Plus besoin de souffrir pour être belle. Une ou deux piqûres, et le tour est joué. Ni vu ni connu, ou presque, car le résultat est censé être très naturel. Petit rappel: il existe deux sortes d’injections, les provisoires et les permanentes. Dans le premier cas, les substances injectées se résorbent naturellement au bout de quelques mois -leur effet aussi. Dans le second cas, elles durent plusieurs années mais, attention, ici ce sont elles qui sont permanentes, pas la correction.

LES INJECTIONS PERMANENTES

Artecoll et Dermalive
Leur point commun: ces deux produits, constitués de petites billes de polymère, sont les seuls à offrir des solutions longue durée. Ces petites billes qu’on insère dans les tissus de la peau augmentent la production naturelle de collagène autour de la zone traitée. Leur différence: l’Artecoll est un mélange de collagène bovin et de petites billes de polymère. Étant donné l’origine de ce collagène, des tests d’allergie doivent être effectués. Le Dermalive, plus récent, est un mélange de polymère et d’acide hyaluronique, substance qui permet d’éliminer les tests.

Zones d’application Le front, les sillons naso-géniens, les plis d’amertume (autour des lèvres), les cicatrices d’acné, les lèvres. Ces produits ne sont pas recommandés pour les pattes-d’oie.

Fréquence du traitement Une séance. Il faut parfois faire quelques retouches par la suite. Attention: ces injections dites permanentes demeurent provisoires. On doit à l’occasion renouveler l’opération au bout de quelques années.

Coût 750 $ pour une seringue d’Artecoll; 900 $ pour une seringue de Dermalive. Si le contenu de la seringue n’a pas été totalement injecté, on peut réutiliser ce qui reste de produit pour, par la suite, faire des retouches éventuelles ou pour traiter d’autres zones du visage.

Risques À court terme: les mêmes que pour les injections provisoires. À long terme: apparition, rare mais possible, de granulomes ou de nodules sous la peau.LES INJECTIONS PROVISOIRES

Le Botox
Le Botox est fabriqué à partir d’une toxine sécrétée par une bactérie présente dans les conserves avariées! Ne nous alarmons pas. «Ça fait 25 ans qu’on l’utilise à des fins thérapeutiques; c’est un produit sûr», déclare le Dr Roland Charbonneau, de l’Association des spécialistes en chirurgie plastique et esthétique du Québec. On l’utilise également à des fins esthétiques: le Botox ne comble pas les rides mais il agit sur les crispations du visage responsables des rides d’expression, et non de vieillesse. En décontractant le muscle coupable de la ride, il empêche la formation d’un sillon dans la peau.

Zones d’application Santé Canada a approuvé le Botox pour le traitement de la ride du lion (entre les sourcils), mais cette substance est couramment appliquée dans les rides situées au-dessus du sourcil, les pattes-d’oie, le front, le cou, les commissures des lèvres et le menton.

Fréquence du traitement Au début: une séance aux trois ou quatre mois. Après un an de traitement: tous les six mois.

Coût De 250 $ à 300 $ la séance, et pour une zone seulement.

Risques Quelques maux de tête, des rougeurs et des gonflements, un petit bleu – si un vaisseau sanguin a été touché – et, exceptionnellement, une allergie au produit. Il y a également un risque d’affaissement de la paupière, du front ou des sourcils, mais tout rentre dans l’ordre en deux semaines. Et le manque d’expression? «Si la dose est trop forte, elle peut donner un aspect figé au visage, mais ça se corrige à la séance suivante», explique le Dr Paul Nault, dermatologue spécialiste en rajeunissement de la peau à la Clinique de dermatologie esthétique de Montréal.

L’acide hyaluronique
C’est le produit le plus populaire après le Botox. L’acide hyaluronique (AH), une substance naturellement présente dans notre peau, gonfle l’épiderme et comble les rides. Plusieurs AH, tous d’origine synthétique, sont offerts sur le marché (Juvederm, Hylaform, Perlane et Restylane). L’avantage: le résultat est visible immédiatement. En plus, l’AH est hypoallergène; il est donc inutile de faire passer un test d’allergie.

