Parce que les symptômes se ressemblent, on se tourne parfois vers la mauvaise solution. Résultat? Le problème persiste et on croit à tort que notre routine ne sert à rien! «Dans les deux cas, il y a un déséquilibre: la peau sèche manque d’huile et la peau déshydratée manque d’eau, explique Mark Choo, directeur de recherche du centre de recherche et d’innovation de AMOREPACIFIC à New York. Cependant, la sécheresse est un type de peau, alors que la déshydratation est une condition de peau.» C’est-à-dire que tous les types de peau peuvent être déshydratés temporairement, alors qu’à moins d’une lésion de l’épiderme (comme un coup de soleil ou la surexfoliation), seules les peaux sèches souffrent de sécheresse, et ce, de façon permanente.

Voici comment les différencier une fois pour toutes:

Ma peau est… déshydratée 

«Lorsqu’elle est en bon état, l’épiderme forme un bouclier qui retient l’eau et les nutriments à l’intérieur, tout en repoussant les agresseurs environnementaux», explique Tiffany Masterson, fondatrice de Drunk Elephant. Mais lorsqu’elle est affaiblie, l’eau parvient à s’échapper, emportant avec elle tous les antioxydants, vitamines et minéraux essentiels à la santé cutanée.» Selon Dre Maiysha D. Jones, responsable de la communication scientifique chez Procter & Gamble, il suffit de regarder autour de nous pour repérer les coupables: «Plusieurs facteurs externes peuvent entraîner une perte d’eau transépidermique: le nettoyage excessif, l’eau très chaude, les ingrédients agressifs, la température… Dès qu’on endommage la surface de la peau, on compromet sa capacité à maintenir les niveaux d’humidité». C’est pourquoi l’hiver est particulièrement difficile: quand il fait chaud et humide, la peau utilise ses propres humectants naturels pour capturer l’eau dans l’environnement et l’emprisonner à sa surface. Mais lorsqu’il est froid et sec, la situation est inversée: l’eau est attirée du derme aux couches externes, et sans une barrière étanche pour l’y retenir, celle-ci s’évapore dans l’air.

À quoi la reconnaître?

Elle semble tendue, terne et les rides sont accentuées. Un bon truc est de pincer sa joue: si la peau conserve une marque de pression lorsqu’on la relâche, c’est qu’elle manque d’eau. Elle peut aussi comporter de la congestion et de l’inflammation, parce qu’elle cherche à compenser le manque d’eau en produisant plus d’huile. Si on observe un surplus d’huile après un nettoyage rigoureux ou l’exfoliation, la peau est probablement déshydratée.

Comment la traiter?

«On doit renflouer les réserves d’eau, mais aussi empêcher l’humidité de s’échapper à nouveau», dit Hyeji Yang, responsable développement produit pour LANEIGE. On opte pour des soins contenant des humectants, des ingrédients qui attirent l’eau vers les couches externes de la peau, et des lipides, qui renforcent l’étanchéité de la barrière cutanée. On peut aussi avoir recours aux occlusifs, des substances très riches qui forment une pellicule imperméable sur l’épiderme; ils risquent cependant d’obstruer les pores chez les peaux grasses et sujettes à l’acné. La Dre Jones conseille ce truc tout simple, mais très efficace: «En appliquant l’hydratant sur la peau encore humide, on fait d’une pierre deux coups et on capture les gouttes d’eau sous notre soin.» Durant l’hiver, un humidificateur peut aider à compenser l’effet asséchant du chauffage en maintenant le taux d’humidité ambiant entre 40 et 60%.

Ma peau est… sèche

La peau sèche ne fabrique pas suffisamment de sébum pour maintenir l’intégrité de la barrière cutanée. Le blâme tombe sur nos parents… car il s’agit d’une «maladie» chronique transmise génétiquement! Il existe par contre quelques facteurs aggravants, comme l’explique Haylie Hwang, éducatrice pour LANEIGE: «En vieillissant, le niveau d’œstrogènes diminue, provoquant une baisse de production d’huile et un ralentissement du renouvellement cellulaire. Certaines maladies comme le psoriasis et l’eczéma contribuent aussi à la sécheresse. Et comme l’épiderme est déjà en mauvais état, il est plus vulnérable aux détergents agressifs, aux produits à pH élevé, aux rayons UV et autres irritants susceptibles de créer des dommages.»

À quoi la reconnaître?

Tout est dans la texture: la peau est rugueuse, craquelée et prend parfois l’aspect du cuir. En la frottant doucement, on voit des cellules mortes se détacher et des rougeurs apparaître. Le teint semble gris et cireux.

Comment la traiter?

Il n’existe pas de «cure», mais on peut améliorer son apparence en lui offrant les lipides qu’elle n’arrive pas à produire naturellement. «Les émollients sont des substances riches qui s’insèrent dans la barrière cutanée pour combler les manques, indique Tiffany Masterson. Les huiles végétales sont particulièrement efficaces pour envelopper la peau sèche et lui faire retrouver sa souplesse.» Il faut cependant s’assurer de préparer la peau à recevoir les ingrédients convenablement. «Cela peut paraître contre-intuitif, mais l’exfoliation est cruciale pour décoller les peaux mortes accumulées qui bloquent la pénétration des ingrédients dans l’épiderme», explique la Dre Jones.

Les ingrédients à repérer sur nos produits

Humectants:
Acide hyaluronique, panthenol, glycérine, huile de noix de coco, gluconate de zinc, propanediol, propylène glycol, aloe vera, miel.

Émollients:
Huiles (jojoba, squalane, pépin de raisin), acides gras (oléiques et linoléiques), céramides, esters gras.

Occlusifs:
Cire, silicone, certains beurres et huiles, dérivés de pétrole, lanoline.

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