Chaque année, l’industrie cosmétique produit 120 milliards d’unités d’emballage, parmi lesquelles 2,7 milliards de contenants de plastique atterrissent dans les sites d’enfouissement. «Le design complexe des produits de beauté les rend difficiles à recycler», explique Alex Payne, responsable des relations publiques de l’organisme TerraCycle. C’est pourquoi l’organisme environnemental collabore avec de nombreuses marques beauté — dont L’Occitane en Provence, Burt’s Bees, Weleda et DECIEM — depuis une dizaine d’années afin de faciliter la récupération de ces produits particuliers, au moyen de divers programmes de collecte. «Selon la marque, la consommatrice peut expédier ses cosmétiques par la poste sans frais ou aller les porter dans les boutiques, explique-t-il. TerraCycle s’occupe du reste.» Qu’on passe par ce type de programme ou par son système de récupération municipal, l’objectif de notre consommation est de comprendre ce qui se recycle (ou pas) et de quelle façon on peut y arriver. Des gestes à adopter pour réduire notre empreinte environnementale jusqu’à la liste des entreprises qui prônent une philosophie zéro déchet, il y a bel et bien du vert au bout du tunnel.

4 gestes à adopter pour une routine beauté écoresponsable

1 . Rechercher les produits zéro déchet.
Du revitalisant au gommage pour le visage, de plus en plus de soins personnels sont offerts sans emballage.

2. Petits contenants = parfaits pour l’avion!
Notre crème contour des yeux est terminée? On récupère le pot et on le remplit de notre crème hydratante préférée à notre prochain périple: il se glissera à merveille dans notre bagage à main!

3. Éviter les produits à usage unique.
Bien que pratiques, ils sont un véritable fléau pour l’environnement. On troque nos tampons démaquillants jetables contre un ensemble lavable à la machine. On délaisse les masques en format individuel et on choisit la bonne vieille variante en pot (de préférence en verre).

4. Privilégier les grands formats et les produits en vrac.
C’est un geste non seulement économique, mais qui réduit considérablement notre consommation de plastique.

Recyclage 101: quel produit va où?

On mémorise ces grandes lignes pour transformer la corvée du recyclage, autrefois fastidieuse, en un jeu d’enfant. À noter: les emballages des produits de beauté non recyclables dans notre municipalité peuvent souvent l’être par l’intermédiaire de TerraCycle. On se rend sur son site (terracycle.com) pour obtenir l’heure juste.

Bouteilles de plastique
«Tous les plastiques sont recyclables, sauf ceux sur lesquels est estampillé le numéro 6 [chiffre qu’on trouve dans un petit triangle sous l’emballage] et sur lesquels il n’y a rien d’indiqué», souligne Jean-François Lesage, conseiller en planification à la Direction de la gestion des matières résiduelles de la Ville de Montréal. Il rappelle au passage qu’il faut nettoyer nos contenants pour des raisons d’hygiène avant de les envoyer aux centres de tri.

Pompes et pipettes
Elles ne se recyclent pas. Donc, si l’un de nos produits est muni de l’un de ces embouts, on le dévisse et en dispose avant de mettre le contenant à la récup!

Maquillage
Comme les boîtiers de nos cosmétiques sont souvent fabriqués de plusieurs matériaux difficiles à séparer les uns des autres, ils ne se recyclent généralement pas. «Les tubes laminés [un type d’emballage en plastique souple souvent utilisé pour les fonds de teint et les bases de maquillage] ne sont pas acceptés non plus», souligne Jean-François Lesage.

Mascara
Le tube, trop difficile à nettoyer, ne se recycle pas. Pour ce qui est de la brosse, on la lave à l’eau savonneuse et on l’envoie au Appalachian Wildlife Refuge (appalachianwild.org), un organisme de la Caroline du Nord qui l’utilise pour nettoyer la fourrure des petits animaux vulnérables.

Aérosols
Question de sécurité, ils ne peuvent pas être recyclés par le système de récupération municipal habituel. «Les aérosols et les contenants sous pression peuvent exploser s’ils sont chauffés ou percés», précise notre expert. On ne désespère pas! Ils sont acceptés dans les écocentres et lors de la collecte des résidus domestiques dangereux.

Pinceaux à maquillage
Tout comme les boîtiers de maquillage, les pinceaux ne font pas bon ménage avec le recyclage à cause de l’éventail de matériaux qui les composent (plastique, métal, poils, etc.). Avant de leur dire adieu, on sonde notre entourage pour savoir si une amie pourrait en avoir besoin, ou on leur donne une deuxième vie en les ajoutant à la trousse d’artiste des enfants ou en les utilisant comme pinceaux à ongles, par exemple!

Contenants en verre
«Entièrement recyclable, le verre peut être récupéré à répétition sans jamais que sa qualité en soit affectée, explique Alex Payne, de TerraCycle. Ça en fait une des matières les plus écoresponsables.» Attention! Dans le cas d’un parfum, on s’assure de séparer la bouteille de son atomiseur, puisque ce dernier ne se recycle pas.

Vernis à ongles
Les contenants étant quasi impossibles à nettoyer, on ne peut les recycler directement – ils font partie de la catégorie des résidus domestiques dangereux (RDD). On les apporte donc à l’écocentre le plus près de chez nous.

Lingettes démaquillantes
À moins qu’elles soient biodégradables – on pourrait alors les composter –, elles empruntent le chemin des ordures.

«Chouchouter au suivant»

Si pour diverses raisons (un achat impulsif, peut-être?) des produits non utilisés encombrent notre pharmacie, on se tourne vers des organismes pour femmes dans le besoin. On pense notamment aux Fées Marraines (feesmarraines.ca), qui donnent le nécessaire aux adolescentes issues de milieux défavorisés pour qu’elles puissent se mettre belles pour leur bal de finissants, ou à L’étoffe du succès (dressforsuccessmontreal.org), qui accompagne les femmes en situation difficile qui souhaitent (ré)intégrer le marché du travail.

Une appli pour faciliter le recyclage

Au printemps dernier, la société RECYC-QUÉBEC a lancé l’application Ça va où? L’objectif: clarifier, selon notre municipalité, quels produits sont destinés à la poubelle, au bac de recyclage ou à l’écocentre. L’information demeure sommaire, alors si des points d’interrogation persistent, on complète notre recherche sur recyc-quebec.gouv.qc.ca.

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