La piscipédicurie est un soin de beauté qui consiste à confier ses pieds à des Garra rufa, de petits poissons aux propriétés curatives et exfoliantes. Ceux-ci se nourrissent des peaux mortes par succion et sécrètent une enzyme, appelée dithranol, qui stimule la croissance des cellules saines. Les Garra rufa sont généralement importés des rivières de Turquie, où on les utilise aussi pour traiter le psoriasis, les dermites et l’eczéma.

Un bain de jouvence
Plonger les pieds dans un bassin poissonneux constituerait un véritable bain de jouvence. Pour obtenir un effet maximal, on les trempe 30 minutes dans l’aquarium. Le soin coûte environ de 40$ à 60$ s’il inclut les mains. Norman Farrell, président de Docteur Fish, un fournisseur de stations de traitement d’exfoliation naturelle pour spas, explique qu’il élève ses poissons (originaires de Turquie) dans son propre centre de reproduction et qu’ils sont donc acclimatés aux conditions locales.

Andrée est une habituée de la piscipédicurie. «L’été, je marche toujours pieds nus. En quelques séances, les poissons ont réussi à enlever toute la corne que j’avais sous les pieds», raconte-t-elle. Mais cette pratique n’est-elle pas répugnante? «Pas du tout! J’ai toujours détesté me baigner dans les lacs, mais je n’hésite pas une seconde à me mettre les pieds dans un aquarium. Dans un spa, en écoutant une musique douce, c’est très relaxant de se les faire chatouiller par de petits poissons.»

 

L’hygiène avant tout!
Mais avant de tenter l’expérience, on doit se soumettre à un examen. Norman Farrell précise qu’un bilan de santé du client est effectué de manière systématique. «On inspecte minutieusement les pieds et les mains pour s’assurer qu’il n’y a aucune plaie, trace de piqûre, verrue ou égratignure et on les désinfecte avec un produit à base de melaleuca (arbre à thé)», explique-t-il.
«On conserve ces petits poissons dans des bassins munis de stérilisateurs UV, qui éliminent toutes les bactéries et les virus, poursuit Norman Farrell. Les filtres nettoient l’eau de manière mécanique, chimique et biologique, et 25% de celle-ci est changé quotidiennement.»

Des soins sécuritaires?
Ces mesures ne rassurent pas la Dre Émilie Gagné, podiatre à la Clinique podiatrique des Monts, qui croit que l’inspection des pieds devrait toujours être effectuée par des gens qualifiés. «Les foyers d’infection par les mycoses (champignons) et les microlésions sont difficiles à détecter et demandent une certaine expertise», précise-t-elle, en ajoutant que dans l’idéal, on changerait l’eau et les poissons entre chaque client pour prévenir la contamination.
La piscipédicurie est controversée et, comme tous les soins esthétiques au Québec, non réglementée. On l’interdit même dans certaines provinces canadiennes, dont l’Ontario, et des États américains. Mais à ce jour, aucun problème n’a encore été rapporté au Québec.

Où l’essayer?

Voici quelques endroits qui proposent la piscipédicurie: