Si un jour on m’avait dit que je parlerais de mes menstruations sur le ELLE QUÉBEC, je ne l’aurais probablement pas cru. Pourtant, qu’y-a-t-il de si tabou dans les menstruations? Chaque mois, du sang s’écoule du vagin de la moitié des personnes de la planète. Il me semble que c’est une excellente raison de considérer le sujet d’intérêt public, non?

Ces temps-ci, j’essaie d’ailleurs d’en parler plus librement. D’utiliser les vrais termes: «j’ai mes menstruations» ou «je suis menstruée» au lieu des classiques «j’ai mes règles» ou «je suis dans ma semaine». Au bureau, j’emmène mon tampon jusqu’aux toilettes sans le cacher dans ma manche ou dans le fond d’une poche. Pourquoi? Parce que ça me fâche qu’en 2017, on soit encore gênée ou honteuse d’un phénomène aussi naturel qui fait partie de la vie d’autant de gens.  On voit du sang partout – à la télé, au cinéma, dans les jeux vidéo -, mais god forbid qu’on parle de celui qui coule sans violence entre nos jambes. ÇA, c’est dégueulasse. Franchement.

Bref, le mois dernier, j’ai prêté mon corps à la science (ou presque) question de tester différents produits menstruels qui m’intriguaient. Voici ce que j’en ai pensé.

La coupe menstruelle

La coupe menstruelle

 

J’avais entendu des merveilles à propos de la fameuse Diva Cup, cette petite coupe en silicone, censée nous protéger durant 12 heures: meilleure pour la santé, meilleure pour l’environnement, meilleure. Point.

Les pours: Une fois habilement mise en place, c’est vrai que cette coupe peut être portée confortablement toute la journée. Elle est réutilisable, peu dispendieuse (environ 30$) et, si elle est bien installée, efficace pour contrer les fuites. Elle permet aussi de connaître son corps (puisque que pour la manier, il faut entrer ses doigts dans son vagin) et son flux menstruel, qui est difficile à évaluer quand on utilise des tampons ou des serviettes. Le plus? Une fois qu’elle est placée, elle est complètement invisible, ce qui permet de mieux profiter de certaines activités plus… intimes. (Oui, oui, je parle de menstruations et de sexe oral dans le même article. Rien ne m’arrête.)

Les contres: Bien installer sa coupe menstruelle nécessite beaucoup de pratique, surtout si on veut s’assurer de sa parfaite étanchéité. Sa composition rigide peut rendre les premiers essais un peu douloureux. Mais l’insertion semble un jeu d’enfant quand vient le temps de… la retirer! Pour être bien honnête, j’ai vécu un petit moment de panique la première fois que j’ai dû l’enlever. Après 30 minutes (oui, 30 minutes) passées dans ma salle de bains contorsionnée dans une position plus ou moins confortable, j’en suis arrivée à me demander si j’allais être obligée de me rendre à l’urgence pour demander de l’aide. J’ai réussi l’opération mais ce n’était pas la plus belle demi-heure de ma vie, disons-le comme ça… Le mot d’ordre, donc: pratique, pratique, pratique!

Les serviettes hygiéniques en tissu

Les serviettes hygiéniques en tissu

 

Ce produit-là, pour être honnête, j’ai refusé de le tester en dehors du confort de mon appartement. Pourquoi? Parce que comme les serviettes régulières, celles-ci doivent être changées toutes les quelques heures, sauf qu’elles ne sont pas jetables. Elles sont d’ailleurs vendues avec une petite pochette permettant de les conserver une fois souillées. Mais entre nous, rincer un bout de tissu ensanglanté dans les toilettes du bureau pour ensuite les trimballer toute la journée dans mon sac à main? Très peu pour moi.

Les pours: Elles sont jolies, réutilisables, écologiques, peu dispendieuses (environ 10$) et on peut en trouver qui sont fabriquées au Québec! Elles sont confortables (du moins, lorsque portées à la maison en pyjama!) et efficaces. Il existe également des protège-dessous en tissu pouvant être utilisés conjointement avec un tampon ou une coupe menstruelle.

Les contres: Comme je l’ai mentionné plus haut, les serviettes souillées doivent être rincées puis trimballées jusqu’à la maison. Personnellement, pour éviter ce tracas, je les porterais la nuit plutôt que durant la journée. 

Les culottes de menstruations THINX

Culottes de menstruations

 

Ces period panties sont avant tout conçues pour être une béquille aux produits menstruels plus traditionnels, comme les tampons ou la coupe menstruelle, pas toujours infaillibles. Cependant, dépendamment de l’intensité de son flux menstruel, on peut les porter toutes seules, sans autre forme de protection. C’est de cette façon, lors de mes journées de menstruations plus lègères, que je les ai essayées et JE SUIS TOMBÉE EN AMOUR. Loin d’être des couches nouveau genre, elles sont esthétiques, extrêmement confortables et retiennent sans fuite ni odeur l’équivalent de deux tampons imbibés de sang. Une révélation!

Les pours: Ces culottes sont offertes dans de nombreuses tailles et coupes. Personnellement, j’adore tellement le modèle hi-waist, aussi beau que confortable, qu’il m’arrive même de le porter quand je ne suis pas menstruée. Ces culottes permettent de rester complètement au sec grâce à une nouvelle technologie que je qualifierais de révolutionnaire, rien de moins. Et, comme elles sont réutilisables, elles sont écologiques.

Les contres: Le prix d’une THINX est assez élevé, soit environ 45$. Et la culotte doit être séchée à plat et à l’abri du soleil pour conserver son efficacité d’absorption. Et, évidemment, si on a un flux menstruel plus important, elle doit être utilisée combinée à un autre produit hygiénique. Pas parfaites donc (mais presque).

Mon verdict?  Après sept jours de tests plutôt éprouvants (OK, pas tant que ça), mon idée est faite. J’utiliserai certainement à nouveau les culottes de menstruations, je réessaierai peut-être la coupe menstruelle et je garderai les serviettes hygiéniques en tissu pour les moments «oh-non-j’ai-encore-oublié-d’acheter-des-tampons».  Pour l’instant, je range tous ces beaux produits dans un tiroir… jusqu’au mois prochain! Ugh.