1- Mourir de rire
Les chercheurs sont très sérieux: le rire possède des vertus cachées qu’on ne devrait pas sous-estimer. Pour notre cœur, d’abord; en provoquant une respiration saccadée, il active la circulation sanguine, accentue l’apport d’oxygène et, du coup, renforce notre organe. Puis, il optimise nos mécanismes biologiques en augmentant notamment nos taux de sérotonine et de dopamine, deux substances qui régulent nos états d’âme et nous procurent une sensation de bienêtre. Plutôt réjouissant.

Sauf que plus on vieillit, moins on rit. Gamine, on pouvait s’esclaffer jusqu’à 300 fois par jour, alors qu’adulte, ça nous arrive à peine 20 fois. Normal: à 40 ans, qui fait le clown pour nous? «Mauvaise approche! clame Paule Desgagnés, auteure de trois livres sur le rire*. À vous de vous trouver drôle, car le rire forcé apporte autant de bienfaits que le rire spontané.»

Son truc? Debout devant le miroir, les bras le long du corps et les genoux légèrement fléchis, on lâche un grand A, trois fois de suite, avant de poursuivre de la même façon avec un E, un I, un O et un U. «Rassurez-vous, dit-elle, le ridicule ne tue pas; par contre, il fait bien rire! Et quand on est capable de se moquer de soi, toute notre vie nous paraît plus drôle.»

2- Se faire plaisir
«La femme oublie souvent que la masturbation est la façon la plus rapide de se donner du plaisir, avance Andrée Matteau, sexologue et auteure de Dans la cage du lapin – De la pornographie à l’érotisme (Les Éditions du CRAM).

«C’est bien dommage, se désole-t-elle, car l’orgasme libère alors des hormones – l’ocytocine et la sérotonine – qui procurent détente et relaxation, tout en jouant le rôle d’un antidépresseur naturel.» Voilà pourquoi elle la recommande vivement, particulièrement «aux femmes ménopausées qui souffrent de maux de tête et de sècheresse vaginale». Sa prescription: une ou deux fois par jour!

* La rigolothérapie, Rire amoureusement, Souriez au suivant (Les Éditions Quebecor). Info: rigolotherapie.com.

3- Sortir entre filles
Saviez-vous que les hommes et les femmes ne réagissent pas au stress de la même façon? «Alors que les gars ont tendance à y répondre par le combat (fictif ) ou par la fuite, nous, nous utilisons plutôt un comportement de protection-affiliation. Nous protégeons nos petits et nous faisons corps avec d’autres femmes parce que c’est plus facile de contrer la menace en gang», explique Sonia Lupien, neuropsychologue.

En d’autres termes, lorsque nous vivons une situation stressante, la présence et le soutien d’une amie nous seront plus profitables que l’appui de notre homme. Conclusion? Quand la marmite est sur le point d’exploser, on laisse Chéri à la maison avec les enfants et on court au resto avec les copines!

4- Dormir sur ses deux oreilles
À partir de 40 ans, on dort moins bien. La cause? Une perte de plus en plus grande du sommeil profond au profit du sommeil plus léger. Résultat: un rien suffit à nous tirer des bras de Morphée. Par exemple, «on remarque que plus une femme a de bouffées de chaleur, plus elle se plaint de problèmes d’insomnie», explique Julie Carrier, spécialiste du sommeil et chercheuse au Centre d’études avancées en médecine du sommeil de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. «Elle se réveille même souvent avant d’avoir des sueurs et, une fois tirée du sommeil, elle n’arrive plus à se rendormir.»

Que faire alors? Il ne faut surtout pas gruger nos heures de sommeil sous prétexte qu’elles nous échappent, insiste la chercheuse. «Il est de plus en plus démontré que le manque de sommeil n’occasionne pas seulement des problèmes de vigilance, de concentration et d’humeur. Notre système immunitaire est aussi touché, notre métabolisme est transformé. Certains chercheurs avancent même que des cas de diabète de type 2 pourraient être associés à une privation chronique de sommeil.»

La spécialiste recommande de soigner notre hygiène du sommeil: «Couchez-vous à des heures régulières, dans une pièce sombre; dépensez-vous, mais pas pendant les trois heures précédant le dodo; évitez la caféine, etc. En clair, soyez sage!» Mais pas trop: le sexe reste un des meilleurs somnifères qui soient! «Certaines activités excitantes conduisent effectivement à un vrai… relâchement!» conclut-elle en rigolant

5- Laisser tomber les sudokus
L’exercice aérobique ne sculpte pas seulement nos formes, il muscle aussi notre cerveau. Une étude américaine* affirme même qu’il pourrait ralentir le déclin cognitif, voire inverser le processus de vieillissement du cerveau.

