Tout comme janvier, septembre s’accompagne d’un vent de renouveau. En accord avec le passage des saisons et à l’instar des arbres qui se dépouillent de leur verdure, on ressent un besoin pressant de repenser notre mode de vie et de faire peau neuve. On se lance des défis personnels, on tente des expériences inédites, on fonce tête baissée en redoublant de détermination. Impossible de résister à cette frénésie collective qui nous cerne totalement. À bord du TGV des médias sociaux, on voit défiler le paysage: unetelle a enfanté; untel a changé d’emploi; l’autre a fondé une nouvelle entreprise. Mais, immanquablement, on se dit que ce tourbillon d’activités nous étourdit plus qu’autre chose.

Cette agitation continuelle est l’une des principales raisons qui m’ont poussée à développer ma propre approche en matière de mieux-être. J’ai constaté que les gens avaient de plus en plus de mal à suivre le rythme effréné de leur vie. Ils ne parvenaient pas à atteindre un équilibre – ou à le maintenir. J’étais déterminée à trouver une solution sur mesure qui les aiderait à apporter les changements qu’il fallait et au bon endroit.

Mon approche holistique du mieux-être 

Au fil des années, j’ai déterminé quatre piliers qui sont au cœur de ma démarche: le mouvement, l’état d’esprit, la nutrition et la récupération. Je crois fermement que ces quatre axes convergent en un point précis dans chaque individu. Quand on se met à chercher le nôtre, on réalise très vite que ce dont on a besoin, ce qui est faisable et ce qui s’avère gratifiant varient énormément d’une personne à l’autre.

En parlant de mon approche et du fait qu’elle est ancrée dans une vision holistique du mieux-être, j’ai dû faire face à un lot de réactions mitigées. Par définition, le terme «holistique» veut simplement dire que je crois en l’interdépendance des différentes facettes de la vie d’une personne – je ne pense pas que les quatre piliers puissent coexister en silos. La plupart des stéréotypes qui existent à propos de l’industrie du mieux-être ne correspondent pas aux applications pratiques que j’encourage les gens à adopter. Mon rôle est de déboulonner ces idées préconçues, d’expliquer les tendances et de proposer une démarche accessible, qui permette aux gens d’intégrer certaines habitudes clés dans leur mode de vie. 

Créer (et conserver) des habitudes

Il faut voir ces quatre piliers comme une occasion d’apprendre et d’en faire nos alliés. À force d’essais et d’erreurs, j’ai découvert que la somme de nos microhabitudes peut avoir bien plus d’impact sur nous que les changements radicaux qu’on est tentés de faire à l’aube d’une nouvelle saison, comme en ce moment. Ça aide aussi à se détacher de l’idée de performance. L’idée n’est pas d’atteindre la perfection. Ce qui compte, c’est plutôt ce qu’on fait 80 % du temps.

Invariablement, les saisons de la vie et les aléas de la famille et du travail entraînent leur part de bouleversements, et la flexibilité que permet la méthode holistique est indispensable. On doit pouvoir retourner à notre planche à dessin pour être en mesure de s’adapter aux nombreux changements qui peuvent survenir. En 2018, James Clear a publié un livre qui est devenu fondamental pour les adeptes de la productivité. Atomic Habits expliquait quelle était la psychologie derrière la formation de ces habitudes. Depuis sa sortie, le livre a été largement discuté et analysé sur le web. Bien que la productivité et le mieux-être soient souvent vus comme des notions diamétralement opposées, ils ont pour dénominateur commun la conviction que l’épanouissement de l’individu passe par le savoir et la prise de conscience. L’auteur dit qu’il est essentiel de comprendre comment se forgent les habitudes afin de pouvoir modifier nos comportements actuels ou d’en adopter de nouveaux. L’an dernier, il a souligné clairement cette idée lorsqu’il était en entrevue au balado de l’autrice Brené Brown, spécialiste du mieux-être et de la croissance personnelle: «Vos habitudes peuvent soit vous construire, soit vous détruire. Je crois que c’est là une excellente raison de vouloir comprendre en quoi elles consistent, comment elles fonctionnent et comment les façonner. Pour pouvoir en être l’architecte, et non la victime.»

Pour réussir à instaurer une habitude et à s’y coller, il faut qu’elle soit attrayante, intuitive, facile et satisfaisante. Quand les gens s’initient à la mise en forme, je leur dis souvent de commencer par s’engager à bouger 20 minutes par jour. Ça leur laisse une certaine latitude pour intégrer cette pratique à leur routine. Ils doivent simplement faire une liste de lecture de leurs cinq chansons préférées, puis prendre plaisir à se préparer un bon smoothie après leur séance d’activation. Créer des rituels quotidiens contribue à rendre une habitude à la fois cathartique et durable, de façon naturelle. 

Le nouveau visage du mieux-être

L’industrie du mieux-être est en pleine mutation à l’heure actuelle, et la notion de restriction est de plus en plus obsolète. Désormais, on cherche plutôt à adopter des habitudes qui auront un impact positif sur notre quotidien et à prendre des décisions éclairées au sujet de notre mode de vie. Prenons l’idée de limiter notre consommation d’alcool, par exemple. Après une journée chargée en obligations de toutes sortes, bien des adultes éprouvent le besoin de se détendre. Ils tendent alors la main vers un verre de vin ou un cocktail, que ce soit en solo ou dans un contexte social. Je les pousse souvent à remettre en question le caractère systématique de cette décision – c’est trop facile! Vous devez ajouter des activités à votre répertoire pour vous assurer que celle que vous choisirez répondra réellement à vos besoins.

Fait à noter: de nombreuses personnes m’ont fait part de leur malaise à l’idée de s’adonner à des activités qui ne respectent pas les conventions sociales. La plupart des délassements sont généralement associés à des routines précédant l’heure du coucher. Il faut rompre avec cette façon de faire. Se réserver du temps pour prendre un bain ou lire au milieu de l’après-midi pourrait bien être la meilleure façon pour vous de remettre le compteur à zéro.

Bienvenue dans l’instant présent

On a été collectivement conditionnés à vouloir atteindre des standards de beauté qui sont dépassés, à suivre des régimes à la mode ou des programmes d’entraînement qui sont souvent irréalistes et mal adaptés à notre style de vie, à notre condition physique ou à notre budget. Non seulement ça peut être néfaste, mais ça nous prédispose à être déçus de nos propres attentes. Ça nous empêche aussi de voir les progrès qu’on fait et qui nous rapprochent petit à petit de nos objectifs. Je vous invite à entrer dans un monde où la recherche de la libération des émotions, de la vitalité physique et du bien-être mental prime. Plutôt que de courir après une récompense, investissez-vous dans votre quête de plaisir au quotidien et sachez apprécier ce que vous avez déjà.

Val Desjardins est propriétaire du Studio MTL, un espace consacré au bien-être situé à Montréal. Cette entraîneuse personnelle possède plus de 15 certificats, dont un certificat STOTT Mat Pilates et un autre en programmation d’entraînement TRX (Total Resistance eXercise) pré et postnatal. Elle est titulaire d’une maîtrise de l’Université de New York et a effectué deux mentorats à EXOS, en Arizona, et obtenu un certificat BackFitPro avec le Dr Stuart McGill. Au cours des 20 dernières années, la richesse de son expérience, combinée à l’élaboration de sa méthode de renforcement et d’entraînement physique l’ont amenée à entraîner de nombreuses célébrités, dont Jennifer Aniston, Michelle Pfeiffer et Cœur de pirate, en plus de travailler avec des athlètes de l’Équipe olympique canadienne.

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