Zones d’application Ridules verticales autour de la bouche, pattes-d’oie, ride du lion, rides des joues, plis d’amertume (de chaque côté de la bouche vers le menton), sillons naso-géniens et contour des lèvres.

Fréquence du traitement Une séance tous les six à douze mois. Parfois, il faut apporter une correction un mois plus tard.

Coût De 300 $ à 450 $ la seringue. Le contenu d’une seringue permet de faire plusieurs piqûres à différents endroits pendant une même séance.

Risques À court terme: quelques rougeurs, des démangeaisons, de petits œdèmes ou légers gonflements. À plus long terme: des granulomes – petites bosses apparaissant sous la peau –, mais ce phénomène est rare.

Le collagène
Cette protéine a fait ses preuves, mais il semble qu’elle soit moins performante que l’AH, à long terme, et que le risque d’allergie soit plus grand. Généralement, les spécialistes préconisent l’utilisation de collagène d’origine humaine plutôt que celui d’origine bovine. Il coûte plus cher certes, mais on n’a pas besoin de faire passer de test d’allergie. Comme dans le cas de l’AH, on trouve sur le marché plusieurs produits adaptés aux différentes rides à traiter: Zyderm, Zyplast, CosmoDerm, CosmoPlast.

Zones d’application Ridules autour de la bouche, pattes-d’oie, rides de la joue, ride du lion, sillons naso-géniens et lignes naso-labiales, contour des lèvres, etc.

Fréquence du traitement Une séance tous les quatre à huit mois.

Coût De 300 $ à 450 $, selon le produit. Compter 100 $ de plus pour le collagène humain.

Risques Les mêmes que pour les autres injections provisoires.Elle a essayé…

France, 52 ans, mère de famille
Elle a commencé par le collagène pour traiter les rides des sillons naso-géniens (qui partent du nez et descendent de chaque côté de la bouche). «L’effet a été immédiat mais, quelques semaines plus tard, j’ai eu une réaction, malgré les tests d’allergie que j’avais passés. J’ai donc laissé tomber le collagène.» Pour les rides de son front, elle a essayé le Botox. «Là aussi, j’ai été déçue car, sur le coup, je n’ai pas vu de résultat probant. Et à 300 $ la séance, quatre fois par an, c’était cher!» France a finalement fait traiter ses rides naso-géniennes à l’acide hyaluronique et elle est ravie: «C’est cher mais, en un an, je n’ai eu qu’une seule injection, et j’ai rajeuni de 10 ans!»

Chantal, 39 ans, coiffeuse
Pour ourler ses lèvres et combler la ride du lion, Chantal a choisi une solution permanente. «En deux ans, j’en suis à ma troisième injection sur les lèvres. Comme je veux que le résultat soit très naturel, je ne me fais injecter que de très petites doses à la fois. D’ailleurs, il n’y a que mon mari et moi qui nous en sommes aperçus! Je n’ai ressenti aucune douleur et je n’ai eu aucun effet secondaire.» Son médecin lui a fait une première injection d’Artecoll puis il a ajouté un peu de Dermalive aux deux autres. Pour la ride du lion, Chantal n’a reçu qu’une seule injection d’Artecoll. Mais cette fois, le résultat n’a pas été satisfaisant, et elle pense recourir au bistouri.Mise en garde
Ces produits sont généralement sans danger, même si on ignore certains des effets à long terme. Seuls les
dermatologues et les chirurgiens esthétiques – ainsi que les médecins généralistes et les infirmières ayant reçu une formation spécifique – peuvent pratiquer ces injections. Une piqûre au mauvais endroit peut s’avérer dangereuse, d’où l’importance de s’adresser à un spécialiste.

Où s’informer?

  • L’Association des dermatologues du Québec ([514] 350-5111)
  • L’Association des spécialistes en chirurgie plastique et esthétique du Québec