Même si la perspective des libations à venir nous met théoriquement en joie, leur énumération dans notre agenda nous fait craindre le pire. Notre foie et notre vésicule biliaire capituleront-ils avant la fin des festivités? Première solution: tenter d’échapper aux associations fatidiques, du type «dinde-bûche» chez tante Lucie le midi et «tourtière-beigne» chez oncle Georges le soir.

Avant tout, on se rassure
Quel que soit le nombre de repas riches et bien arrosés qu’on fera en cette période des Fêtes, on n’aura pas de crise de foie… pour la simple raison que cette maladie n’existe pas! S’il n’est pas question de nier la désagréable réalité des indigestions, il ne faut pas rendre injustement responsables notre foie et notre vésicule biliaire. Nos malheurs digestifs proviennent essentiellement de notre estomac, qui a du mal à assurer la vidange gastrique d’un repas soit trop riche en graisses, soit trop arrosé, soit trop copieux, ou les trois à la fois.

ON ORGANISE LA RÉSISTANCE

N’importe qui peut, normalement, se permettre un repas festif sans être malade. À condition de conjuguer plaisir et modération! L’idéal est d’adopter un régime équilibré 15 jours avant le réveillon (et pourquoi pas après). «Il faut redonner une place prépondérante aux légumes et aux fruits, qui apportent de l’eau, des fibres, des vitamines et des minéraux, souligne Agnès Mignonnac, diététiste. En plus, ils sont peu caloriques: en moyenne de 20 à 25 calories pour 100 grammes.» Tout ce qu’il faut pour rééquilibrer notre alimentation et garder la forme jusqu’au jour de l’An! L’important, c’est de mettre nos fonctions digestives au repos pendant un ou deux jours au cours des deux semaines qui précèdent le réveillon. «Il s’agit de modifier qualitativement les repas pour épargner le système digestif.» On privilégie donc les légumes cuits à la vapeur, les poissons maigres (à la chair blanche), les produits laitiers non gras et les fruits. Bon à savoir: l’ananas est un fruit digeste grâce à sa fameuse enzyme, la bromaline, qui détruit les graisses et active la digestion. Version bio, penser aux graines germées, aux germes de haricot mungo, de lentilles ou de pois. Une bonne source de protéines végétales et un cocktail de vitamines et de minéraux pour fortifier notre organisme avant les agapes, ou le remettre d’aplomb après.

 

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Rappel: un menu équilibré, c’est…

  • Consommer à chaque repas un produit laitier, une crudité (fruit ou légume), du pain complet (ou des biscottes) et une fois par jour une viande, un poisson ou un œuf, sans oublier un féculent (riz, pomme de terre, pois, etc.).
  • Varier les sources d’huile.

    Notre tonus est en baisse?
    On mange des agrumes. La vitamine C qu’ils contiennent nous redonnera l’énergie dont nous avons besoin pour assumer le tourbillon des préparatifs.
    Notre meilleure alliée

    L’eau. L’hiver, on a moins soif, donc on boit moins. Erreur! Il se débrouillera comment notre organisme pour supporter sans eau l’atmosphère confinée du bureau? La solution: on apporte chaque matin notre bouteille d’un litre et on la boit au complet avant la fin de la journée. On peut également opter pour le thé ou la tisane. Éviter toutefois de consommer les tisanes et les boissons diurétiques de manière excessive pendant de longues périodes, car elles risquent d’entraîner des carences en magnésium et en potassium.

    Surtout, on ne jeûne pas
    «Ce serait une erreur, prévient la Dre Laurence Plumey, nutritionniste. L’organisme est en fonctionnement permanent et a besoin d’apports réguliers. Il a horreur des régimes en dents de scie.»

    On prévoit des menus raisonnables
    Pas question de concocter un repas de réveillon diététique à nos invités. Alterner les plats riches en graisses et les mets plus légers suffira. On choisit d’abord le mets principal; si c’est un plat en sauce, on opte pour une entrée légère, comme des crustacés. Si on prépare un gâteau au chocolat, on pense fromages légers et petits chèvres frais.

