Au début, les jeux vidéo étaient ludiques. Puis, on s’est mis à apprendre l’anglais, à réviser les tables de multiplication et même à faire de l’
exergaming – de l’entraînement physique – sur nos consoles de jeu! C’est dans les années 80 que les premiers jeux visant à nous faire bouger ont été développés. Vingt ans après, ont été lancés ceux qui proposent un entraînement personnalisé:
Yourself! Fitness (sur Xbox, PS2 et PC) et
Eye- Toy: Kinetic (sur PS2). Puis est arrivée la fameuse console
Wii, de Nintendo. Grâce à elle, on peut jouer au tennis, aux quilles ou à la boxe… devant la télé, en simulant les gestes du sport qu’on a choisi. Son succès est d’ailleurs tel qu’elle est aujourd’hui utilisée dans des centres de réadaptation et dans des maisons de retraite afin d’encourager la remise en forme des pensionnaires. Avec le logiciel
Wii Fit et sa Wii Balance Board, la Wii va plus loin et nous invite à la pratique du yoga, de la musculation et de l’
aerobic, toujours devant notre écran. Pour nous motiver: un entraîneur virtuel nous explique les mouvements, nous fixe des objectifs et calcule nos performances.

Dans la même veine, on peut faire des abdos en s’amusant à des jeux comme
Jillian Michaels’ Fitness Ultimatum 2009 sur la Wii ou
Let’s Yoga, Let’s Pilates et Quick Yoga Training sur la DS Lite. Et dès le mois de mai, on pourra se mettre en forme avec la nouvelle série de jeux créée par Electronic Arts avec la collaboration de Bob Greene, le coach perso d’Oprah Winfrey (
www.easportsactive.com).

Développé par Ubisoft avec  l’aide de Marie Marquis, professeure agréée au Département de nutrition de l’Université de Montréal,
Mon coach personnel: Je garde la ligne (DS Lite) nous propose, lui, de mener une vie plus saine en équilibrant notre alimentation et nos activités physiques. Le principe? On enregistre dans notre console portative les aliments qu’on a mangés et les activités qu’on a faites (le podomètre fourni avec le logiciel calcule nos pas), et un petit bonhomme nous dit s’il faut monter un escalier de plus ou avaler deux autres fruits pour équilibrer notre journée. «Mais ça ne remplace pas une consultation privée, prévient la nutritionniste. C’est un outil simple et humoristique qui motive et aide à retrouver des bonnes habitudes de vie.»

Créé à la fin des années 90, le jeu
Dance Dance Revolution consiste à danser au rythme de chansons entraînantes devant la télé. Ce
Twister des temps modernes, ultracardio et populaire auprès des jeunes, a même été ajouté au programme d’éducation physique de centaines d’écoles américaines. «Le succès de tous ces jeux réside dans la rétroactivité, qui est un excellent outil de motivation, explique le kinésiologue Jonathan Tremblay. Comme s’amuser change leur perception de l’effort, les gens bougent plus longtemps. C’est ainsi que les jeux aident les personnes sédentaires à reprendre goût à l’exercice.»

DES ENTRAÎNEURS VIRTUELS

Autre moyen de suer de façon ludique: suivre les conseils d’entraîneurs virtuels, qui poussent à la vitesse grand V sur la Toile. Le site québécois www.totalcoaching.com offre des consultations en ligne avec plusieurs spécialistes de la santé: entraîneurs, nutritionnistes, physiothérapeutes et psycho-motivateurs. Et Nautilus a lancé sur le Web son site d’entraînement virtuel pour celles qui n’ont pas envie de mettre le nez dehors (www.nautilusplusvirtuel.com). D’autres sites comme www.ligne-en-ligne.com ou www.monespace-equilibre.mxs.fr proposent des consultations interactives, notamment en nutrition, pour mener une vie équilibrée.

Ce qui explique la popularité de ces sites? L’anonymat, la présentation vidéo (parfois en 3D) des exercices et les coûts minimes, surtout si on les compare au tarif horaire d’un entraîneur personnel. Sans oublier les conseils personnalisés, les messages SMS et les courriels des entraîneurs qui nous recommandent des exercices et nous adressent des encouragements. «Tous les outils qui nous font prendre conscience de nos habitudes de vie et nous permettent de suivre facilement nos progrès nous aident à rester motivés», note à ce propos Jonathan Tremblay.

Autre avantage: la communauté. Plusieurs sites Internet permettent aux membres de communiquer entre eux et de former des groupes. En s’inscrivant par exemple dans «Je n’arrive pas à perdre le poids pris pendant ma grossesse», «Je suis gourmand», «Je manque de motivation pour faire du sport» ou «J’ai maigri et je tente de maintenir mon poids», on peut se faire des «amis» qui sont dans la même situation que nous et donc bien placés pour nous comprendre sans nous juger.

gym2.JPGNE PARTEZ PAS SANS LUI

En voyage? Le programme Pump- One (www.pumpone.com) peut nous envoyer des messages SMS pour nous rappeler de faire nos abdos ou nous proposer des exercices qui utilisent le mobilier de l’hôtel, des bouteilles d’eau ou des valises. Par ailleurs, de plus en plus d’applications de remise en forme et d’entraîneurs virtuels sont installées directement sur les téléphones. Avantage: avec un appareil muni d’un podomètre, il est facile de voir si on a fait les 10 000 pas recommandés par jour! En y entrant quelques données comme notre taille et notre âge, on peut aussi avoir une idée des calories brûlées dans la journée.

Autre innovation: sur certains téléphones, des applications utilisent le GPS pour nous dire exactement quelle distance on a parcourue, pour calculer notre vitesse et nous montrer notre position exacte sur une carte. On n’arrête pas le progrès…

Au gym… virtuel

Les gens étant de plus en plus équipés pour faire leur entraînement physique à la maison, les salles de sport doivent elles aussi se moderniser.

■ Au Japon, on a instauré des cours de groupe sur Dance Dance Revolution. Au Québec, plusieurs Nautilus ont adopté ce jeu. «Il attire des personnes de tout âge, observe Karine Larose, directrice de la recherche, du développement et des communications chez Nautilus Plus. Souvent, les gens viennent à deux car la compétition les stimule.»

■ Certains YMCA au Canada et chez nos voisins du Sud proposent une zone d’entraînement ludique Y-ired, où tous les exercices sont faits à partir de jeux vidéo.

■ Aux États-Unis, plusieurs salles de gym se sont dotées d’appareils avec écran de réalité virtuelle. On se trouve ainsi à poursuivre des créatures fantastiques… en pédalant sur son vélo stationnaire. À moins qu’on préfère, grâce à Internet, disputer une course avec un ami – peu importe où il se trouve sur la planète.

gym-rue.jpg La dernière tendance dans les gyms? Proposer des cours qui s’inspirent des arts de la rue. On en a testé deux!