Une eau magique coule au cœur d’une commune française nichée dans un écrin de verdure situé à un court voyage en train de Paris. C’est ici, dans la ville de La Roche-Posay, que se trouve le plus important centre de dermatologie thermale au pays. Le Centre thermal La Roche-Posay, ouvert en 1905 et récemment rénové, accueille chaque année plus de 7500 patients souffrant de graves affections cutanées, telles que des brûlures, de l’eczéma et du psoriasis. Les programmes de soins prescrits comprennent des bains relaxants et des pulvérisations localisées, ainsi que des douches filiformes plus intenses. Surnommée «l’eau de velours», cette eau thermale à la composition unique est riche en oligo-éléments comme le sélénium, le calcium, les biocarbonates et la silice, ce qui lui confère des vertus thérapeutiques cliniquement prouvées. «Elle régularise le système immunitaire, apaise l’inflammation et accélère la guérison de la peau», dit la Dre Delphine Kerob, dermatologue et directrice scientifique des Laboratoires La Roche-Posay. «Elle rend aussi la peau plus douce.»

Depuis 2008, le Centre a également soigné 21 000 patients souffrant d’effets secondaires liés à des traitements contre le cancer. Les séquelles dermatologiques varient d’une personne à l’autre, mais les plus fréquentes sont la sécheresse, les démangeaisons, les éruptions cutanées, l’alopécie due à la chimiothérapie, la folliculite (une inflammation des follicules pileux) et le syndrome main-pied (une sécheresse excessive accompagnée de rougeurs et d’une enflure parfois douloureuse de la paume des mains et de la plante des pieds). «En plus de jouer sur le déroulement du traitement, ces effets peuvent altérer considérablement la qualité de vie des patients et engendrer un stress supplémentaire», souligne la Dre Kerob.

Outre ses cures thermales, la marque cherche à étendre son impact salutaire à l’échelle mondiale en sensibilisant le public aux effets secondaires du cancer, dont on parle trop rarement.

«La majorité des patients traités pour cette maladie subiront des répercussions dermatologiques», dit le Dr Tarek Hijal, professeur agrégé au Département d’oncologie de l’Université McGill et directeur de la Division de radio-oncologie au Centre universitaire de santé McGill. «Par exemple, en cas de cancer du sein, 80 % des patientes présenteront des changements cutanés pendant ou immédiatement après la radiothérapie. La peau peut rougir, nous démanger et peler. À long terme, elle peut devenir plus claire ou plus foncée et perdre de sa souplesse.»

Pour le Dr Maxwell Sauder, le savoir, c’est le pouvoir: prendre des décisions éclairées est vital en temps de maladie. Ce dermatologue au Princess Margaret Cancer Centre et professeur adjoint à l’Université de Toronto a consacré sa carrière à étudier et à soulager les réactions épidermiques après un cancer. «Si une personne reçoit un diagnostic de cancer et doit être traitée, je lui conseille généralement de mettre toutes les chances de son côté en adoptant une routine dermocosmétique très simple, qui réduira l’inflammation de sa peau.»

Ces spécialistes s’entendent sur un protocole en trois étapes. Tout d’abord, on nettoie la peau à l’aide d’un produit doux au pH équilibré, idéalement exempt d’allergènes communs, comme les parfums. «C’est important de laver la peau, mais encore faut-il choisir le bon savon pour éviter d’irriter davantage l’épiderme», indique le Dr Hijal. On doit aussi faire attention à la durée et à la température des bains. «On peut prendre un bain chaque jour sans problème. Mais comme pour quelqu’un souffrant d’eczéma, il est préférable de se limiter à moins de 10 minutes à la fois», conseille le Dr Sauder. Et de privilégier l’eau tiède. «Les longues douches chaudes peuvent dessécher la peau et provoquer de l’inflammation», précise-t-il. La deuxième étape consiste à bien hydrater la peau tous les jours. «Les traitements contre le cancer perturbent la barrière cutanée. Il faut donc la protéger autant que possible», dit le Dr Hijal. La texture des produits, déterminée par les ingrédients, a aussi son importance. «Les personnes qui s’apprêtent à suivre un traitement oncologique ont généralement besoin d’une crème ayant une teneur plus élevée en huile qu’en eau», note le Dr Sauder. On préférera donc une crème onctueuse ou un baume épais à une lotion liquide, question de renforcer la barrière cutanée. Troisième étape et non la moindre: la protection solaire. «Bon nombre de ces réactions dermatologiques peuvent être provoquées par les rayons UV», ajoute-t-il. L’idéal est de choisir une formule à filtre physique ou minéral (comme l’oxyde de zinc ou le dioxyde de titane) avec un FPS de 50.

Le Dr Hijal recommande de combiner un écran solaire et une barrière physique (un chapeau et des manches longues), car «protéger la peau du soleil est extrêmement important pour éviter d’autres dommages».

Si on remarque des changements sur notre peau au cours du traitement contre le cancer, mieux vaut en parler à notre médecin dès que possible. «Plus tôt on s’en occupe, mieux c’est, affirme le Dr Sauder. N’attendez pas que ça passe en vous disant que ce n’est qu’une simple éruption cutanée.» Le spécialiste fait remarquer que, dans certains cas, ça peut être une indication que les patients répondent bien au traitement et qu’il existe différentes façons d’apaiser la peau sans interrompre ou atténuer ce traitement.

Les traitements oncologiques ne cessant d’évoluer, notamment dans le secteur en plein essor de l’immunothérapie, il est indispensable de continuer de mener des études afin d’obtenir des données probantes quant à leurs effets sur la peau. Afin de consolider son engagement, La Roche-Posay a conclu deux nouveaux partenariats importants: l’un avec l’Union internationale contre le cancer (figure de proue mondiale de la lutte contre le cancer depuis 1933) et l’autre avec la Multinational Association of Supportive Care in Cancer, qui vise à constituer un nouveau conseil international multiexpertise en vue de faire progresser les connaissances scientifiques. «Nous sommes très enthousiastes à l’idée de trouver de nouvelles façons de collaborer avec toutes les parties prenantes de l’écosystème — les oncologues, les dermatologues, les patients, le personnel soignant—, afin d’accroître la sensibilisation de tous et d’avoir plus d’impact», explique la Dre Kerob. L’objectif ultime est de libérer les patients de tout sentiment de honte ou de culpabilité (le fameux syndrome du «si seulement j’avais su»), mais aussi d’aider les proches qui accompagnent un être cher dans cette épreuve à se sentir moins impuissants. «Des solutions de soins dermatologiques existent, et la prévention est essentielle pour réduire les séquelles cutanées des traitements contre le cancer. Mais faire circuler l’information demeure un défi!», admet-elle.

La Société canadienne du cancer estime qu’en moyenne, 641 Canadiens auront reçu un diagnostic de cancer chaque jour en 2022. Le bouche-à-oreille peut donc s’avérer très précieux en ce qui a trait aux meilleures façons de prendre soin de sa peau pendant les traitements. «On ne fait pas beaucoup d’éducation au début du parcours, déplore le Dr Sauder. Selon moi, plus les gens penseront à en parler à leur médecin, meilleurs seront les résultats tout au long du traitement.» 

Cancer: comment repenser les soins pour notre peau

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