez-vous quand vous vous regardez dans le miroir?

Je vois que j’ai du vécu! Et j’en suis plutôt contente. J’ai un regard bienveillant sur moi-même, tout en restant assez lucide.

Avez-vous tendance à voir le tube de crème à moitié vide ou à moitié plein?

Clairement à moitié plein! Je suis quelqu’un de très positif dans la vie, et je dirige mes équipes en regardant d’abord tout ce qui va avant de m’attaquer à ce qui va mal. La vie est déjà assez compliquée comme ça, non?

D’après vous, quel est le produit de beauté qu’il faudrait inventer?

Toute ma vie j’ai eu des commentaires sur la couleur de mes yeux. Je me dis que de nombreuses femmes aimeraient pouvoir passer du marron au vert ou au bleu, grâce à quelques gouttes de produit, sans avoir recours à des lentilles au rendu trop artificiel.

 Être belle aujourd’hui, ça veut dire quoi selon vous?

Accepter son âge et ses défauts, et mettre en avant ses qualités. Aussi, comme on dit, «Healthy is The New Sexy». Avoir une bonne santé, se sentir bien dans son corps, s’accepter telle qu’on est, c’est ce qui nous rend belle.