  • LE JOUR J: ON JOUE LA CARTE DE LA MODÉRATION

    Dans la journée

  • On bannit les repas copieux. On ne saute cependant pas de repas, sinon on risque d’avoir un coup de fatigue, voire une hypoglycémie, et d’arriver chez nos hôtes avec une faim de loup.
  • On prend un déjeuner léger et équilibré: un café ou un thé, un yogourt, une ou deux tranches de pain complet, des céréales, un fruit ou un jus de fruits.
  • À midi, on mange des crudités, une viande ou un poisson grillé avec des légumes cuits – en évitant les sauces et les féculents –, un yogourt et un fruit.
  • On boit beaucoup d’eau tout au long de la journée.

    Le soir

  • Éviter le piège de l’apéritif. Mieux vaut réserver notre faim pour la suite.
  • Ne pas consommer plus de deux alcools différents.
  • Ne pas oublier de boire de l’eau entre deux verres de vin. Une bonne astuce pour boire moins!
  • Ne pas prendre une seconde portion d’un même plat.

    (Dre Laurence Plumey, médecin nutritionniste)

    CONSEILS MALINS

    Attention à la consommation excessive de gibier, de chocolat, d’alcool et de vin blanc. Ces aliments (riches en tyramine ou histamine) sont reconnus pour déclencher des migraines. Astuce: prendre des gélules d’argile avant le repas pour préparer notre estomac et nos intestins.

    On se tourne vers les plantes. Pour soutenir le pancréas en cas de consommation d’aliments riches en sucres rapides, on fait une cure de bardane, de noyer ou d’aigremoine quelques jours avant le réveillon. S’il s’agit d’aliments riches en graisses, on opte pour l’extrait d’artichaut, de curcuma ou de boldo. Enfin, pour les excès d’alcool, prendre de l’extrait de radis noir au début du repas. À condition de pouvoir en supporter l’odeur…

    Une cuillerée d’huile, c’est un truc efficace, paraît-il, pour éviter la gueule de bois. À boire avant le premier verre d’alcool. Au rayon des remèdes de bonne femme glanés ici et là: prendre du jus de citron chaud ou un comprimé de réglisse protégerait des réveils nauséeux. Sans garantie aucune, cependant.
    (Tous ces produits sont offerts dans la plupart des magasins de produits naturels, tel Rachelle-Bery.)

  • Calories à Noël, bourrelets en janvier…

  • Une tranche de foie gras (ou 100 g): 462 cal – 44 g de gras
  • Une tranche de saumon fumé (ou 20 g): 23 cal – 0,9 g de gras
    – avec deux craquelins: 60 cal – 1,1 g de gras
    – avec 5 ml de beurre sur les craquelins: 95 cal – 5,1 g de gras
  • 20 crevettes cuites (ou 100 g): 99 cal – 1 g de gras
  • Une cuillerée à soupe de mayonnaise (ou 15 ml): 102 cal – 11 g de gras
  • Une portion de dinde rôtie (ou 100 g)
    – sans peau: 170 cal – 5 g de gras
    – avec peau: 208 cal – 10 g de gras
  • Une portion de tourtière (ou 154 g): 458 cal – 26,5 g de gras
  • Une portion de bûche glacée au chocolat (ou 150 g): 200 cal – 10 g de gras
  • Un carré de chocolat (ou 28 g): 142 cal – 9,6 g de gras
  • Un beigne (ou 47 g): 198 cal – 10,8 g de gras
  • Un verre de martini (80 ml): 128 cal – 0 g de gras
  • Un verre de porto (70 ml): 80 cal – 0 g de gras
  • Un verre de Ricard (40 ml): 130 cal – 0 g de gras
  • Une flûte de champagne: 70-120 cal – 0 g de gras
  • Un verre de spiritueux (40 ml): 112 cal – 0 g de gras

    Merci à Nathalie Jobin, nutritionniste du Centre de référence de nutrition humaine Extenso.

    Trop tard!
    Celles qui craignent de ne pouvoir mettre en pratique ces judicieux conseils ont tout intérêt à avoir dans leur pharmacie les soins d’urgence pour traiter les petits bobos de Noël.

  • En cas de reflux, de brûlures gastriques et d’inconfort dus à des ballonnements, prendre un médicament antiacide (par exemple, Maalox).
  • Pour soulager un estomac qui joue les poids lourds, ingérer également un antiacide et boire de l’eau gazéifiée abondamment.
  • Le fait de consommer beaucoup d’eau, de se reposer et d’avaler un médicament contenant de l’acétaminophène (par exemple, Tylenol) viendra à bout d’une migraine causée par un abus d’alcool.