1. SAVOIR CE QU’ON AIME
Dans la quête d’une signature olfactive, la première étape est de réussir à mettre des mots sur nos essences préférées. Sommes-nous chavirées par les floraux, rebutées par l’opulence des épices ou encore accros de la fraîcheur des agrumes? «Mieux vaut être précises dans nos demandes, car plus la conseillère en parfums sera informée, plus elle nous fera des propositions intéressantes», explique Marie-Lise Bernier, directrice nationale de la formation pour Clarins Canada Parfums. Toutefois, ce n’est pas parce qu’on a toujours porté des fragrances florales qu’il faut s’y tenir. «Oser s’aventurer du côté des familles olfactives qui nous sont moins connues peut nous amener à faire des découvertes étonnantes», ajoute Marie Dumont, directrice générale de L’Artisan Parfumeur.

2. COMPRENDRE LES NOTES D’UN PARFUM
Trouver sa fragrance exige de la patience mais aussi une connaissance minimale de ce qu’on appelle l’architecture ou la pyramide olfactive du parfum. Cette dernière exprime le temps d’évaporation de chacune des molécules odorantes qui le composent. Les notes de tête sont les plus fraîches et les plus volatiles. Ce sont celles qu’on perçoit dès la vaporisation. Attention! Il ne faut pas se décider à partir de cette première impression, car elle est souvent trompeuse. Au bout d’une dizaine de minutes viennent les notes de cœur, des notes plus voluptueuses qui se développent plus lentement. Puis, une demi-heure plus tard apparaissent les notes de fond, des notes lourdes et tenaces comme les senteurs animales ou d’épices. C’est seulement à la fin de cette étape que se révèle l’odeur véritable d’un parfum.

Suite: Comment découvrir la fragrance qui convient à notre type de peau 

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3. APPRENDRE À RESPIRER UN EFFLUVE
Les parfumeries et les grands magasins ne sont pas des lieux propices pour sentir un parfum. Il y règne une telle «cacophonie» olfactive que notre odorat est rapidement désorienté. Aussi, «il est préférable de ne pas se parfumer avant d’aller tester des fragrances», conseille Marie-Lise Bernier. D’abord, humer l’odeur sur la mouillette (bande de papier buvard longue et étroite). Les premières notes nous plaisent? On vaporise alors le parfum sur notre poignet. L’essayer sur l’épiderme est la seule manière de découvrir comment le nectar se comportera sur nous. Conseils: éviter de frotter la peau afin de ne pas altérer les molécules parfumées et ne jamais tester plus de trois fragrances à la fois afin de ne pas saturer l’odorat. En cas de surdose, prendre une pause en respirant quelques grains de café dans des flacons disposés sur les comptoirs.

4. À CHAQUE PEAU SA FRAGRANCE
Pourquoi un effluve si exquis sur une personne devient-il banal ou même désagréable sur une autre? Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas la couleur des cheveux mais plutôt le type de peau qui influence le caractère d’un parfum. «L’épiderme a tendance à transformer les caractéristiques d’un parfum», indique Marie Dumont. Plus une peau est lisse et sans aspérités, moins elle retiendra les molécules parfumées. De la même manière, les peaux grasses s’imprègnent mieux des substances odorantes que celles qui sont déshydratées. D’autres facteurs, comme les habitudes alimentaires et la prise de médicaments, contribuent à transmettre à l’épiderme une odeur unique, qui modifie les attributs d’une fragrance.

5. JOUER À L’ALCHISMISTE
On rêve toutes d’un sillage sur mesure qui n’appartiendrait qu’à soi. Pour singulariser sa fragrance, rien de tel que de combiner différents produits parfumés. On peut aisément superposer une crème et une eau de toilette ou même deux eaux de toilette. Mais gare aux accords discordants. «Il faut toujours mélanger des formules aux compositions simples et éviter d’amalgamer trop de senteurs à la fois, prévient Marie-Lise Bernier. Par exemple, on doit s’abstenir d’utiliser des produits de soin et de coiffage trop parfumés.» Pour les alchimistes en herbe, la créatrice anglaise Jo Malone propose toutes sortes de combinaisons à partir de ses propres créations (chez Holt Renfrew).

6. HUMER LES SILLAGES D’EXCEPTION
Celles qui sont à la recherche d’une signature originale échappant à la ferveur populaire se tourneront vers les parfumeries dites artisanales. Leurs points communs: des cocktails olfactifs audacieux, des matières premières de qualité et une distribution limitée. Parmi ces maisons d’exception: Annick Goutal, L’Artisan Parfumeur, Diptyque (chez Ogilvy), Santa Maria Novella (chez Sérénité, Complexe Les Ailes, à Montréal).

La tendance des parfums unisexe est-elle en train de faire un retour? Les créateurs de parfums se prononcent. 

