En novembre, les jours sont trop courts et la lumière est trop rare. Il pleut, il vente, il neigeaille. Le temps ne ressemble à rien, comme s’il attendait décembre pour quitter sa robe grise de mélancolie. On a un peu le vague à l’âme, sans savoir pourquoi, ou l’irritation facile pour toutes sortes de mauvaises raisons. On a envie de sortir, mais, après un coup d’oeil à la fenêtre, on se pelotonne devant la télé; et si on décide d’aller au resto, on change 20 fois de tenue, sans jamais être satisfaite du résultat. On se regarde dans le miroir en faisant la moue. C’est «l’effet novembre», qu’on voudrait tant estomper cette année. Voici donc un cocktail qui chassera le spleen, poétique chez Baudelaire, mais si tristounet chez soi. L’objectif principal: s’aimer, se dorloter, tout en augmentant un peu son tonus pour avoir le coeur, l’esprit et le corps légers à l’approche du marathon des Fêtes!
ON S’ACTIVE!
Personne n’aurait cru – et moi encore moins – que je me mettrais un jour à bouger! Je n’aurais pas misé un seul malheureux dollar là-dessus. J’avais déjà tout essayé: patin à glace, tennis, marche rapide, escrime… Une fois, il est vrai, j’avais réussi à tenir le coup durant deux ans en faisant de la gymnastique sur table, parce qu’une prof extraordinaire, Michoue, avait su m’encourager et me faire travailler. J’avais cessé cette activité simplement parce que le lieu où je profitais des conseils de Michoue était trop éloigné de chez moi. Donc, règle numéro un: il ne faut jamais mettre plus de 10 minutes (à pied, en voiture ou en vélo) pour se rendre là où on s’entraîne. Les fainéantes de type CB (Chrystine Brouillet) trouvent trop souvent des prétextes pour éviter d’aller suer. Règle numéro deux: ces mêmes fainéantes doivent aussi pouvoir se dire, au début de la pratique d’un nouveau sport, qu’elles n’en ont que pour une heure maximum à s’activer (en comptant le temps qu’elles se changent et prennent leur douche). Ces CB doivent aussi comprendre qu’il faut au moins trois semaines avant de noter des résultats. Je ne remercierai jamais assez Jean-François Lebrun, gérant du Gym du Plateau, de m’avoir dit ça. J’ai commencé par aller au gym trois fois par semaine, puis quatre, et c’est vrai qu’à la fin de la troisième semaine j’ai constaté que j’étais mieux dans ma peau, que je m’endormais plus facilement et que j’étais de meilleure humeur.LE PLEIN D’OMÉGA-3
Les diététistes s’accordent à dire que le poisson est bon pour la santé. (Je n’entrerai pas ici dans des considérations écologiques pour déterminer quelle espèce contient davantage ou moins de mercure qu’une autre. On vit à une époque où quasiment tous les aliments recèlent leurs dangers, alors…) Donc, le poisson est riche en oméga-3, en phosphore et en magnésium. Et bien apprêté, il est délicieux.

Depuis des années, je me régale de thon, de marlin, de sole, de tilapia ou des savoureuses quenelles du restaurant Le Poisson rouge. Ce tout petit endroit, qui n’accueille que 30 convives à la fois, se spécialise dans les produits de la mer – le canard, la pintade et le wapiti y sont toutefois aussi à l’honneur. J’y reviens souvent pour le thon à la cajun, bien saisi et toujours moelleux, aux épices savamment dosées, le piquant ne masquant jamais le goût de la chair rouge. J’aime tout autant la salade tiède d’escargots couchés sur un lit d’épinards; le napoléon de crabe, d’une grande fraîcheur, et le bar rayé à l’huile de noix et à la framboise, plat superbe acidulé et onctueux. Et même rassasiée, je ne peux pas résister au gâteau de crêpes fines, tartinées d’une délicieuse crème à la noisette. Avec un potage et un café, il ne m’en coûte jamais plus de 37 $, car je peux apporter mon vin. L’accueil vraiment chaleureux d’André et de Josiane ajoute au plaisir d’une soirée en tête-à-tête ou entre copines. (1201, rue Rachel Est, Montréal, 514 522-4876)