«L’activité physique exerce une influence sur notre santé vasculaire et permet donc au cerveau d’être mieux irrigué», soutient Sylvie Belleville, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal et directrice de la recherche à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. «Elle augmente aussi la production du brain-derived neurotrophic factor (BDNF), le facteur neurotrophique qui a un effet sur la plasticité cérébrale. C’est cette plasticité qui nous aide à faire de nouvelles connexions entre les cellules.»

Résultat: nos fonctions exécutives (attention, concentration, coordination de tâches, planification, mémoire à court terme, etc.) s’améliorent. Mieux qu’en jouant aux sudokus? «Aucune étude n’a démontré l’efficacité des jeux d’entraînement mental», affirme la professeure. Son conseil: «Marchez d’un bon pas pendant 40 minutes au moins trois fois par semaine et continuez de mener une vie stimulante intellectuellement. Vous n’aurez pas besoin de sudokus!»

6- Se prendre pour la reine du disco
Jour après jour, nos petits et gros soucis provoquent des poussées d’hormones du stress (le cortisol et l’adrénaline). Comme nous sommes coincées à nos bureaux et que nous ne pouvons les évacuer correctement, elles finissent par dérégler nos systèmes cardiovasculaire et immunitaire, ainsi que notre taux de cholestérol. Et ça, c’est quand elles ne nous montent pas à la tête, entraînant des troubles de la mémoire, de l’attention ou de l’humeur.

Même ces rondeurs sur nos hanches, nos cuisses et nos fesses – qui résistent à tout exercice et à tout régime – pourraient elles aussi être causées par l’accumulation de stress. «Il faut absolument dépenser ce surplus de carburant, exhorte la neuropsychologue Sonia Lupien. Alors, au boulot, on marche, on emprunte les escaliers, on bouge! À la maison, on met un CD et on danse à perdre haleine!» Alors, prête à monter le volume?

*«Aerobic exercise effects on cognitive and neural plasticity in older adults», K.I. Erickson et A.F. Kramer, British Journal of Sports Medicine, 16 oct. 2008.

7- Créer des albums photos
Si les émotions positives sont bonnes pour la santé, c’est également le cas des souvenirs heureux: «Lorsque nous y pensons, ils nous replongent instantanément dans les sensations intenses enregistrées auparavant, ce qui engendre à nouveau une réponse physiologique de bienêtre», explique la psychologue Marie-Claude Lamarche.

Une bonne idée: on rassemble nos plus beaux clichés dans des albums. «Non seulement aurez-vous du plaisir à trier et à classer vos photos, mais elles génèreront des moments de bonheur chaque fois que vous les regarderez», assure Danièle Berdah, 41 ans.

8- Dire non à son patron (ou à sa belle-mère)
Que ce soit avec une amie, un collègue ou un membre de la famille, faire face à un comportement qui nous dérange est très perturbateur. «Ça remet en question nos valeurs et ça fausse nos relations», souligne Jacinthe Proulx, 47 ans.

À l’inverse, trouver les bons mots pour s’expliquer et le faire avec assurance et délicatesse n’a que du bon! «Je me prouve alors que je suis capable de me tenir debout et que je peux le faire sans écraser les autres, assure Jacinthe. Ça fait du bien!» Et ce n’est pas seulement bienfaisant pour la tête, ça l’est aussi pour le cœur et le système immunitaire. Voilà ce qu’a démontré une étude de l’Université de Canterbury (Christchurch, Nouvelle-Zélande)*. Une bonne estime de soi, peut-on y lire, aide à se sentir plus en sécurité ce qui, du coup, influence nos réponses physiologiques: le système parasympathique calme le cœur, ralentit la respiration, diminue la tension artérielle, tout en préservant l’efficacité du système immunitaire.

Une autre façon de dorloter son égo? Écouter sa famille et ses amis qui, mieux que nous, savent nous fournir «un feed-back positif et surtout convaincant», prétend Andy Martens, chercheur en psychologie et responsable de l’étude néozélandaise. Ça ne suffit pas à vous requinquer? «Apprenez à recevoir sans vous sentir redevable de quoi que ce soit, ajoute la psychologue Marie-Claude Lamarche. Un compliment, un cadeau ou même une invitation à souper, voilà une reconnaissance de nos pairs qui signifie que nous en valons la peine.»

*«Self-esteem and autonomic physiology: Self-esteem levels predict cardiac vagal tone», Journal of Research in Personality, vol. 44, no 5, oct. 2010, p. 573-584.