7. SE CRÉER UNE GARDE-ROBE OLFACTIVE
Accessoiriser ses tenues avec un parfum comme on choisit un sac ou des escarpins? «J’aime l’idée de la garde-robe olfactive: une panoplie d’odeurs qu’on décline au gré des occasions, des saisons ou même de notre humeur», explique Marie-Lise Bernier. On sait désormais tous les bienfaits des odeurs sur l’humeur. Les nectars toniques nous stimulent alors que des arômes calmants nous apaisent. En plein hiver, on s’enveloppe d’effluves capiteux alors que, par temps chaud, on préfère des eaux plus transparentes (fraîches et légères). De la même manière, on ne se parfume pas pour un week-end à la campagne comme pour une soirée en ville. «L’important quand on choisit un parfum, c’est d’être en harmonie avec son environnement», souligne Marie Dumont.

8. CHOISIR LA BONNE FORMULE
La plupart des compositions parfumées se déclinent dans une panoplie de formules odorantes: parfum, eau de toilette, eau d’été, poudre, lotion, etc. En passant de l’une à l’autre, on peut varier les plaisirs tout en restant fidèle à son parfum. Au quotidien, l’eau de toilette est idéale puisqu’elle laisse un sillage discret. Idem pour les crèmes et les lotions qui satinent la peau tout en l’imprégnant d’une douce odeur. Pour sortir le soir, on opte pour une version plus concentrée, comme l’eau de parfum ou même le parfum. Pour parfumer sa chevelure le temps d’une soirée, Marie-Lise Bernier suggère d’appliquer sur les cheveux une pointe de gel pour la douche, en évitant le cuir chevelu.

9. SAVOIR OÙ LE METTRE
L’art de se parfumer renvoie à une gestuelle intime et à un rituel de séduction. «Parfumez-vous là où vous souhaitez être embrassée», disait Coco Chanel. Comme les fragrances ont besoin de chaleur pour s’exhaler, on privilégie les régions du corps où le sang afflue: le cou, la nuque, le creux de l’oreille, le revers du poignet, etc. On peut aussi parfumer ses vêtements (en épargnant les étoffes fragiles) ou déposer quelques gouttes d’eau de toilette dans l’eau de rinçage des sous-vêtements pour obtenir un sillage intime et délicat.

10. CONSERVER SA FRAGRANCE
Le parfum est fragile et craint par-dessus tout la lumière, les variations de température, la chaleur et l’humidité. «Pour une conservation optimale, mieux vaut le ranger dans son emballage d’origine, à l’abri de l’humidité de la salle de bain», recommande Marie Dumont. Surtout si vous utilisez plus d’un parfum. S’il est bien conservé, sa durée de vie est de deux à cinq ans. Après, la formule tourne, s’altère et perd ses qualités olfactives. L’idéal est de le garder au frais au réfrigérateur.

 

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LES GRANDES FAMILLES

Les hespéridés
Dans cette catégorie, on trouve des eaux toniques qui misent sur la fraîcheur pétillante des écorces d’agrumes.
ELLE aime Cologna Assoluta, d’Acqua di Parma (chez Ogilvy et Holt Renfrew); Ô, de Lancôme; cK one, de Calvin Klein; Eau d’Orange Verte, d’Hermès.

Les floraux
Une immense famille essentiellement féminine où se bousculent des soliflores (fragrances orchestrées autour d’une fleur unique), mais aussi de grands classiques qui déclinent la fleur dans des bouquets tantôt romantiques, tantôt sensuels et capiteux.
ELLE aime No 5, de Chanel; L’Air du Temps, de Nina Ricci; Ralph Lauren Blue; Beyond Paradise, d’Estée Lauder.

Les fougères
Une famille résolument virile qui doit son nom à la neutralité olfactive de la fougère. Elle se déploie autour de la coumarine, une matière synthétique, et sur des accords de citron, bois, lavande et mousse de chêne.
ELLE aime Jicky, de Guerlain; Paco Rabanne pour Homme; Drakkar Noir, de Guy Laroche; Rive Gauche, d’Yves Saint Laurent.

Les chyprés
Ce groupe voit le jour en 1917 lorsque Coty lance Chypre, du nom de cette île mythique de la Méditerranée. Cet accord, qui allie des arômes de sous-bois à une fraîcheur hespéridée, convient aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
ELLE aime Femme, de Rochas; Miss Dior; Cabochard, de Grès; Sicily, de Dolce & Gabbana (chez Ogilvy et Holt Renfrew).

Les boisés
Des notes chaudes et moelleuses comme le santal, le patchouli, le cèdre ou le vétiver forment l’architecture des parfums boisés. Cette famille majoritairement masculine comporte aussi des senteurs féminines somptueuses.
ELLE aime Féminité du Bois, de Shiseido; Magie Noire, de Lancôme; Pasha, de Cartier; Kingdom, d’Alexander McQueen.

Les ambrés (ou orientaux)
C’est la famille chaude et sensuelle par excellence. Autour de notes poudrées, vanillées ou animales se déploient des nectars capiteux et ultra féminins.
ELLE aime Coco, de Chanel; Opium, d’Yves Saint Laurent; Organza, de Givenchy; Clinique Simply.

Nos lectrices ont testé et comparé à l’aveugle plusieurs centaines de produits de beauté. Voici ceux qui ont passé le test, catégorie soins du visage.