Qu’évoque pour vous votre rôle de muse de la nouvelle fragrance Gucci Bloom?

Une grande fierté: je me sens privilégiée! De toutes les marques de luxe à l’échelle mondiale, Gucci est sans contredit ma favorite. Alessandro Michele, le directeur artistique de la maison, et moi avons une vision esthétique similaire: nous affectionnons l’audace et la beauté déjantée. Nous partageons aussi les mêmes valeurs quant à la fluidité des genres. Comme tout ce qui porte la griffe Gucci, Bloom est une création qui respire la beauté, l’accessibilité, mais aussi la singularité. C’est à la fois «féminissime», étonnant et détonant, ce qui cadre tout à fait avec le genre de femme que je souhaite être.

Quel rapport entretenez-vous avec les parfums?

Quand il est question de fragrances, j’ai des goûts affirmés et un brin audacieux. Et je dois avouer que je suis très sensible aux campagnes publicitaires des parfums. Si elles évoquent un univers trop sucré, trop sexy ou trop girly, je déchante d’emblée. J’aime les parfumeurs qui osent bousculer un peu les codes et repousser un tantinet les frontières. Un jus me plaît quand il a une féminité doublée d’une bonne dose de caractère. J’aime que les gens autour soient curieux et intrigués par mon sillage. Qu’ils se questionnent…

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’univers mode de Gucci?

En ce moment, à mes yeux, rien n’est plus in que Gucci! La griffe s’impose partout dans le monde parce qu’elle amène les gens à changer leur façon de se vêtir en osant s’amuser avec les couleurs et les motifs. Elle prône la liberté! Alors quand son directeur artistique voit en moi l’incarnation de  cette vision et qu’il me fait défiler dans ses créations, ça me touche.

Sur les passerelles, vous êtes tantôt femme fatale, tantôt androgyne. Quelle image préférez-vous?

J’ai longtemps été exaspérée par les perceptions liées aux genres et aux looks. Quand on affirmait qu’une femme en tailleur symbolisait la puissance et un homme en jupe, la faiblesse, ça m’ulcérait. Or, aujourd’hui, je m’amuse de tout ça. Et j’expérimente: en portant différents habits, j’étudie la réaction des gens. Au final, c’est quand confiance et assurance émanent d’une personne que cette dernière devient intéressante, voire admirable.

Quelle est votre définition de la beauté?

Rien ne doit être trop formaté ou très évident. La beauté se cache dans la spécificité et l’authenticité, mais aussi dans l’imperfection. 

BIO EXPRESS

Hari Nef est née le 21 octobre 1992, à Philadelphie. 

Hari étudie le théâtre à l’Université Columbia, où elle décroche son baccalauréat en 2015.

Porte-étendard de la diversité, elle milite pour la défense de la communauté transgenre et signe différents textes engagés dans les magazines Dazed, Vice, etc.

IMG Models la recrute en mai 2015 à titre de premier modèle transgenre de l’agence.

Sa carrière décolle grâce au designer Alessandro Michele, qui l’habille de rouge et la coiffe d’un chapeau amish au défilé Gucci hommes, en janvier 2016. Il en a fait, depuis, l’une de ses muses, aux côtés de l’actrice Dakota Johnson et de la photographe Petra Collins.